Recensement architectural du canton de Genève (RAC-2016). Chef de projet: Frédéric Python. Mandataire: Genève Inventaire. Auteurs: Deborah Chevalier, Lola Cholakian-Lombard, Mélanie Delaune, Natalie Rilliet. Evaluation patrimoniale: commission scientifique de suivi, 22 mars 2018. © Office du patrimoine et des sites.
Onex
Route de Chancy 124
Parcelle: 1172
Bâtiment GE: 34:871
EGID: 2041611
Onex
Parcelle: 34:1172
Bâtiment GE: 34:873
EGID: 295082105
Onex
Parcelle: 34:1172
Bâtiment GE: 34:872
EGID: 295082104
Valeur: Intéressant
Ultime œuvre de l’architecte John Torcapel, qui décèdera l’année de son achèvement, en 1965, à l’âge de 85 ans, le temple d’Onex s’élève au carrefour formé par la route de Chancy et le chemin François-Chavaz. Avec la paroisse Saint-Martin située en face (route de Chancy 122), ce bâtiment dote la Cité-Nouvelle d’Onex de nouveaux édifices cultuels.
De plan trapézoïdal, orienté nord-sud, le temple s’inspire d’exemples paléochrétiens. Précédée d’un parvis et accompagnée d’un haut campanile à l’est, la façade sud s’organise autour d’une vaste travée centrale borgne, pourvue d’un large porche abritant la dizaine de marches menant à l’entrée. Suivant la tradition réformée, on ne retrouve aucune ornementation du « fronton », où seule une croix en métal fin se déploie. Une travée latérale vient s’ajouter de part et d’autre de cet élément central, disposée en retrait et percée d’une série de minces ouvertures verticales dans lesquelles s’insèrent des vitraux. Les façades est et sud sont identiques. S’étendant sur plus de 20 mètres de long, elles sont généreusement ajourées par de fines travées (1,50 m) rythmées par des piliers engagés, entre lesquels prennent place des vitraux. Ces derniers sont soulignés par une grille en béton formant de longs claustras. Un escalier – probablement ajouté ultérieurement – est accolé à l’extrémité des deux façades, permettant d’accéder directement au chœur du temple. Au nord, la façade est entièrement borgne. Réalisé sur une structure en béton armé enduite d’un crépi blanc, l’ensemble est coiffé d’un toit largement débordant, dont la légère pente (10 %) est subtilement perceptible. Le campanile, de forme hexagonale, s’élève élégamment à 28 mètres et il est composé de sept segments en béton. Ajourés sur leurs côtés est et ouest, les premiers niveaux sont composés de trois meneaux, tandis que les deux segments supérieurs affichent une grille de béton. A l’ouest, la cheminée rattachée à la chaufferie du temple, située en sous-sol, émerge à proximité de la façade, dissimulée entre deux arbres.
A l’intérieur, la nef unique est caractérisée par la structure en béton armé de sa charpente. La panne faîtière et les chevrons sont en effet apparents, ces derniers se prolongeant pour former les piliers en façade. L’autel en bois est disposé sur un petit podium, à l’extrémité nord de la nef. Au sud, une galerie surplombe l’entrée, comprenant l’orgue et une centaine de places assises. L’ensemble est baigné de lumière colorée provenant des vitraux réalisés par l’atelier Chiara (Lausanne), d'après les cartons de l'architecte du temple. A l’est, la colombe de la paix irradie les panneaux vitrés dans des tons bleutés, alors qu’un soleil rougeoyant orne la façade occidentale, également composée de nuances de bleu.
La réalisation de ce temple, d’une grande simplicité, a su allier des références formellement anciennes à un langage architectural moderne, mettant clairement en valeur les vitraux qui ornent les façades. Ces derniers, faisant recourt à des formes élémentaires et puissantes, aisément lisibles, confèrent une qualité indéniable au lieu. Sa proximité avec la paroisse Saint-Martin, située de l’autre côté de la rue et également d’un grand intérêt, structure de façon singulière l’entrée sud de la Cité-Nouvelle d’Onex. Leur imposant campanile marque sensiblement le territoire et offre une plasticité architecturale remarquable au carrefour.