A l'époque de l'Escalade, la ville bénéficie de deux lignes de fortifications: l'ancienne enceinte médiévale qui se confond à plusieurs endroits avec des maisons particulières et celle dite des Réformateurs, commencée au XVIe siècle. Cette dernière enceinte comprend des boulevards (appelés par la suite bastions) dont l'avancée doit permettre de contrôler tout le périmètre des murailles. Sans le bastion de l'Oie, il aurait été impossible aux Genevois de tirer au canon sur les échelles des Savoyards. Pour sa défense, la ville peut encore compter sur une garnison d'environ 300 soldats professionnels, chargés de la surveillance nocturne des fortifications et des patrouilles extérieures, ainsi que sur les milices bourgeoises, peu entraînées, que l'on estime à un millier d'hommes.
1. Au lendemain de l'Escalade, les autorités, conscientes des faiblesses des fortifications, entreprirent de perfectionner l'enceinte de Genève. Voici un plan de 1607 attribué à l'ingénieur français Adam du Temps. Les fortifications telles qu'elles étaient en 1602 sont aquarellées en brun foncé. Les autres ouvrages en clair sont des projets (AEG, PH 2374).
2. Détail d'une gravure sur la nuit de l'Escalade, datée de 1667 environ et que l'on attribue à François Diodati. On remarque bien l'enceinte médiévale (en rose) et l'enceinte des Réformateurs (en bleu). [Non reproduit]
3. Parties encore visibles des fortifications de l'Escalade qui entourent le Palais Eynard, dans le jardin des Bastions: le bastion Saint-Léger, dont il ne subsiste que la moitié (en haut), et le bastion Calabri ou Miront (en bas). Le bastion Saint-Léger porte le numéro 15 sur la gravure de Diodati. Le bastion Calabri est juste à sa gauche. [Non reproduit]
4. Rôle de la compagnie du capitaine Blandano, en 1595, avec la paie mensuelle des soldats. Ce capitaine Blandano est probablement le même qui fera partie des personnes récompensées pour s'être bien battues lors de l'Escalade (AEG, Militaire G 10, 1595). [Non reproduit]
5. On reste étonné de la facilité avec laquelle les Savoyards ont pu approcher Genève et escalader ses murailles sans que l'alerte ne soit donnée plus tôt. La lettre du major Sarasin, écrite peu de temps avant l'événement, semble montrer un certain relâchement dans la discipline de la garnison (AEG, P.H. 2295 bis). [Non reproduit]
Vignette de la gravure attribuée à François Diodati, vers 1667