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9. Les améliorations foncières

Pendant la première moitié du XXe siècle, la campagne genevoise est l'objet d'immenses chantiers qui vont la transformer en profondeur: les améliorations foncières.

Souhaités par Berne, ces travaux bénéficient de subventions cantonales et fédérales. Ils sont menés par les syndicats de drainage et de remaniement parcellaire des différentes rivières (les premiers datent de 1904), et placés sous la direction d'ingénieurs agricoles et sous la surveillance de conseillers et d'inspecteurs du service cantonal de l'agriculture. En tout, ce «programme extraordinaire» concerne 2366 hectares du canton. S'il semble bien que les communes genevoises les plus concernées par ces modifications sont les catholiques, M. Zumkeller rappelle cependant que les communes protestantes ont déjà connu des remaniements et aménagements à la fin du XVIIIe siècle, lors de la création des grands domaines patriciens.

L'exiguïté du territoire genevois ne permettant pas de «colonisation intérieure», les améliorations foncières semblent alors la seule façon d'accroître la surface agricole: elles visent la valorisation des terres - pour permettre la suppression de la jachère - grâce au redécoupage et à la redistribution des propriétés, ainsi que par le défrichement des haies, buissons et bois (131,1 hectares). Mais l'aspect le plus spectaculaire de ce chantier se trouve sans aucun doute dans les gigantesques travaux d'assainissement qui servaient de préalable au remaniement. En effet, les drainages et assèchements ont permis non seulement de gagner des terres cultivables (100 hectares, essentiellement pour des champs de céréales), mais aussi d'éradiquer le paludisme. Les AEG conservent les plans et la riche correspondance des syndicats de drainage, documents qui témoignent autant de l'ambition du projet - voir les rapports divers, analyses des terres ou profils géologiques - que des mille et une difficultés rencontrées, qu'il s'agisse de l'opposition des propriétaires, de la surveillance des travaux, de la modification de projets, du remboursement des frais, de l'engagement de chômeurs, du retard des livraisons de matériel, ou encore de la mauvaise qualité des drains livrés.

Aujourd'hui, l'ironie veut que, mutatis mutandis, comme l'écologie et le respect de l'environnement sont devenus la préoccupation majeure, un de nos «grands chantiers» consiste en la renaturation de ces mêmes rivières. En effet, le pari que nous avons à relever n'est plus d'œuvrer en vue d'une illusoire possibilité de vie autarcique, mais consiste bien plutôt en la sauvegarde et le maintien de la biodiversité.

Les chantiers de drainage et de remaniement parcellaire de la Seymaz 1914-1929


AEG, Intérieur Ldb 45
1-2. Si, sur les photographies de 1921-1925, la plaine de la Seymaz apparaît bien «propre en ordre» après travaux, d'autres photos rappellent que les chantiers ont parfois été périlleux: tranchées très profondes (5 m.) et étroites, ou sans cesse inondées comme à Meyrin-Mategnin, par exemple (Intérieur Ldb 45)
 

3. Projet d'assainissement de la Seymaz, rapport de l'ingénieur rural J.-C. Berthoud. L'ampleur du projet et le grand nombre d'intervenants apparaissent bien à la lecture de ce rapport (Intérieur Ldb 8, 23 déc. 1920) [non reproduit]
 

AEG, Intérieur Ldb 9
4. Lettre de l'entreprise de drainage François Estier - remarquer les machines de chantier - et liste récapitulative des drains livrés par la Grande Tuilerie de Bellevue en février 1920, 1re page (Intérieur Ldb 9, 17 janvier 1922 et Ldb 8, 3 mars 1920)
 

5. Lettre du Syndicat de la Seymaz soulignant la mauvaise qualité de trop nombreux drains: «La quantité des drains de mauvaise qualité est si élevée, que nous ne pouvons pas obtenir actuellement les drains de différents calibres qui nous sont nécessaires. [...] M. le surveillant demande en outre le triage des drains déjà sur notre chantier.» (Intérieur Ldb 9, 20 mai 1921) [non reproduit]

Marais de la Pallanterie, 1920-1925
 

AEG, Intérieur Ldb 9
6. Croquis de deux variantes du projet d'assèchement, l'un, par Ch. Dorner, du syndicat, place le regard et le collecteur en amont de la route de Campois, l'autre, du service d'agriculture, les place en aval (Intérieur Ldb 9, 22 août 1921)
 

7. Photographies avant drainage - les plus âgés se rappellent encore y avoir fait du patin l'hiver, dans les années 20 - et après drainage: culture d'avoine (Intérieur Ldb 45) [non reproduit]


Marais de Rouëlbeau, 1919-1925

8. Profil géologique du marais, par F. Kuhn: tourbe, craie et terre glaise (Intérieur Ldb 9, 10 mai 1921) [non reproduit]

9. Photographies avant et après drainage et remaniement: culture d'avoine (Intérieur Ldb 45) [non reproduit]

10. Trois documents sur la préservation du château et du site de Rouëlbeau.
En 1921, l'Association des chasseurs du canton de Genève et les «naturalistes», soit les associations de sauvegarde du patrimoine historique, botanique et zoologique, se regroupent en faveur de la préservation de ce petit territoire à la «valeur scientifique indiscutable» et rare. Suite à un recours, la décision de classement du site (du 31 mai 1921) est cassée, et seuls les proches abords des ruines sont épargnés par le drainage (Intérieur Ldb 8, 27 nov. 1919; Ldb 9, 30 oct. 1921 et Ldb 9, 16 mars 1922) [non reproduit]

 

Bassin de l'Aire, 1912-1940, partie située au sud-est de Confignon

11. Sur ce photomontage de photographies aériennes préparatoire au nouveau cadastre (1937-1938), la nouvelle digue et la «cicatrice» encore récente de l'ancien cours de l'Aire apparaissent clairement (flèche a). On y remarque encore la trace en forme de pattes d'oie des drainages (flèche b), et - spécialement au sud de la digue - le résultat du remaniement parcellaire, avec ces terrains que l'on peut qualifier de «géométriques et rationnels» (1:2500; 1972va001, n° 29) [non reproduit]

12. Cette photographie aérienne de 1996 présente le cours de l'Aire peu avant les travaux de renaturation entrepris depuis 2002. Elle permet aussi d'appréhender l'extension des constructions, aussi bien résidentielles qu'industrielles (2004va009, orthophoto, n° 495-116) [non reproduit]

13. Enfin, pour mieux se situer, le plan du projet de renaturation du bassin de l'Aire, publié dans la Fiche-rivière n° 3, L'Aire, aux pages 34-35 [non reproduit]

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