
LA SOCIÉTÉ D’HISTOIRE ET D’ARCHÉOLOGIE DE GENÈVE
a le plaisir de vous inviter à sa prochaine conférence,
Les chefs-d’œuvre du Prado à Genève:
une exposition refoulée?
par Mme Mayte GARCIA JULLIARD, assistante-conservatrice au Musée d’art et d’histoire
Jeudi 24 janvier 2019 à 18h30
Archives d’État de Genève
Rue de l’Hôtel-de-Ville 1
Entrée libre
Dès les premiers jours de la guerre civile espagnole, en juillet 1936, le gouvernement républicain espagnol va mettre en œuvre une série de mesures de protection du patrimoine culturel et artistique sans précédent. Cette campagne de préservation sera relayée par la presse européenne, laquelle va suivre également les différentes étapes de l’évacuation de milliers d’œuvres, d’abord sur le territoire espagnol, puis jusqu’en février 1939, date à laquelle elles sont accueillies à la Société des Nations.
L’envergure de cette opération n’échappera pas aux quotidiens genevois, de même que l’exposition Les chefs-d’œuvre du Prado au Musée de Genève, qui ouvre ses portes le 1er juin 1939 et s’achève le 31 août, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Le succès sans précédent – près de 400’000 visiteurs – avait alors marqué les esprits. Pourtant, aujourd’hui, rares sont celles et ceux qui se souviennent que Dürer, Goya, Velázquez, El Greco, Titien et Raphaël, notamment, passèrent l’été 1939 à Genève.
Cette présentation retracera les différentes étapes de cet épisode de l’histoire du XXe siècle, pour ouvrir la réflexion sur les enjeux liés à la sauvegarde et à la valorisation du patrimoine. À l’heure où les destructions patrimoniales font la une des journaux, l’exposition genevoise de 1939 pourrait apporter quelques pistes de réflexion sur la relation souvent ambivalente, voire ambiguë que nous entretenons avec les œuvres d’art.
Après une licence ès lettres en histoire de l’art à l’Université de Genève, Mayte Garcia Julliard a occupé le poste d’assistante pour la période Renaissance et Baroque auprès de cette même université, de 1998 à 2005. En 2005, elle rejoint le Cabinet des estampes du Musée d’art et d’histoire en tant qu’assistante-conservatrice. Depuis 2012, elle a intégré le domaine beaux-arts de ce musée et s’occupe également de la valorisation de la photographie. Ses sujets de recherches concernent principalement l’art baroque espagnol et ses relations à la littérature, la conservation du patrimoine en situation de conflit, l’estampe ancienne, et plus particulièrement l’œuvre de Goya, ainsi que la photographie.