Recensement architectural du canton de Genève (RAC-2016). Chef de projet: Frédéric Python. Mandataire: Atelier de Rénovation et d'Architecture. Auteurs: Quentin Béran, Celtia Concha, Pierre Monnoyeur, Florence Roduit, Habib Sayah. Evaluation patrimoniale: commission scientifique de suivi, 22 mars 2018. © Office du patrimoine et des sites.
Grand-Saconnex
Chemin de la Métairie 13
Parcelle: 405
Bâtiment GE: 26:460
EGID: 1018027
Valeur: Intéressant
Cette villa en tête de l’ensemble dit des « Ailes » (du nom de la société qui initie ce programme) est construite en 1956 par l’Atelier d’Architectes. Le lotissement compte neuf villas contiguës (n. 13 à 31), dont les cinq premières affectent un plan en dents de scie légèrement arqué destiné à épouser l’inflexion du chemin de la Métairie à cet endroit, et dont les quatre dernières, rompant cette série de brisures, s’alignent sur un même plan, là aussi à cause du chemin, qui dans cette portion est rectiligne. Chaque villa est séparée de sa voisine par un garage, hormis la première.
Il faut ajouter au même programme les quatre villas jumelles construites isolément (n. 9 et 11, et 16 et 18).
Contrairement aux autres villas contiguës du lotissement, celle-ci, du fait de sa situation de tête, ne possède pas de garage intégré à l’ensemble, mais un garage isolé rejeté à gauche de la parcelle. Cette solution a l’inconvénient d’empiéter sur le jardinet du côté du chemin, et d’apporter un obstacle visuel nuisible au dégagement paysager. Le programme de la villa s’en trouve aussi affecté et rompt avec le plan type des autres constructions (n. 15 à 31).
La façade sud-est côté chemin se divise en trois parties différentes. D’abord, à gauche, se trouve une longue et étroite loggia sur laquelle donnent les trois chambres à coucher à l’intérieur de la villa. A côté, dans un étroit renfoncement, s’ouvre la porte d’entrée qui donne sur un petit hall distribuant les pièces intérieures, dont le living côté jardin au nord-ouest, et les trois chambres à coucher déjà mentionnées.
Etant à demi-niveau à cause d’une cave située en dessous d’elles, ces chambres sont desservies par un petit escalier de quelques marches qui conduit à un longue et étroite galerie, presque un balcon intérieur, où s’ouvre leur porte. A l’opposé, côté chemin, ces trois chambres à coucher donnent sur une longue et étroite loggia déjà mentionnée en façade, quasiment une galerie extérieure, dont le garde-corps en béton souligne de façon marquée la présence. En somme, galerie et loggia, intérieur et extérieur, jouent le même rôle de communication horizontale entre les chambres à coucher.
A droite de l’entrée vient se loger une dernière pièce, dont le pan coupé permet un accès plus facile à la porte d’entrée : solution peu heureuse à vrai dire.
A l’opposé, la façade donnant sur le jardin au nord-ouest accueille la cuisine, et en saillie, le grand living. Largement vitrée, celui-ci joue quasiment le rôle d’une véranda intégrée, comme dans la tradition bourgeoise les maisons suburbaines du XIXe siècle.
Le mur-pignon du nord-ouest, jadis aveugle, a été percé par une ouverture, et a reçu une véranda peu esthétique.
Contrairement au lotissement du chemin du Pré-Carbeux et à celui du chemin des Préjins, le jardinet qui donne sur le chemin de la Métairie joue un rôle visuel important dans l’appréciation extérieure de la villa. Mais à cause de la position du numéro 13, en tête du lotissement, et du garage isolé bien mal placé, le jardinet ressemble à une peau de chagrin et ne joue plus son rôle esthétique comme c’est le cas dans les autres villas contiguës.