A Genève, la première véritable clinique infantile est instaurée en 1910, parallèlement à la création de la première chaire de maladies infantiles, tenue par Adolphe d'Espine. Elle occupe, avec la clinique d'ophtalmologie, le bâtiment abandonné par la Maternité en 1908. Seuls les cas médicaux lui sont attribués; d'autres services spécialisés, comme la chirurgie ou la dermatologie, reçoivent aussi des enfants. Les nourrissons sont soignés à la Maternité.
Registre particulier pour les malades atteints de diphtérie, 1877-1894
La diphtérie est une maladie redoutable qui, avant le vaccin généralisé, frappait surtout les jeunes enfants. Pour mieux suivre la maladie, les patients de l'hôpital atteints de diphtérie - enfants comme adultes - sont inscrits dans un registre particulier, dans lequel sont notées les étapes de l'évolution de la maladie et les interventions opérées, comme la trachéotomie, qui permettait de dégager les voies respiratoires (AEG, 1985 va 26).
Création de la chaire de médecine infantile et nomination du professeur Adolphe d'Espine par le Conseil d'Etat, 13 novembre 1908
Le professeur d'Espine enseigne déjà la pathologie interne à la Faculté de médecine lorsqu'on lui confie un enseignement clinique de pédiatrie de deux heures hebdomadaires. Son salaire est de Fr. 2'500 par an, y compris l'enseignement de pathologie. La clinique de médecine infantile ouvrira peu après (AEG, R.C. 503, p. 759). [Non reproduit]
Premier registre d'entrées de la Clinique infantile, commencé le 12 avril 1910
Dans les registres d'entrées figurent, en dehors du nom, de l'âge et de l'origine de l'enfant hospitalisé, un bref diagnostic, la durée du séjour, et la salle dans laquelle l'enfant est placé. Il y avait des salles spéciales pour la diphtérie et la scarlatine, transformées en véritables pavillons d'isolement en 1911 (scarlatine) et 1914 (diphtérie). Les croix rouges signifient que l'enfant est décédé (AEG, 1985 va 26).
Quelques fiches d'entrée pour la clinique de pédiatrie, 1921
Les médecins genevois disposaient d'un carnet à souches pour demander l'hospitalisation de leurs patients. Quand ils envoient un petit malade à la Clinique de pédiatrie, ils fournissent un bref diagnostic, et précisent si l'hospitalisation est urgente et pourquoi (AEG, 1985 va 26).