Dès la fin des années vingt, les responsables du scoutisme genevois sont préoccupés par l’apparition de nombreux groupes se situant en marge des scouts tels que les «Faucons rouges» et «Amis des enfants» d’inspiration communiste, les Jeunesses hitlériennes en Allemagne, les Balillas italiennes, voire de certaines mouvances scoutes ne suivant pas les préceptes de Baden-Powell. Contrairement à ces mouvements de jeunesse qui naissent alors ailleurs en Europe, le scoutisme a pour objectif le développement de l’individu et non l’avènement d’un ordre nouveau. Les régimes totalitaires ne s'y trompent pas: une de leurs premières actions sera d'interdire le scoutisme pour faire place nette à leurs propres mouvements de jeunesse. L'uniforme scout est ainsi confisqué et réutilisé pour faire passer un tout autre message. Cet usage des attributs du scoutisme brouillera durablement l’image du mouvement.
Les Jeunesses hitlériennes à Nuremberg, septembre 1934 (Deutsches Bundesarchiv, photo Wikipedia Commons)
En juillet 1932, le deuxième camp national du mouvement scout suisse se tient à Genève, plus précisément à Cologny, où est construite une ville de tentes qui abritera dix jours durant quelque 4000 scouts confédérés. Les éclaireurs genevois consacrent leur premier mois de vacances à la construction du camp. On y trouve une banque, un théâtre, une poste, des locaux pour la presse et des magasins. Baden-Powell vient d’ailleurs visiter le camp.
Camp national de Genève, 1932