Recensement architectural du canton de Genève (RAC-2018). Chef de projet: Frédéric Python. Mandataires: Atelier Archiplein et Karina Queijo. Auteurs: Angela Durruthy Colas Bédat, Francis Jacquier, Karina Queijo, Bruno Santos, Marikit Taylor, Catherine Theiller. Evaluation patrimoniale: commission scientifique de suivi, 1er février 2019. © Office du patrimoine et des sites.
Hermance
Ruelle des Galeries 15
Parcelle: 28:680
Bâtiment GE: 57
EGID: 1018344
Valeur: Exceptionnel
Maison située dans le Bourg-Dessous d’Hermance, déjà cadastrée en 1731. Elle se situait alors sur une parcelle englobant également une place, ainsi que le bâtiment 783 (passage du Lac 7), à l’ouest; le tout appartenait à George Moutelet. La division actuelle en deux parcelles bâties est déjà cadastrée en 1809; la maison de la rue des Galeries 15 appartenait alors à Jean Piuz.
La maison, située à l’angle de la ruelle des Galeries et du passage du Lac, est contiguë au sud à la ruelle des Galeries 11 (bât.59), et à l’ouest au passage du Lac 7 (bât. 783). Le corps de bâtiment, de plan presque carré, regroupe sous le même toit à deux pans composé de tuiles plates, les bâtiments 783 (passage du Lac 7), à l’ouest, et 57 (ruelle des Galeries 15), à l’est. L’aire correspondant au bâtiment 57 est quadrangulaire. La façade orientale suit la typologie habituelle des maisons médiévales d’Hermance, avec «cave» au rez-de-chaussée (à laquelle on accède par une porte à linteau de bois surbaissé) et logement au 1er étage, desservi par un escalier extérieur. La maçonnerie de l’angle nord-est est renforcée au niveau du sol.
Au Moyen Âge, cette maison et celle au passage du Lac 7 (voir fiche correspondante) n’en constituaient qu’une, avec accès par l’escalier extérieur de la façade nord (Terrier 2010). L’analyse archéologique menée en 2008/2009 a mis en évidence plusieurs vestiges datant du XIVe siècle sur sa façade nord: deux petites ouvertures à encadrement de boulets de rivière (obturées; une seule a été laissée visible par le crépi), ainsi qu’une porte à l’angle nord-est du rez-de-chaussée, dont seul le linteau rectangulaire (aujourd’hui recouvert par le crépi) est conservé dans la maçonnerie au niveau de la grande fenêtre actuelle (percée dans le courant du XXe siècle). Ces premières ouvertures laissent penser que cette partie du bâtiment fonctionnait à l’origine comme cellier ou grange (Terrier 2010). Une porte à linteau sur coussinets permettant l’accès à un logis au 1er étage et la fenêtre à accolade aujourd’hui murée pourraient dater de cette même époque (aujourd’hui appartenant au passage du Lac 7). Toutes ces ouvertures attestent que la maison n’a jamais été mitoyenne du côté nord.
Les ouvertures de la façade orientale, toutes ultérieures, témoignent peut-être de la réaffectation tardive de ces lieux en espaces d’habitation (Terrier 2010). Le 1er étage est éclairé par une baie géminée à encadrement de molasse avec linteaux ornés d’une accolade à double gorge se poursuivant en une seule gorge sur les piédroits (XVIe siècle: Bujard 1997; Terrier 2010). Au 2e étage, à gauche de la porte haute du fenil transformée en double-fenêtre avec garde-corps en bois, une petite fenêtre carrée présente un encadrement de molasse chanfreiné. Une ouverture similaire, mais plus petite, s’ouvre au même niveau sur la façade nord.
Sur la façade nord, le vestige d’une enseigne peinte de café, rappelle la présence d’un établissement public, supprimé en 1999 (voir fiche Passage du Lac 7).