La faible résistance des jeunes aux chants des sirènes religieuses, consuméristes ou complotistes est inquiétante. Avec la laïcité comme valeur, l’École demeure, pourtant, le lieu par excellence pour apprendre à résister à de telles emprises. Face aux questions existentielles des hommes, la science a multiplié les questions, mais n'a apporté aucune certitude. L’École ne doit donc pas se tromper d'ennemi, et opposer dogmatiquement science et spiritualité. Ce qui jette les hommes les uns contre les autres, c'est le dogmatisme et l'addiction aux certitudes. Si l’École devenait le lieu où l'on apprend à «sentir ce qu'on pense et à penser ce que l'on ressent», l'incertitude serait sans doute moins angoissante, et la peur d'apprendre moins intense. D'où la proposition de Daniel Favre : développer la reconnaissance et la validation de l'expérience subjective, tout autant que la pensée critique, pour former une personne plus unifiée, donc difficile à manipuler - une personne qui, par son ouverture d'esprit et son sentiment de sécurité, peut relever les défis propres à l'évolution accélérée de notre monde. [4e de couv.]