Recensement architectural du canton de Genève (RAC-2016). Chef de projet: Frédéric Python. Mandataires: Atelier de rénovation et d'architecture, Bureau de recherche en histoire de l'architecture. Auteurs: Quentin Béran, Celtia Concha, Pierre Monnoyeur, Florence Roduit, Habib Sayah (ARA). Gilles Brodard, Bruno Corthésy, Aline Jeandrevin, Giuliana Merlo, Bruno Santos (BRHA). Evaluation patrimoniale: commission scientifique de suivi, 23 janvier 2018. © Office du patrimoine et des sites.
Versoix
Route de Sauverny 79
Parcelle: 47:5298
Bâtiment GE: 1915
EGID: 1030777
Valeur: Intéressant
Construite en 1968, cette villa de plan barlong joue sur la différence de hauteurs entre la route (surbaissée sur une courte portion de la chaussée) et le terrain naturel plus haut : aussi compte-t-elle un rez-de-chaussée inférieur donnant au nord-est, du côté du trafic, et un rez-de-chaussée supérieur ouvrant tant devant, du côté de la route, que derrière, sur le jardin au sud-ouest.
Du côté le moins bien orienté, c’est-à-dire du côté où s’écoule la circulation, la villa présente à son premier niveau, après un portail et une petite cour, deux portes : à gauche, près d’un escalier latéral établi dans le talus qui rattrape la différence de hauteur entre la courette et le jardin, s’ouvre celle de l’entrée qui est encadrée d’une claustra vitrée ; à droite, est aménagée celle qui donne accès à un large garage automobile. Derrière, enterrés dans le terrain, se placent la cave et les locaux techniques. Au-dessus, le mur de façade du rez-de-chaussée supérieur ne laisse passer la lumière naturelle que par une fine et très longue fenêtre en bandeau qui court sous le toit plat de la villa. Environ au tiers de cette bande vitrée, une croisée plus traditionnelle apporte à l’intérieur de la villa un jour plus généreux : sans doute au niveau de l’escalier. Devant elle, un bac en béton végétalisé lui fait office de balcon avancé (ou de jardinet surélevé), en même temps qu’il protège, à son aplomb, la porte d’entrée de la villa située au niveau inférieur. Côté jardin, sur la façade la mieux orientée, le rez-de-chaussée supérieur de la villa accueille les plus beaux espaces de vie dont le living. Vitré sur toute sa longueur et muni de portes coulissantes, ceux-ci donnent sur une étroite loggia qui court d’un bout à l’autre de la maison. Cette sorte de passerelle couverte n’est pas de plain pied avec le jardin. Au sud, elle se termine par un escalier de quelques degrés.
Tirant partie avantageusement de sa situation, cette villa d’un seul volume fait la part belle à la voiture avec un garage deux places, mais elle sait aussi se prémunir du trafic routier avec sa façade côté chaussée percée d’ouverture minimum et ses espaces de vie rejetés à l’opposé, sur le jardin. A mi-chemin entre la route et la cour minérales situées devant et l’étendue végétale qui s’étend derrière, le grand bac végétalisé en forme de balcon tend une sorte de décor paysager devant la seule grande baie de la façade nord-est. Ce dispositif, surtout quand il est vu depuis l’intérieur vers l’extérieur, c’est-à-dire à contre jour, doit être du plus bel effet. Enfin, il faut associé à tout cela le camaïeu des couleurs utilisé sur les façade qui vont du blanc cassé jusqu’au gris clair. Tout cela fait de cette villa un bon exemple de l’architecture privée de qualité construite à la fin des années 1960 dans le canton. Autant dire que l’architecture tire partie avantageusement de cette situation en valorisant les espaces les mieux orientée regardant en direction de Genève. La villa se trouve aujourd'hui dans un très bon état de conservation.