REPUBLIQUE ET CANTON DE GENEVE

Département du territoire

Office du patrimoine et des sites

Onex - Secteur 4

fiche RAC-ONX-3100

Recensement architectural du canton de Genève (RAC-2016). Chef de projet: Frédéric Python. Mandataire: Genève Inventaire. Auteurs: Deborah Chevalier, Lola Cholakian-Lombard, Mélanie Delaune, Natalie Rilliet. Evaluation patrimoniale: commission scientifique de suivi, 22 mars 2018. © Office du patrimoine et des sites.

Maison d'habitation en ordre contigu - Chemin du Pont-du-Centenaire 15

Onex

Chemin du Pont-du-Centenaire 15

Parcelle: 1079

Bâtiment GE: 34:1431

EGID: 1022396

Evaluation

Valeur: Intéressant

Description

Lotissement de villas (chemin du Pont-du-Centenaire 15-35) conçu par les architectes Gérard Châtelain et Pierre Helbing entre 1972 et 1973.

Situé sur une parcelle en déclivité, cet ensemble de onze villas est organisé selon un plan-masse formant un U, au centre duquel se déploie une place commune et piétonne. Suivant la pente du terrain, cette place comprend une série de paliers entrecoupés de marches et de zones circulaires végétalisées. Chaque villa est formée d’un module de base carré de 6 mètres, doublé pour les plus petites se trouvant au sud du terrain, et multiplié jusqu’à cinq pour les plus grandes, qui s’articulent sur un plan en L ou en carré. La disposition de ces dernières, orientées est-ouest, a été pensée de sorte à ménager des espaces intimes tout en maintenant l’idée d’habitation collective. Précédée de ce qui pourrait s’apparenter à un petit patio ouvert, l’entrée de chaque maison de plain-pied ou de deux niveaux s’effectue du côté de la place centrale, à laquelle on accède par un chemin carrossable situé au nord de l’ensemble ainsi qu’à travers un accès secondaire piéton bordant les petites villas implantées au sud. Des jardins privatifs entourent la périphérie de la composition, compris dans la largeur de chaque villa.

Le module de base des villas est clairement affiché, scandé par les poutres et les bandeaux des toitures plates ainsi que par les piles en façade qui en définissent la structure porteuse. Des panneaux pleins, ou percés de menuiseries initialement en bois peint en marron, se greffent dans cette structure apparente. Cette dernière se prolonge également au niveau des patios, délimitant partiellement ces espaces à ciel ouvert, tant du côté des entrées que des jardins. Les poutres et piles apparentes des villas forment alors un périmètre qui borne et uniformise l’ensemble de la composition. A l’origine, ces unités structurelles étaient en béton brut de décoffrage. Aujourd’hui, seuls certains éléments ont conservé leur matérialité brute, le reste ayant été recouvert d’une peinture blanche, tout comme les panneaux de remplissage, qui arborent actuellement une couleur différente pour chaque maison, allant du jaune à l’ocre en passant par le rose. Un système d’éclairage unique est présent sur le site, composé d’appliques circulaires translucides apposées en divers points de la composition, sur les façades ou sur les murets des patios.

La villa du numéro 15 se situe à l’extrémité nord-ouest de l’ensemble et elle est constituée de quatre modules formant un carré. A l’est, la façade est précédée d’un long patio, correspondant à deux modules, qui donne sur un nouveau patio inférieur créé en 2001. Au nord, la façade – à l’origine borgne – a été percée d’une rangée de plots de verre formant une imposte. Toujours au nord, la portion qui referme le patio est ici constituée d’un mur en pierre. Les façades ouest, donnant sur le jardin, sont majoritairement vitrées. Actuellement, les façades sont crépies de couleur ocre et les éléments structurels ont été recouverts d’une peinture blanche. En 2005, la maison a été scindée en deux logements, sans pour autant péjorer ses qualités architecturales (numéros 15 et 15A). Hormis ces modifications, la maison affiche l’ensemble des caractéristiques énoncées précédemment pour les autres villas.

Une série de garages couverts prennent place au nord de l’ensemble de villas, au niveau du parking et du chemin principal d’accès. Un large parapet en béton les surmonte, dissimulant une zone commune aménagée d’une piscine et d’un vaste espace de verdure. A l’abri des regards, seule la cheminée de la chaufferie centrale, érigée à proximité de la piscine, est perceptible de la rue, émergeant du terre-plein. La végétation et la vue dégagée en direction du sud offrent une zone d’intimité et de détente remarquable à l’ensemble des habitants.

Malgré la nouvelle polychromie des façades et les diverses modifications opérées au cours des années, l’expression d’une grande modernité perdure, à l’instar de la qualité de la composition et du traitement parfaitement maîtrisé des espaces communs et privés. Cet ensemble représente en effet une réponse intelligente au concept de la villa individuelle, projetée ici dans une idée d’habitat groupé, réduisant l’emprise au sol et affichant une architecture contemporaine entièrement intégrée dans un environnement paysager de toute beauté. Relevons que l’un des architectes de l’opération, Gérard Châtelain, réside depuis l’origine dans une des villas (numéro 19), où il avait également installé ses bureaux.

Chronologie

1968 - Construction

DD 53201 (le 31.01.1968) : Construction de 9 villas groupées
Architectes: G.Châtelain et P.Helbing
Propriétaire(s): Société immobilière Solbois
Sources

Base ITHA - DD 53201

2001 - Transformation

APA 18483 (le 07.06.2001) : Transformation d'une villa - création de patios au sous-sol
Architecte(s): MEIER David
Propriétaire(s): MEIER Werner Ernst
Sources

Base SAD - APA 18483

2005 - Transformation

APA 24436 (le 11.05.2005) : Modification d'une villa contiguë en deux logements
Architecte(s): MEIER David
Propriétaire(s): MEIER Werner Ernst
Sources

Base SAD - APA 24436

Bibliographie

Courtiau, Catherine (dir.), XXe : un siècle d'architectures à Genève : promenades, Gollion, Infolio, Genève, Patrimoine suisse, 2009, Fiche N32, p. 480
Charollais Isabelle, Lamunière Jean-Marc, Nemec Michel, "Pension pour personnes âgées" in L'architecture à Genève 1919-1975, Lausanne, 1999, vol. 2, fiche n°128, pp. 376-377