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9. L'organisation

La nouvelle institution, régie par l'Ordre du Collège de Genève, sous l'autorité du recteur, propose à la fois un enseignement primaire, secondaire et supérieur, regroupant le Collège et l'Académie, soit l'Université.

L'éducation primaire et secondaire comporte sept classes. En septième, les écoliers apprennent à lire et à écrire, en français et en latin. En sixième, ils commencent à étudier les déclinaisons et la conjugaison, suivies par la syntaxe en cinquième. En quatrième, ils abordent le grec, qu’ils poursuivent en troisième, en plus de l'apprentissage de la grammaire. La deuxième est consacrée à l'histoire et aux rudiments de la dialectique, que les étudiants perfectionnent en première, avec la rhétorique. Cet enseignement est assuré par des régents, sous la direction du principal.

Une huitième classe est créée en 1576, puis une neuvième en 1579. Il n'y a pas de grand changement jusqu’au XVIIIe siècle, lorsque l'étude de la géographie est introduite dans le cursus scolaire en 1740.

En 1774, Horace-Bénédict de Saussure propose des modifications profondes des méthodes d'enseignement et l'introduction de l'étude de branches nouvelles, notamment scientifiques. Si la grammaire française et l’arithmétique sont inscrites au programme en 1790, l'essentiel des réformes, toutefois, ne sera introduit qu'au début du XIXe siècle.

L'instruction supérieure est donnée par des professeurs: un pour le grec, un pour l'hébreu, un pour les arts (soit les lettres et les sciences) et deux pour la théologie. Outre sa charge de recteur, Théodore de Bèze est professeur de grec et de théologie, qu'il enseigne en alternance avec Calvin.

Cet enseignement est complété en 1565 par la création de deux chaires de droit, «affin que tant qu'il sera possible cette Université s’avance». Dès 1567, l'Académie propose des cours de médecine, mais ce n’est qu’au XVIIIe siècle que cette discipline verra l'officialisation de son enseignement.
 

AEG, Bibliothèque, 530
Ordre du Collège de Genève. 1559
(AEG, Bibliothèque, 530)


Le lundi, mardi, jeudi et vendredi, les élèves du Collège se rassemblent à 6 heures du matin en été. Après la prière et l'appel, ils étudient jusqu’à 7 heures et demie. Il ont ensuite une demi-heure pour déjeuner, «sans bruit et avec prières», avant de reprendre les cours de 8 à 9 heures. En hiver, ils travaillent de 7 à 9 heures, «sans que le déjeuner rompe la leçon, en étant pris légèrement, durant que les enfants diront leur texte». A 9 heures, ils quittent le Collège, après avoir récité l'oraison dominicale. Ils y retournent à 11 heures et s’exercent au chant des psaumes jusqu’à 12 heures, suivi d’une leçon jusqu’à 13 heures. Puis ils ont une heure consacrée «en partie à goûter, sans tumulte, (…) en partie aussi à écrire ou à vaquer à leurs études».

Ils étudient à nouveau de 14 à 16 heures, heure à laquelle, au son de la cloche, ils se rassemblent dans la salle commune. Là, s'il y a lieu, les punitions sont administrées publiquement. Ensuite, trois écoliers récitent, en français, le Pater Noster, la confession de foi et les dix commandements, après quoi le principal relâche tous les élèves en les bénissant.

Le mercredi et le samedi, il n'y a pas de leçons. Le mercredi matin, les enfants vont au temple écouter le sermon. Après dîner, ils travaillent pendant une heure, de 11 à 12 heures. Suit une longue pause, de 12 à 15 heures, pendant laquelle ils peuvent «s'ébattre, (…) mais que ce soit sans licence dissolue», avant de reprendre le travail pour une heure, jusqu’à 16 heures. Le samedi matin, ils révisent ce qu'ils ont vu pendant la semaine. L'après-midi, ils débattent pendant une heure. Ils ont ensuite congé jusqu’à 15 heures. Et de 15 à 16 heures, ils récitent ce qui sera traité au catéchisme du lendemain.

Le dimanche, enfin, ils vont aux deux sermons du matin et à celui de l'après-midi, ainsi qu'au catéchisme.
 

  • Croquis à la plume par l'étudiant Jacques Bourgoin de Théodore de Bèze (en haut) et de Jean Calvin (en bas) (BGE) [non reproduit]
  • Aquarelle préparatoire d'Edouard Elzingre «Calvin fonde le Collège, 1559» (AEG, Archves privées 279.17) [non reproduit]

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