Recensement architectural du canton de Genève (RAC-2018). Chef de projet: Frédéric Python. Mandataires: Atelier Archiplein et Karina Queijo. Auteurs: Angela Durruthy Colas Bédat, Francis Jacquier, Karina Queijo, Bruno Santos, Marikit Taylor, Catherine Theiller. Evaluation patrimoniale: commission scientifique de suivi, 1er février 2019. © Office du patrimoine et des sites.
Hermance
Rue Centrale 33
Parcelle: 129
Bâtiment GE: 28:64
EGID: 1018335
Hermance
Parcelle: 28:129
Bâtiment GE: 28:483
EGID: 295071560
Valeur: Intéressant
Maison (bât. no 64) située dans le Bourg-Dessous d’Hermance, cadastrée en 1731 comme «grange, écurie et place» appartenant à Pierre Mercier et son frère. En 1809, elle constituait la partie orientale de la maison d’Isaac Denis, la partie occidentale englobant l’emplacement de l’actuelle annexe située à l’ouest (no 483). Cette annexe, plus tardive, n’est cadastrée en tant que telle ni en 1731, ni en 1809; en 1731, son emplacement était cependant occupé par une «maison, pressoir et place» appartenant à Jean Pierre Delivron. Des transformations en 1920 donnent à cette maison (bât. no 64), objet de cette fiche, sa physionomie générale actuelle.
La maison, située à l’angle de la rue Centrale et de la ruelle des Galeries, est contiguë au sud de la ruelle des Galeries 4, et à l’est de la rue Centrale 31. De plan rectangulaire, elle s’élève sur un étage sur rez-de-chaussée avec combles habitables, couverts d’un toit à deux pans; l’étage des combles bénéficie d’une surélévation émergeant du pan nord de la toiture, avec couvrement indépendant. De ce côté-ci du bâtiment (nord-est) on trouve la porte d'entrée, et une ouverture rectangulaire éclairant le rez-de-chaussée, avec un encadrement en arc surbaissé. Plusieurs éléments architecturaux dignes d’intérêt ont été, par ailleurs, préservés sur la façade nord-ouest, qui s’ouvre sur la ruelle des Galeries et mène en direction du lac : on trouve trois travées régulièrement espacées. Les trois fenêtres au premier étage sont les seules à comporter un encadrement à linteau surbaissé délardé. Tous les encadrements sont en ciment peint et toutes ces ouvertures sont dotées de contrevents en bois peints en brun. Une superstructure en bois comporte deux niveaux de balcons reposant sur des colonnes en ciment. Les chapiteaux de ces dernières rappellent, de manière simplifiée, l’ordre dorique. Au niveau du faîte du toit, les parties en bois en berceau évoquent le motif Ründi. De même, l’usage du bois en structure et pour les garde-corps, composés de planches avec des ornements découpés (remplacés mais dont l’état d’esprit décoratif a été préservé) s’inscrit dans la veine du pittoresque du début du XXème siècle.
Cette maison a été transformée par l’adjonction d’éléments typiques de la mode du “chalet suisse” et témoignant de ce nouvel intérêt pour le lac et la villégiature lémanique. Ces points, ainsi que sa bonne intégration dans le tissu villageois, lui confèrent une indéniable valeur patrimoniale.