Parmi les facteurs climatiques, l’humidité, la poussière et la lumière peuvent causer des dommages irréparables aux archives. Il est rare de constater de mauvaises conditions climatiques dans des locaux initialement conçus pour recevoir des documents historiques.
Toutefois, dans des dépôts non destinés à la conservation d’archives, s’ils ne sont pas correctement aménagés, les conséquences des facteurs climatiques peuvent être désastreuses, notamment en raison des variations d’humidité et de température qui soumettent les documents à de fortes contraintes.
Il ne faut en effet ni trop ni trop peu d’humidité. Supérieure à 65% dans l’atmosphère ou sur les documents (inondation), elle entraîne le développement de moisissures quand elle est combinée avec une élévation de température. Au contraire, si l’air est trop sec, l’humidité sera puisée dans les documents eux-mêmes, leur faisant perdre du poids et les rétractant.
Le dos de ce registre s'est rétracté, déformant le volume (CH AEG Titres et droits Ea 19)
La poussière se développe d’autre part plus facilement dans un environnement sec. Sa dispersion est favorisée par les flux d'air (ventilation) et le déplacement de personnes et d’objets. On constate ensuite plusieurs formes de dégradation:
- chimique – le cocktail poussière, polluants gazeux et humidité de l’air peut entraîner une acidification, une oxydation qui dégradent les supports d’archives (parchemin, papier, sceaux, ferronneries etc.)
- physique et mécanique – selon sa nature, la poussière peut être abrasive et causer une usure des matériaux par frottement (manipulations pour la consultation par exemple)
- biologique – poussière et humidité (57% et plus) ne font pas bon ménage, car les moisissures prolifèrent grâce à la poussière qui devient une substance nutritive propice à leur développement.
Liasses ficelées vulnérables à la poussière
La lumière du jour et celle des lampes électriques (ondes électromagnétiques) sont également des facteurs importants de dégradation des archives. Les dégâts provoqués par les rayons ultraviolets sont d’ordre photochimique, les infrarouges étant eux cause d’échauffement de la matière. Quant au rayonnement visible, il entraîne des modifications au niveau moléculaire. Une des conséquences en est la disparition de l’information, les textes devenant illisibles et le papier cassant.