Dès le début du XIXe siècle, l'on assiste à la multiplication des établissements spécialisés dans les soins aux enfants, qu'il s'agisse de soins médicaux, de soins préventifs ou d'encadrement social. Mais il faut attendre l'essor de la médecine scientifique, à la fin du XIXe siècle, pour voir surgir la pédiatrie comme discipline spécifique.
Observations et diagnostics d'enfants malades examinés en consultation privée au dispensaire de Saint-Léger, 1887-1888
Avant la création de la clinique de pédiatrie de l'Hôpital cantonal, il y avait plusieurs dispensaires en ville où les parents pouvaient présenter leur enfant malade à un médecin, souvent gratuitement. Dans le registre de consultations du dispensaire de Saint-Léger, fondé par le docteur D'Espine (son premier dispensaire se situait à la rue du Rhône), le médecin note, par colonnes, le nom de l'enfant, son mode d'alimentation ("au sein", "à la bouteille"), des remarques sur son environnement familial (par exemple s'il a des frères et soeurs malades), son âge, le premier diagnostic, des observations sur l'état du malade, enfin le remède prescrit ("lait stérilisé", "eau de Vals", "bains aromatiques", "lait de chèvre", "3 blancs d'oeuf par jour avec du rhum", etc.) (AEG, 1985 va 26).
Plan du rez-de-chaussée du pavillon de chirurgie de l'Hôpital Gourgas, 1907
En plus des dispensaires, il existe un Hôpital pour enfants malades, rue Gourgas, à Plainpalais, surnommé Hôpital Gourgas. Financé par des fonds privés, et dirigé par des femmes, Hélène Vernet, Mlle Eberli, puis les diaconesses de Saint-Loup, il fut fondé en octobre 1872. Les médecins, en revanche, étaient tous des hommes: André Duval, Paul Maunoir, Edouard Martin, Paul Binet, Eugène Revilliod et Henri Audéoud.
En 1907, la petite salle de chirurgie du bâtiment principal fut remplacée par un pavillon spécialisé, dont l'architecte est Auguste Bordier (AEG, Travaux publics, annexe 160/1907). [Non reproduit]
Vues extérieure et intérieure de l'Hôpital Gourgas (CIG, coll. Vieux- Genève)