Plan Billon 1726 (CH AEG, Cadastre A 2, planche 63-64)
S’il y a bien un sport ancestral, c’est le jeu de paume. Déjà mentionné en tant que pratique sportive vers l’an 350 dans les Confessions de Saint-Augustin, l’exercice consiste à frapper une balle à main nue ou avec un gant de cuir. Il devient par la suite un sport de raquette. Le jeu de paume est en effet l’ancêtre de la pelote basque, de la pelote valencienne, du jeu de balle au tambourin et, bien entendu, du tennis.
Genève possède sous l’Ancien Régime deux salles de jeu de paume, la première située près de Longemalle, dans les rues entre Rive et les quais, la seconde à Saint-Gervais. Galiffe, dans sa Genève historique et archéologique, indique que les habitués du jeu de paume ont leurs armoiries accrochées aux murs. L’établissement de Rive est surnommé le tripot et son tenancier, le tripotier.
Au fur et à mesure que sa pratique entre dans les mœurs et devient très prisée, les jeunes gens de bonne condition commencent quant à eux à l’abandonner et ce dès le début du XVIIIe siècle. Les salles de jeu de paume deviennent des salles de théâtre. C’est ainsi qu’en 1738-1739, la troupe de Frainville Gherardi s’installe dans celle de Saint-Gervais.
Le plan Billon (1726) place l'une de ces salles à la rue de Chevelu (aujourd’hui à la hauteur de la rue De-Grenus et de la rue Rousseau - voir ci-dessous), l'autre à proximité de la place Longemalle. Encore présents sur le plan cartographique Céard (1837-1840), les deux disparaissent dans la seconde moitié du XIXe siècle, laissant la place à l’urbanisation de la ville.
Avec le développement des sports de raquette, le jeu de paume devient plutôt une pratique de démonstration. Le tennis, le badminton, le squash (depuis 1948 à Genève), pour ne citer que ces trois-là, montrent sa popularité jusqu’à nos jours.