REPUBLIQUE ET CANTON DE GENEVE

Département du territoire

Office du patrimoine et des sites

Onex - Secteur 2

fiche RAC-ONX-1223

Recensement architectural du canton de Genève (RAC-2016). Chef de projet: Frédéric Python. Mandataire: Genève Inventaire. Auteurs: Deborah Chevalier, Lola Cholakian-Lombard, Mélanie Delaune, Natalie Rilliet. Evaluation patrimoniale: commission scientifique de suivi, 22 mars 2018. © Office du patrimoine et des sites.

Immeuble à logements de l'ensemble dit Clair-Printemps - Chemin de la Traille 20

Onex

Chemin de la Traille 20

Parcelle: 615

Bâtiment GE: 34:669

EGID: 1021784

Evaluation

Valeur: Intéressant

Description

Situés à l’extrémité ouest de la commune, les immeubles de la Société immobilière Clair-Printemps, réalisés entre 1958 et 1961 par André et Francis Gaillard, en collaboration avec Rodolphe Wagner, François Mentha et Billy Moradpour, s’inscrivent perpendiculairement à la route de Loëx. Du côté impair du chemin de la Traille, les bâtiments de Cité-Golf, construits peu de temps après sur une trame orthogonale par les mêmes architectes, forment un ensemble de bas gabarit avec ceux de la Société immobilière Clair-Printemps.

La double barre décalée de logements que forme la Société immobilière Clair-Printemps, est reliée en son centre par une galette basse contenant des locaux commerciaux (chemin de la Traille 24). Les deux barres, rigoureusement identiques, sont marquées par les larges bandeaux d’allèges continues des façades, qui structurent horizontalement les trois niveaux d’appartements traversants. Sur un sous-bassement partiellement ajouré côté ouest (caves) et occupé par des boxes à voitures côté est, les étages s’élèvent sur un rythme régulier, alternant bandes d’allèges et fenêtres en léger retrait – menuiseries en bois, fenêtres à venteaux avec stores à rouleau – scandées par de larges meneaux. Ces derniers marquent chaque travée d’immeubles, correspondant à la largeur de la pièce qu’ils délimitent. Seules les façades orientées à l’est, renfermant les pièces de nuit, sont dotées de plusieurs loggias, et uniquement aux premier et troisième niveaux, le deuxième étant entièrement pourvu de fenêtres. Côté ouest, les façades sont précédées des entrées de chaque immeuble – chaque barre comprenant six entrées –, composées de cadres en béton saillant recouvert de petits carreaux de mosaïque grise, auquel on accède par quelques marches (d’un nombre dégressif dans le cas de la barre située au chemin de la Traille 12-22, en raison de la pente du terrain). La porte en verre armé des halls d’entrée est encadrée de plots de verre dans lesquels s’insèrent les boîtes aux lettres de chaque immeuble. La cage d’escalier, sans ascenseur, offre une distribution clairement visible en façade dans la largeur de la travée des entrées. C’est d’abord une mince fenêtre en bandeau au premier niveau, éclairant une jardinière disposée dans la cage d’escalier. Vient ensuite l’unique loggia présente en façade ouest, au bénéfice d’un seul appartement par allée, dont le mur en plots de verre structure la cage d’escalier. Finalement, le dernier niveau de cette travée de distribution est occupé par la fenêtre d’une petite chambre située au-dessus de la cage d’escalier. L’ensemble des façades est recouvert d’un épais crépi actuellement gris-beige.

Les pignons, borgnes, sont néanmoins percés d’une fine rangée verticale de fenêtres pour ce qui est du pignon nord de l’immeuble (chemin de la Traille 36) et du pignon sud de l’immeuble (chemin de la Traille 12). Les fenêtres à deux venteaux sont soulignées par un contrecœur transparent derrière lequel est disposé un radiateur visible de l’extérieur. Au centre de la composition, les pignons donnant sur la galette basse (chemin de la Traille 22 et 26) reprennent les mêmes types d’ouvertures mais uniquement sur les deux niveaux supérieurs, le premier jouxtant les commerces de la galette et étant de ce fait borgne. Relevons que la cheminée de la chaufferie centrale est accolée au pignon nord de l’immeuble situé au chemin de la Traille 22.

La galette commerciale (chemin de la Traille 24), qui opère le lien entre les deux barres, est formée d’un noyau compact de locaux précédé d’un passage couvert formant une galerie et permettant d’accéder à l’arrière du bâtiment (côté est). La structure apparente de la toiture, composée de poutres et poteaux en béton armé, s’insère délicatement sur le noyau central entièrement vitré du côté nord et ouest (la façade est étant borgne).

Ces logements modestes ont été bien entretenus et représentent encore actuellement un modèle d’habitation économique de grande qualité. Malgré l’isolation des façades réalisée en 1988 et le couvrement en ferblanterie relativement grossier des acrotères, la composition et l’articulation judicieuses de ces deux barres demeurent toujours une caractéristique évidente. Leur faible gabarit, leurs entrées soignées ainsi que l’environnement paysager et la végétation préservés qui les entourent donnent une valeur tout à fait perceptible à cet ensemble de logements.

Chronologie

1958 - Construction

DD 36111 (le 16.09.1958) : Construction d'immeubles
Propriétaire(s): Société immobilière Clair-Printemps
Architecte(s): GAILLARD André
Sources

Base ITHA - DD 36111

1988 - Transformation

DD 87860 (le 26.05.1988) : Isolation extérieure des façades et changement de la chaufferie
Architecte(s): SCHAR J.
Propriétaire(s): Société immobilière Clair-Printemps A-B-C-D-E
Sources

Archives microfilmées, DTP - DD 87860

Bibliographie

Courtiau, Catherine (dir.), XXe: un siècle d'architectures à Genève: promenades, Gollion, Infolio, Genève, 2009, Fiche N31, p. 479
Jacquet, Martine (dir.), Des Alpes à la mer l'architecture d'André Gaillard, Archives de la construction moderne, PPUR, Lausanne, 2005, pp. 112-115