Cette loi définit les principes d’exploitation des réseaux de transport du canton en organisant une priorisation différenciée par zone. Dans les centres et l’hypercentre, la priorité est donnée aux transports collectifs et à la mobilité douce. Quant au trafic de transit, il est canalisé sur des axes structurants, tels que des axes pénétrants par couloir pour accéder aux zones urbaines, l’autoroute pour les déplacements intra cantonaux et la ceinture urbaine (moyenne ceinture) pour passer d’un quartier à l’autre.
Un nouvel élan: feuille de route 2021-2023
L’arrivée du Léman Express (LEX), le 15 décembre 2019, a marqué un changement de paradigme fondamental pour la mobilité de notre canton et du Grand Genève. En reliant près d’un million d'habitant-e-s, grâce à ses 45 gares et ses 230 km de lignes, le plus grand réseau transfrontalier d’Europe, avec les mesures l’accompagnant (rabattement des lignes TPG vers les gares, parcs relais P+R, vélos-stations, etc.), présente enfin une alternative crédible pour favoriser le report des déplacements effectués en transport individuel motorisé vers le rail. Le potentiel de réduction du trafic, estimé à 12% au niveau des douanes, permet ainsi d'alléger la pression sur les infrastructures routières.
De plus, afin de relier les principaux centres et gares LEX, 7 kilomètres d’itinéraires cyclables provisoires ont été réalisés en mai 2020, dans le cadre des mesures prises en lien avec la crise sanitaire pour éviter un engorgement automobile du cœur de Genève. Fréquentés de façon réjouissante, la plupart de ces itinéraires ont désormais été pérennisés, soit définitivement, soit temporairement dans l’attente d’aménagements ultérieurs, permettant d’accélérer de façon inédite et unique l’objectif de priorisation de la mobilité douce au centre-ville défini dans la LMCE.
Dans ce puzzle complexe de la mobilité, à côté de la pièce maîtresse du LEX accompagné de la refonte et du renforcement du réseau TPG (notamment la nouvelle ligne de tram 17 vers Annemasse), d’autres infrastructures de transports publics seront inaugurées prochainement, telle la prolongation du tram 14 vers Bernex-Vailly. Parmi les travaux en cours, figure plus particulièrement l’extension de la ligne 15 jusqu'à la ZIPLO, dont l’autorisation de construire est entrée en force depuis décembre 2020.
Par ailleurs, s'ajoute à ce dispositif, la création ou la requalification de pénétrantes routières comme le chantier de la route des Nations qui sera achevé en 2023 ou celui de la route de Suisse à Versoix, dont les travaux seront définitivement terminés en 2021.
Enfin, relevons les avancées majeures opérées dans le secteur de Cornavin avec les études d’avant-projet de l’extension souterraine de la gare en cours de finalisation et le lancement en 2020 des études d’avant-projet relatives au réaménagement de la place de la Gare et de ses alentours.
Accélérer sa mise en œuvre
Grâce à ces impulsions-clés et cet environnement favorable, la mise en œuvre de la LMCE peut entrer dans une nouvelle phase visant à accélérer la priorisation de la mobilité douce et des transports collectifs au cœur de Genève et dans les autres centres urbains de notre canton, ainsi qu’à déployer parallèlement une ceinture urbaine fluide. C’est la raison même de la nouvelle feuille de route, qui définit précisément le chemin à parcourir pour atteindre l’objectif ambitieux d’une concrétisation maximale de la LMCE à l'horizon 2023.
Pour plus de clarté et de simplification, les actions prévues sont présentées selon une structure thématique et un ordonnancement révisés.
Un tri est en outre opéré concernant les mesures prévues : certaines sont réorganisées et avancées dans le temps, tandis que quelques-unes sont abandonnées ou réorientées, au profit de 79 nouvelles mesures rendues possibles notamment par l’assouplissement des règles de compensation du stationnement, tout en étant plus en phase avec la réalité effective de la mobilité genevoise d’aujourd’hui.
A cet égard, j’ai souhaité mettre un accent particulier sur les besoins du transport professionnel et des entreprises, qu’il s’agit de favoriser. La suppression du trafic motorisé pendulaire et de transit indésirable au cœur de notre agglomération, de même que les mesures de report modal incitatives mises en place doivent en effet libérer les axes routiers pour ceux qui en ont impérativement besoin, au profit de l’économie genevoise.