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5. La Réforme

L’adoption de la Réforme

Si la suspension de la messe prononcée par le Grand Conseil le 10 août 1535 symbolise le passage de Genève à la Réforme, ce n’est que neuf mois plus tard que l’adoption de la religion nouvelle est confirmée en Conseil général. Le 19 mai 1536, Farel se présente devant le Conseil et fait «une grande admonition de bien vivre et selon Dieu, et mêmement de entretenir une bonne union entre le peuple, et de chercher tous les moyens pour cela faire», en réponse à laquelle le Conseil décide «que l’on doive assembler le Conseil des Deux Cents et y proposer cela, et dire que l’Ordinaire [Petit Conseil] est de l’avis que l’on assemble un grand Conseil général, pour y demander si chacun veut vivre selon la nouvelle réformation de la foi ainsi qu’elle est prêchée».

Le Conseil général est rassemblé le dimanche 21 mai. Le premier syndic prend la parole pour demander s’il y a des opposants à la nouvelle foi et les inviter à se prononcer ou si tous ne veulent pas vivre selon l’Evangile, comme on le fait depuis le mois d’août précédent. Aussitôt, tous expriment leur adhésion au culte évangélique en levant la main (n° 1a et 1b).


AEG, R.C. 29

1a. Adoption de la Réforme, 21 mai 1536 (AEG, R.C. 29, fol. 112-112v°), édité dans R.C. impr., t. XIII, pp. 576-577
 

Transcription

Dimanche vingt et un de mai 1536
(...)
Le Conseil général, en cloître

Jouxte la résolution du Conseil ordinaire, est été assemblé le Général au son de la cloche et à la trompette, ainsi qu’est de coutume. Et par la voix de monsieur Claude Savoye, premier syndic, est proposé l’arrêt du Conseil ordinaire et de Deux Cents touchant le mode de vivre. Et après ce, [à] haute voix est été demandé s’il y avait aucun qui sût et voulût dire quelque chose contre la parole et la doctrine qui nous est en cette cité prêchée, qu’il le dise et à savoir si trestous [tous] veulent pas vivre selon l’Évangile et la parole de Dieu, ainsi que depuis l’abolition des messes nous est été prêchée et se prêche tous les jours, sans plus aspirer ni vouloir messes, images, idoles ni autres abus papaux [catholiques] quelles qu’elles soient. Sur quoi, sans point d’autre voix qu’une même, est été généralement arrêté et par élévation des mains en l’air conclu, et à Dieu promis et juré, que trestous unanimement, à l’aide de Dieu, voulons vivre en cette sainte loi évangélique et parole de Dieu, ainsi qu’elle nous est annoncée, voulant délaisser toutes messes et autres cérémonies et abus papaux, images et idoles, et tout ce que cela pourrait toucher, vivre en union et obéissance de justice.

 

La confession de foi

Si, proclamée en Conseil général le 21 mai 1536, la religion nouvelle a désormais force de loi, elle n’est pas reconnue par tous et ses détracteurs se font bientôt entendre. En effet, l’adoption de la Réforme est accompagnée d’une série d’ordonnances touchant la pratique religieuse des particuliers et beaucoup d’entre eux éprouvent de la peine à accepter les changements qu’on entend leur imposer dans la manière de vivre leur foi.

Face à la difficulté d’établir la pratique de la nouvelle doctrine, Guillaume Farel propose en Conseil, le 10 novembre 1536, puis à nouveau le 16 janvier 1537, une série d’articles, parmi lesquels figure une confession de foi, que tous les habitants de la ville devront jurer. Il s’agit d’une adhésion personnelle à un formulaire identique (n° 2), dont la finalité vise à connaître les membres véritables de l’Eglise, afin de n’admettre au sacrement de la sainte Cène que ceux qui auraient juré la déclaration, et d’excommunier le cas échéant ceux qui n’y adhéreraient pas. Le Petit Conseil approuve ces articles le 16 janvier 1537 et le 27 avril, mille cinq cent exemplaires de la confession de foi sont imprimés par Wigand Köln.
 

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1b. Adoption de la Réforme (21 mai 1536). Aquarelle préparatoire d’Edouard ELZINGRE et A. GUILLOTLes débuts de la Réformation à Genève, Genève, 1885, p. 146 (AEG, Archives privées 279.13). [Non reproduit]

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2. La confession de foi. Le catéchisme français de Calvin publié en 1537 (…) suivi de la plus ancienne confession de foi de l’Eglise de Genève, Genève, 1878, p. CIV et pp. 103-122. [Non reproduit]​

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