Pour rappel, en 2014, sous l’impulsion du conseiller d’État Luc Barthassat, le Canton soumettait à la population un questionnaire en ligne lui proposant d’exprimer ses points de vue comme ses solutions pour améliorer la mobilité, et l’invitant à se prononcer sur les principes d’organisation des déplacements inscrits dans « Mobilités 2030 », stratégie à long terme élaborée sous la conduite de la conseillère d’État Michèle Künzler en 2012, laquelle prévoyait notamment la priorisation de certaines modes de déplacement en fonction de la densité du territoire. Pas moins de 12'000 réponses furent enregistrées et analysées pour donner lieu à l’élaboration de la Loi pour une mobilité cohérente et équilibrée (LMCE) à la faveur d’un large compromis politique préparé au sein d’une sous-commission spéciale du Grand Conseil. En juin 2016, le peuple acceptait la loi dans les urnes avec 67,81% de votes favorables.
En 2023, la situation a évolué : l’essor démographique et l’urbanisation du canton ont progressé, le réseau ferroviaire Léman Express a été mis en service avec succès, l’élargissement de l’autoroute de contournement a débuté tandis que la Route des Nations sera mise en service prochainement. S’y ajoutent de nombreuses infrastructures planifiées et financées qui entreront ces prochaines années dans leurs phases de réalisation. Il s'agit de pistes cyclables, routes ou lignes de transports publics issues notamment des Projets d’agglomération successifs ainsi que des grands programmes de planification nationaux, qui impliquent autant de cofinancements fédéraux.
Cependant, de nombreux habitants de Genève et du Grand Genève sont aujourd’hui insatisfaits. L’engorgement des réseaux est tel qu’il affecte l’activité économique comme la santé de certains riverains, qui souffrent des nuisances liées au bruit et aux émissions aériennes produites directement par les déplacements.
Afin de répondre concrètement à cette insatisfaction et aux enjeux inhérents, Pierre Maudet, conseiller d'Etat en charge de la politique publique des mobilités, a décidé de débuter son mandat en mettant en place les États généraux des mobilités 2023. Pour cette nouvelle édition, près de 180 représentants de la société civile ont été invités à participer à deux journées d’échanges et de co-construction le 1er septembre et le 17 octobre prochains. Dans un premier temps, il s’agira pour les participants d’établir un diagnostic global et partagé sur la situation actuelle de la mobilité à Genève. Lors de la seconde journée, les participants travailleront avec les services de l’État à identifier des solutions pouvant être mises en œuvre dans le cadre de la législature qui vient de débuter: ces délibérations seront en effet intégrées dans les plans d’actions thématiques qui doivent exprimer le programme du Conseil d'Etat en début de chaque législature. Nourris par les États généraux des mobilités, les plans d’actions 2023-2028 seront ainsi soumis au Conseil d’État puis au Grand Conseil lors du premier semestre 2024.
Afin que chaque participant puisse se préparer aux échanges, et mieux comprendre la politique publique de la mobilité, sont présentés sur ce site les éléments qui structurent le cadre à l’intérieur duquel doivent se dérouler les États généraux:
- Un abécédaire qui présente de façon succincte les différentes dimensions de la politique publique de la mobilité ;
- Un état des lieux des infrastructures planifiées et confirmées lors des précédentes législatures pour les dix prochaines années ;
- Un panorama du cadre légal définissant ou organisant la mobilité genevoise.
L'objectif final étant de trouver des solutions concertées, réalistes et réalisables, dans le cadre de la législature en cours.