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7. Opérations militaires

1. Du point de vue militaire, les Genevois entrent en campagne dès le tout début de 1603 contre les troupes savoyardes qui stationnent dans les environs de la ville. Pour financer l'entretien de ces opérations, des contributions de guerre sont levées dans les villages de la région et sur certains notables. Le compte-rendu de cette imposition extraordinaire est consigné dans le registre tenu par le trésorier de guerre nommé par le Conseil, Philibert Blondel (AEG, Militaire Fa 14, f. 27 v° et 28). [Non reproduit]

La participation des secours bernois et zurichois aux opérations militaires de février à juillet 1603 au moment de la conclusion du Traité de Saint-Julien, est bien connue par les documents conservés dans les archives genevoises et dans celle des cantons suisses. Cependant, grâce à un manuscrit de la Burgerbibliothek de Berne, nous avons le témoignage «de l'intérieur» et fort réaliste d'un des soldats du contingent zurichois, sous la forme du journal d'Hans Ulrich Kündig.

 

Journal d'Hans Ulrich Kündig

5. Après avoir énuméré les ambassadeurs confédérés envoyés pour les négociations du Traité de Saint-Julien et les officiers des troupes bernoises et zuricoises, H. U. Kündig commence son récit comme suit: «L'an 1603 […] le lundi 31 janvier, les trois bannières confédérées […] partirent d'abord de Berne pour la défense et la protection de ceux de Genève, à cause de la perfide attaque savoyarde qui s'était produite le 12 décembre 1602, de nuit; elles sont heureusement entrées dans Genève le vendredi 4 février, à cinq heures de l'après-midi, et elles ont été reçues et accueillies avec beaucoup de joie et de réjouissance» (Journal d'Hans Ulrich Kündig, Burgerbibliothek Bern, Mül. 555, f. 5, tirage M. Delley, édition et traduction française C. Santschi).

6. Les soldats confédérés, d'après ce qui avait été décidé à la diète d'Arau, devaient assurer la défense de la cité de l'intérieur et ne s'aventurer à l'extérieur qu'en cas de nécessité, car les gouvernements bernois et zurichois ne souhaitaient pas entrer en guerre ouverte avec la Savoie. Le journal du soldat H. U. Kündig ne donne ainsi qu'une vision partielle des combats, décrivant le retour des troupes dans Genève, avec leurs prisonniers et leur butin gagné sur terre ou sur le lac: «Après cela, ils firent une nouvelle sortie contre un bourg fortifié, ramenèrent prisonniers un prêtre et six paysans, et les conduisirent en prison. Peu de jours après, ils firent une nouvelle sortie et furent absents quatre jours, si bien qu'on les crut tous perdus […] Lorsqu'ils rentrèrent et que les Genevois l'apprirent, il y eut de grandes clameurs et le peuple accourut pour savoir ce qu'il leur était arrivé. Ils apportaient de bonnes nouvelles, et ramenaient avec eux deux nouveaux bateaux […] qu'ils avaient pris à l'ennemi; de ce butin, on a pensé que chaque soldat aurait quarante florins.» (Id., f. 8). [Non reproduit]

Le Traité de Saint-Julien

Dès le mois de mars 1603, le duc Charles-Emmanuel de Savoie, voyant la rapidité de réaction des alliés de Genève et la fermeté de l'attitude d'Henri IV, propose des pourparlers de paix. Les négociations, âprement discutées article après article, se déroulent à Saint-Julien. Grâce à l'arbitrage de certains cantons suisses, un traité est signé le 21 juillet 1603.

Pour la première fois, le duc de Savoie reconnaît la Seigneurie de Genève comme un Etat souverain. Outre cet aspect politique, Genève y gagne des avantages économiques et militaires. Elle sera dorénavant traitée sur un pied d'égalité non seulement par son menaçant voisin mais aussi par les grandes puissances européennes.

 

AEG, P.H. 2318

7. Traité de Saint-Julien, 21 juillet 1603: on y voit la signature de Charles-Emmanuel de Savoie avec en bas et de gauche à droite, les sceaux de Glaris, Bâle, Soleure, du duc de Savoie - le sceau de Schaffhouse a disparu - d'Appenzell Rhodes-Intérieures et Appenzell Rhodes-Extérieures (AEG, P.H. 2318)

8. Récit de la prise de Saint-Genix d'Aoste en Dauphiné par les Genevois, conquête qui faillit compromettre les débuts des pourparlers de paix de Saint-Julien : «Le 20 mars, les Genevois entrèrent dans le territoire du duc, et lui prirent […] une ville appelée Saint-Genis. Ils durent en venir à bout par la ruse et en courant de grands dangers, puisqu'ils avaient chevauché seulement de nuit, se cachant de jour dans des bois et des défilés, et de nuit, ils escaladèrent la ville en poussant de grands cris, pour effrayer les habitants de cette petite ville, qui se rendirent aussitôt. Là-dessus, ils envoyèrent un message à Genève […] et alors les Genevois y envoyèrent une forte garnison […] et leur donnèrent aussi un prédicant pour leur annoncer l'Evangile.»

Saint-Genix sera rendu à la Savoie selon les termes du Traité de Saint-Julien. (Journal d'H. U. Kündig, f. 10, Burgerbibliothek Bern, Mül. 555, f. 10, tirage M. Delley, édition et traduction C. Santschi). [Non reproduit]

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