Recensement architectural du canton de Genève (RAC-2016). Chef de projet: Frédéric Python. Mandataire: Atelier de Rénovation et d'Architecture. Auteurs: Quentin Béran, Celtia Concha, Pierre Monnoyeur, Florence Roduit, Habib Sayah. Evaluation patrimoniale: commission scientifique de suivi, 22 mars 2018. © Office du patrimoine et des sites.
Grand-Saconnex
Route de l' Aéroport 21
Parcelle: 26:2284
Bâtiment GE: 1590
EGID: 2040248
Valeur: Intéressant
Aérogare construite par Jean Camoletti et Jean Ellenberger à partir de 1963. Elle remplace le bâtiment que les mêmes architectes avaient édifié au bout de l'avenue Louis-Casaï dès 1949.
Le complexe se trouve au nord-est de l'ancienne aérogare. A sa construction, il n'est pas directement articulé au réseau viaire de la ville, mais accessible par la nouvelle autoroute Genève-Lausanne, achevée en 1964. Le flux des automobiles est séparé à ses abords par des bretelles routières menant aux arrivées et aux départs à des niveaux distincts d'une grande galette. Entre ces deux plateaux, un étage intermédiaire est réservé aux bagages. De l'autre côté, les passagers sont conduits vers les avions par des galeries passant sous le tarmac pour les mener à des aérogares "satellites" (cf. fiches GSX-0015, MYN-2006 et 2007). Au-dessus de la galette, mais en retrait vers les pistes, se dresse un volume cubique de cinq niveaux supplémentaires renfermant l'administation de l'aéroport ainsi que la tour de contrôle circulaire, arrimée en porte-à-faux partiel au sommet de la façade nord-ouest. La structure portante de l'aérogare, en béton armé, est visible en façade par la saillie très nette des dalles, qui sont reliées par une résille métallique. Entre les planchers se déroulent des bandeaux continus de fenêtres en verre et aluminium, de teinte marron. Un attique en net retrait couronne l'édifice.
Par leur projet, les deux architectes Camoletti et Ellenberger, qui jouissent d'une grande réputation régionale, adaptent l'aéroport de Genève aux conditions de la seconde moitié du XXe siècle. A l'heure de l'explosion du trafic aérien, ils répondent à une fréquentation de masse en soignant les circulations des voitures, des passagers et des avions. Pour des raisons de flexibilité, ils choisissent une composition générale à "satellites", en faisant un usage ingénieux et pionnier des souterrains (Teysseire 1973, 410). Quant à l'expression architecturale, elle inscrit le bâtiment dans une esthétique internationale convenant bien à sa fonction. Aujourd'hui, malgré des transformations importantes rendues nécessaires par l'accroissement continu des passagers ces dernières décennies, l'aérogare a conservé certaines de ses qualités originelles, en particulier dans le corps de bâtiment de l'administration, justifiant une évaluation patrimoniale élevée.