REPUBLIQUE ET CANTON DE GENEVE

Département du territoire

Office du patrimoine et des sites

Grand-Saconnex - Secteur 3

fiche RAC-GSX-2007

Recensement architectural du canton de Genève (RAC-2016). Chef de projet: Frédéric Python. Mandataire: Atelier de Rénovation et d'Architecture. Auteurs: Quentin Béran, Celtia Concha, Pierre Monnoyeur, Florence Roduit, Habib Sayah. Evaluation patrimoniale: commission scientifique de suivi, 22 mars 2018. © Office du patrimoine et des sites.

Maison d'habitation - L'Ancienne-Route 38

Grand-Saconnex

L' Ancienne-Route 38

Parcelle: 26:518

Bâtiment GE: 854

EGID: 1017586

Grand-Saconnex

Parcelle: 26:517

Bâtiment GE: 26:853

EGID: 295103794

Evaluation

Valeur: Intéressant

Description

Tout du long de L’Ancienne-Route (autrefois appelée route de Gex, ou grande route de Paris à Genève), s’étage dans la pente rapide de ce secteur, du côté nord-est, toute une série de maisons remontant, pour leurs parties les plus vieilles, au XVIIIe siècle. Contiguës dans leur majorité, celles-ci sont toutes différentes entre elles, aussi bien en hauteur, en largeur qu’en profondeur, avec des toitures diverses, en bâtière pour la plupart, parfois en demi-croupe, rarement en appentis. Même leur alignement en bordure de la chaussée varie parfois de l’une à l’autre. A leur origine, ferme, grange ou habitation, toutes à des degrés différents ont subi au cours du temps des transformations dues à plusieurs facteurs, dont le plus important fut, au milieu du XIXe siècle, le détournement du trafic routier local et international sur l’actuel tracé de la Route de Ferney. Déclassée, la grande Route de Paris à Genève devint L’Ancienne-Route.

Datant d’avant 1847, ce numéro 38 est compris dans l’alignement de maisons s’étirant le long de L’Ancienne-Route, du chemin-Tornay jusqu’à La Voie-du-Coin. Il se compose de deux bâtiments différents.
Le premier au sud-ouest, du côté de la route compte trois niveaux : d’abord un rez-de-chaussée dans lequel sont percées deux portes d’entrée et deux fenêtres ; ensuite un premier étage éclairé par deux croisées et, entre les deux, une cage d’escalier prenant son jour grâce un œil-de-bœuf ; et enfin un second étage également percé de deux croisées placées à l’aplomb des autres ouvertes plus bas. Au-dessus règne un toit en bâtière. Un épais crépi en ciment, quasiment à la tyrolienne, unifie la façade et fait illusion. En effet, verticalement, si l’aplomb des travées est respecté, horizontalement, la hauteur des portes et des fenêtres varie entre la gauche (plus basse) et la droite (plus haute). Deux raisons combinées peuvent expliquer cet échelonnement : soit la pente de la route, soit, plus vraisemblablement, à l’occasion d’un partage familial, la division du numéro 38 en deux maisons d’habitation, avec deux entrées distinctes.
Rejeté à l’arrière, au nord-est, le second bâtiment, presqu’oublié aujourd’hui, s’appuie contre le premier. Sous l’ancien crépi apparaît le mur ancien fait de cailloux de rivière. Comme le montrent très bien ses encadrements de bois et ses portes toujours en place, c’était autrefois un rural composé, en bas dans la pente d’une grange, en haut d’une écurie, et au-dessus d’un fenil. Comme l’habitation tournée sur la route, ce second bâtiment est également couvert par un toit en bâtière. Cette solution maladroite amène que le versant nord-est de la première maison rencontre, au niveau d’un égout commun, le versant sud-ouest de la seconde : cette solution peu heureuse découle de transformations maladroites.

Malgré les reprises qui les ont affectés, ces deux bâtiments, pris dans l’enfilade des maisons bordant l’ancienne grande route de Paris à Genève, constituent un jalon important dans ce qui fait la cohérence et la continuité de cette partie historique du Grand-Saconnex.