La politique de développement des transports collectifs du canton de Genève s'inscrit de manière cohérente dans une stratégie d'ensemble qui englobe la mobilité au sens large. Elle est également guidée par un principe de réalité notamment financière puisque la participation des usagers aux coûts des transports publics ne permet de couvrir qu'une partie des charges. Il incombe donc aux autorités cantonales de se doter de moyens financiers conséquents pour faire face au nécessaire développement massif des transports collectifs.
La stratégie de développement des transports collectifs fait partie des piliers de la politique de mobilité du canton, elle-même constituant l'un des 7 axes stratégiques composant le plan climat cantonal. Cette politique est établie en étroite coordination avec les politiques du réseau routier, de la mobilité active, du stationnement et du transport de marchandises.
Depuis 2010, cinq documents directeurs définissent le cadre de l'action cantonale en matière de déplacements :
- Le plan d'actions des transports collectifs ;
- Le plan d'actions du réseau routier ;
- Le plan d'actions de la mobilité douce ;
- Le plan d'actions du stationnement ;
- Le plan d'actions marchandises et logistique urbaine
Ces documents prévus notamment dans la loi sur la mobilité du 23 septembre 2016 (LMob rs/GE H 1 20), définissent le cadre stratégique dans lequel doivent s'inscrire les actions du canton concernant les mobilités.
Les orientations du plan d'actions des transports collectifs
Le plan d'actions des transports collectifs 2024-2028 s'inscrit en cohérence avec la stratégie de mobilité globale qui repose sur les axes suivants :
- réduire la part du trafic individuel motorisé dans les déplacements, notamment en coordonnant le développement des transports publics et celui de l’urbanisation (concentration des logements et des emplois dans des lieux bien desservis par les transports publics);
- offrir des alternatives pour sortir de la dépendance à la voiture individuelle motorisée en améliorant l'offre de transport public et le réseau cyclable;
- accompagner les évolutions technologiques du parc de véhicules publics et privé;
- induire, motiver et accompagner les changements de comportements;
- et par conséquent améliorer la qualité de vie des citoyens, faciliter les déplacements nécessaires à l'activité économique et globalement contribuer à l'attractivité du Canton.
L’objectif premier est donc d’augmenter la part modale des transports publics comme alternative au trafic individuel motorisé. L’offre de transports publics doit contribuer de manière décisive à réduire l’impact sur l’environnement et la consommation d’énergie du trafic global. Les transports publics doivent promouvoir l’attractivité économique du canton et contribuer à fournir une desserte de base à tous les groupes de la population, sur l’ensemble du territoire.
Pour atteindre cet objectif, le PATC s’articule autour des axes suivants :
- augmentation de l'attractivité des transports collectifs (plus grande amplitude de fonctionnement, augmentation des cadences, vitesse commerciale compétitive…);
- conception qualitativement élevée de l'offre en transports collectifs (interfaces, mise à disposition d'information voyageur);
- développement de l'offre de transports collectifs pour les déplacements dits du "dernier kilomètre" (vélo à la demande, véhicule collectif autonome) et amélioration de sa complémentarité avec les autres types de mobilités à fonction collective (offre taxis, hub de transbordement multimodal, etc.);
- électrification intégrale du matériel roulant pour réduire l'impact sur l'environnement;
- garantie du financement des transports collectifs via une maîtrise des coûts et un développement des recettes voyageurs.
En mars 2024, le Grand Conseil a adopté à l'unanimité la résolution 1032 approuvant le Plan d'actions tel qu'il ressort du rapport du Conseil d’Etat au Grand Conseil sur le projet de plan d’actions des transports collectifs 2024-2028 du 29 novembre 2023 (RD 1564), sous réserve de l’ajout de 4 compléments concernant en substance le maintien pour les usagers de l’achat de billets via des distributeurs physiques ; des précisions en termes de planification pour les futures lignes de tramways tangentielles ; l’incitation au développement de lignes de rabattement sur les gares françaises du Léman Express et le renforcement de la liaison Jonction-Hôpital.
Sur cette base, le Plan d'actions des transports collectifs 2024-2028 a finalement été adopté le 29 mai 2024 par le Conseil d'Etat.