La confection des répertoires
Au cours du XVIIIe siècle, dans le cadre de la réorganisation des archives, tant de la Chambre des Comptes que de la Chancellerie d'Etat, des répertoires alphabétiques cumulatifs ont été établis pour les registres de baptêmes et de mariages des paroisses de la ville de Genève. Les noms, prénoms et prénom du père, avec le sigle de la paroisse et la date, ont été copiés sur de petites bandelettes collées par ordre alphabétique sur des feuilles de maculature (les adjonctions relatives aux paroisses réformées du Pays de Gex ont été exécutées dans la première moitié du XXe siècle).
Détail curieux, une partie de ces feuilles ont été identifiées comme provenant d'un ouvrage politique sur l'affaire du Domleschg, imprimé sans autorisation et saisi à Genève en 1767. Le volume présenté ici provient d'un «Catéchisme chinois», probablement saisi à la même époque, mais non encore identifié.
Les ateliers de chômeurs
La direction des Archives d'Etat a créé des ateliers de chômeurs qui ont travaillé pour le service durant les deux grandes crises économiques survenues dans la première moitié du XXe siècle. Ces ateliers, dont l'une des tâches fut la confection de répertoires pour les registres d'état civil, ainsi que pour les archives de la Police des étrangers, furent logés dans divers locaux et administrés par le Bureau d'entraide technique (BET).
Le premier chantier des Archives fut ouvert le 10 février 1932, sous les ordres d'un chef de chantier, Marcel Eggimann, et fermé en 1946. Il a occupé jusqu'à 216 personnes (en 1939), dont 30 femmes (la première femme a été engagée le 3 avril 1939). Au départ, ces ateliers employaient de 10 à 20 personnes simultanément, en 1939 une trentaine et, si la mobilisation allait réduire considérablement ce nombre, la démobilisation amena jusqu'à quarante personnes simultanément.
Le second atelier, plus modeste, a été ouvert le 14 novembre 1949 pour 4 mois dans les locaux du BET, avec 16 personnes. Ce second atelier n'était ouvert que durant l'hiver et vit son effectif se réduire peu à peu pour disparaître peu après le BET en juillet 1959.
Une des réalisations les plus spectaculaires de ces ateliers est le fichier dit des «Etrangers du XIXe siècle», qui répertorie tous les permis de séjour ou d'établissement pour étrangers ou confédérés de 1815 à 1896 et tous les registres annexes du Contrôle de l'habitant pour cette période. Ce gigantesque fichier occupe 810 boîtes contenant environ 2'700 fiches, ce qui représente à peu près 2'187'000 fiches.