Les eaux usées
Une ville, un village, des habitations et commerces consomment de l'eau potable et produisent des eaux usées pour des besoins humains (via les douches, lavabos, toilettes, machines à laver, etc.) et économiques (via les restaurants, industries, travaux, entretien, etc.).
Ces eaux usées sont collectées dans les bâtiments, acheminées par des réseaux privés jusque sur le domaine public et transportées, parfois sur de très longues distances, jusqu'à une station d'épuration, pour y être épurées.
Le transport est assuré par des canalisations qui forment un réseau "secondaire" qui appartient aux communes et un réseau plus général, dit "primaire", qui appartient à SIG.
L'épuration (traitement) de ces eaux usées est assurée par SIG, sous la supervision du canton.
Les eaux pluviales
Lorsque la pluie tombe sur une ville ou un village, elle se "transforme" au contact de surfaces que cela soit un toit, une route, un jardin ou une piste cyclable. Les écoulements se concentrent, grossissent et entrainent parfois avec eux des substances polluantes qu'elles rencontrent (petits déchets, mégots, résidus de pneus, métaux issus de toitures, substances chimiques déversées accidentellement, etc.). Dans la plupart des cas, ces eaux pluviales (appelées aussi eaux claires) s'engouffrent dans une grille, sont transportées puis évacuées dans un cours d'eau ou le Lac Léman, sans passer par une station d'épuration.
Pour mieux comprendre le parcours des eaux pluviales et les risques de pollutions :
L'impact des eaux pluviales sur un cours d'eau est double. D'une part, les quantités importantes d'eaux rejetées, souvent bien plus importantes que celles s'écoulant normalement dans le cours d'eau, perturbent et modifient son régime hydrologique, c'est à dire la variation naturelle de ses débits. Lorsque les précipitations sont très importantes, plutôt que d'être filtrée et retenue par des éléments naturels, l'eau ruisselle sur les surfaces étanches (béton notamment) et le système d'évacuation peut être saturé. L'eau s'écoule alors en surface pour s'accumuler dans des zones en risquant d'entraîner des dégâts matériels et humains (crues, inondations).
L'idéal est même de s'affranchir complètement des réseaux d'évacuation et de s'appuyer sur des solutions telles qu'on les trouve dans la nature comme l'infiltration dans le sol et l'évaporation par les plantes.
On constate d'ailleurs que les solutions basées sur la nature sont souvent plus efficaces que celles basées sur la technique.
D'une autre part, l'impact sur les cours d'eau est qualitatif. Lorsque les eaux sont chargées en substances polluantes, les cours d'eau ou le lac en subissent les conséquences et notamment une diminution de la biodiversité. Afin de réduire ces impacts, les eaux fortement chargées, en particulier celles des routes à fort trafic ou des autoroutes, passent au travers d'ouvrages de dépollution, qui retiennent ou filtrent les polluants.
Un réseau des eaux colossal
Sous nos pieds, à l'abri des regards, 1482 kilomètres de collecteurs publics d'eaux usées et d'eaux pluviales sont enfouis et transportent sans relâche les rejets d'eau. A cela s'ajoutent encore d'innombrables kilomètres de réseaux privés et canalisations.
Le patrimoine financier de ces installations publiques est estimé à près de 3 milliards de francs. Des aménagements qu'il s'agit de construire, reconstruire, réparer, exploiter, entretenir. Il faut également prévoir dans le temps les interventions et les investissements qui permettent de faire face aux développements urbains et aux nouveaux enjeux en matière de protection de l'environnement.
Blog Gestion des eaux urbaines