Recensement architectural du canton de Genève (RAC-2016). Chef de projet: Frédéric Python. Mandataire: Bureau de recherche en histoire de l'architecture. Auteurs: Gilles Brodard, Bruno Corthésy, Nathalie Desarzens, Aline Jeandrevin, Bruno Santos. Evaluation patrimoniale: commission scientifique de suivi, 12 octobre 2017. © Office du patrimoine et des sites.
Vernier
Rue du Village 33
Parcelle: 1454
Bâtiment GE: 46:D47
EGID: 1029456
Valeur: Intéressant
Cette maison villageoise est déjà attestée sur le plan cadastral de 1806. Elle a été agrandie vers le sud-est au XXe siècle, à une date indéterminée mais avant 1976 (l’agrandissement figure déjà sur la photographie de l’ancienne fiche de recensement réalisée cette année-là). Sa toiture a également subi des modifications avec l’ajout de lucarnes sur son pan sud-est.
Situé dans la partie nord-est du tissu villageois, cette maison est implantée sur le côté sud-est de la rue principale, à front de rue et en position isolée. La rue se caractérise par un front discontinu, certains bâtiments étant construits en retrait et à des distances variables de la voie publique. Par ailleurs, le front bâti est souvent interrompu par des surfaces non construites (jardins, passages…). Le bâtiment s’inscrit dans un parcellaire ancien, aujourd’hui encore en partie perceptible, organisé en bandes étroites s’étendant à l’arrière des constructions. De plan rectangulaire, la maison se compose d’un étage sur rez-de-chaussée et est coiffée d’un toit à demi-croupes, dont le faîtage est parallèle à la rue. La façade nord-ouest sur rue, organisée en deux travées, comporte la porte d’entrée précédée de quelques marches d’escalier, ainsi que trois fenêtres. Elle est en outre équipée d’une porte de cave inclinée contre la façade, au niveau du sol. Contre cette façade, au centre, est également installé un bassin de fontaine daté de 1893. Les façades pignon sont uniquement percées d’une petite ouverture rectangulaire au niveau des combles. La façade gouttereau côté jardin a reçu un importante extension formant loggia à l’étage, avec garde-corps à balustres. Elle conserve néanmoins d’anciens percements. Les ouvertures du bâtiment présentent des encadrements en molasse, la plupart avec linteau en arc surbaissé et délardé. Les chaînes d’angles en harpe sont réalisées dans le même matériau. Dans les parties inférieures des façades, certains éléments sont en calcaire, notamment la base des piédroits de l’encadrement de la porte d’entrée et celle, arrondie, des chaînes d’angles. Sur la façade nord-est, un soupirail présente également un encadrement en calcaire, tout comme la porte de cave sur rue.
Les origines de ce bâtiment sont anciennes, antérieures à 1800. Malgré l’important agrandissement réalisé contre la façade sud-est, mal intégré et qui a conduit à une perte de substance, la maison conserve encore nombre d’éléments anciens en molasse et en calcaire (encadrements, chaînes d’angle…) qui lui confèrent une indéniable valeur patrimoniale. En outre, son volume est bien intégré dans le tissu villageois.