Recensement architectural du canton de Genève (RAC-2019). Chef de projet: Frédéric Python. Mandataire: Genève Inventaire. Auteurs: Déborah Chevalier, Frédéric Colliard, Celtia Concha, Herbert Hosotte, Ludivine Proserpi, Natalie Rilliet. Evaluation patrimoniale: commission scientifique de suivi, 18 mars 2021. © Office du patrimoine et des sites.
Bardonnex
Route de Cugny 87
Parcelle: 13854
Bâtiment GE: 5:225
EGID: 295097963
Bardonnex
Parcelle: 5:4791
Bâtiment GE: 5:226
EGID: 295097962
Valeur: Intéressant
Ancienne maison rurale composée de deux bâtiments. Le bâtiment 226 est cadastrée en 1810 en tant que cure et dépendances, puis en 1849 comme logement (il comprenait à l’origine également la partie nord du bâtiment 225) ; des transformations sont réalisées en 1942 et en 1944. Le bâtiment 225 est cadastré en 1810 comme grange et écurie et en 1849 comme dépendance en maçonnerie ; il est agrandi en 1934 et transformé en 2001.
En position isolée, les deux édifices se situent dans le hameau médiéval de Compesières et forment un volume unitaire irrégulier (leurs faîtes sont développés perpendiculairement). Des champs les entourent.
Le bâtiment 226, au nord, présente un gabarit légèrement inférieur à celui de son voisin. Il possède un plan rectangulaire et s’élève sur deux niveaux et combles. Ses façades gouttereau se structurent en deux travées de baies, tandis que sa façade pignon présente de nombreuses ouvertures disparates. Les baies situées au rez-de-chaussée ont été partiellement murées. Des traces visibles sur la maçonnerie de la façade pignon, au nord, témoignent d’une surélévation de l’édifice. La substance architecturale est partiellement conservée. Elle comprend un contrefort ancien, des encadrements partiellement en molasse, partiellement en ciment, une porte haute avec linteau en bois, deux fenêtres chanfreinées à accolade, ainsi qu’une porte de cave et des contrevents en bois. Des inscriptions en millésimes « 1625 », « 17+22 » et « 1918 » sont gravées sur le linteau de la porte d’entrée de la façade nord-est (RAC-BDX-307). La toiture, à deux pans, est couverte de tuiles mécaniques et possède un avant-toit lambrissé.
Le bâtiment 225, au sud, est légèrement plus haut. D’un plan rectangulaire irrégulier, il s’élève sur deux niveaux et combles. Malgré les transformations, les façades pignon, à l’est et à l’ouest, laissent deviner la composition d’origine avec les locaux agricoles disposés parallèlement au faîte. Le rez-de-chaussée, actuellement couvert d’un revêtement en briques de ciment, accueille d’anciennes portes de grange et d’écurie, murées par la suite. La partie haute est à clins et comprend des portes hautes permettant l’accès au fenil ainsi que des fenêtres avec contrevents en bois. La façade gouttereau au sud est percée uniquement de trois petites ouvertures irrégulières ; des traces dans la maçonnerie témoignent d’une surélévation de l’édifice, réalisée vraisemblablement lors de l’agrandissement de 1934. La toiture, à deux pans de longueur irrégulière, est couverte de tuiles mécaniques. Elle est soutenue du côté des façades pignons par des grands bras de force en bois moulurés et est surmontée d’une cheminée.
Malgré les transformations (ouvertures murées et transformées avec perte de substance architecturale) et son mauvais état d’entretien, cet édifice, par sa haute ancienneté, sa fenêtre médiévale du XVIIᵉ siècle et son insertion harmonieuse au site ancien de Compesières, mérite de recevoir valeur patrimoniale élevée.
Inscriptions en millésimes « 1625 », « 17+22 » et « 1918 » sur le linteau de la porte d’entrée de la façade nord-est.