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5. 1541-1556, retour de Calvin

En 1541, Calvin est rappelé à Genève. Dès son arrivée le 13 septembre, il expose au Conseil la nécessité de mettre de l'ordre dans les affaires de l'Eglise. Un groupe de travail est mis sur pied, constitué des ministres et de plusieurs conseillers. Très vite, ils élaborent une série d'articles, connus sous le nom d'«ordonnances ecclésiastiques», qui sont approuvés en Conseil général le 30 novembre.

Les ordonnances définissent quatre ministères au sein de l'Eglise et codifient les pratiques liturgiques en matière de prédication, de baptême, de mariage et d'eucharistie. En outre, considérant la théologie comme indispensable pour administrer l'Eglise, dont on ne peut pas profiter avant d'être d’abord «instruit aux langues et sciences humaines», sans compter qu'il «est besoin de susciter de la semence pour le temps à venir, affin de ne laisser l'Eglise déserte à nos enfants», les ordonnances statuent que «il faudra dresser Collège pour les instruire, affin de les préparer tant au ministère qu'au gouvernement civil».
 

AEG, P.H. 1384
Ordonnances ecclésiastiques. 20 novembre 1541 (AEG, P.H. 1384)
 

L'ordre qu'on devra tenir envers les petits enfants

Que tous les citoyens, habitants aient à mener ou envoyer leurs enfants le dimanche, à midi, au catéchisme dont il a été parlé.

Qu'il y ait un certain formulaire composé, sur lequel on les instruise, et que avec la doctrine qu'on leur donnera, qu'on les interroge de ce qu'il aura été dit, pour voir s'ils l'auront bien entendu et retenu.

Quant un enfant sera suffisamment instruit pour se passer du catéchisme, qu'il récite solennellement la somme de ce qui y sera contenu et ainsi qu'il fasse comme une profession de sa chrétienté en présence de l'Eglise [assemblée des fidèles].

Avant d'avoir fait cela, que nul enfant ne soit admis à recevoir la Cène et qu'on avertisse les parents de ne pas les amener avant qu'il soit temps, car c’est chose fort périlleuse, tant pour les enfants que pour les pères, de les ingérer sans bonne et suffisante instruction, pour connaître laquelle il est besoin d'utiliser cet ordre.

Afin qu'il n'y ait faute, qu'il soit ordonné que les enfants qui vont à l'école s'assemblent là, avant douze heures, et que les maîtres les mènent par bon ordre en chaque paroisse.

Les autres, que leur père les envoient ou fasse conduire. Et afin qu'il y ait moins de confusion, qu'on observe, autant que faire se pourra, la distinction des paroisses en cet endroit, comme il a été dit ci-dessus des sacrements.

Que ceux qui contreviendront soient appelés devant la Compagnie des anciens ou commis. Et s'ils ne veulent obtempérer à bon conseil, qu'il en soit fait rapport à la Seigneurie.

Pour aviser lesquels feront leur devoir ou non, que les susdits commis aient l'œil dessus pour s'en donner garde.

 

Dans le but de mieux inciter le peuple à prier et à louer Dieu, les ordonnances ecclésiastiques préconisent la pratique du chant ecclésiastique pour tous, même si, «pour le commencement, on apprendra les petits enfants, puis, avec le temps, toute l'Eglise [assemblée des fidèles] pourra suivre».

Aussi, dès 1542, le chant des psaumes est enseigné aux enfants et paraît, à Genève, La forme des prières et chants ecclésiastiques, avec la manière d’administrer les sacrements & consacrer le mariage selon la coutume de l'Eglise ancienne. Cet ouvrage contient 35 psaumes ainsi que le cantique de Siméon, le Notre Père, le Credo et le Décalogue, avec leur mélodie, versifiés en français par Calvin et Clément Marot.
 

  • [J. Calvin], La forme des prières et chants ecclésiastiques, avec la manière d’administrer les sacrements & consacrer le mariage selon la coutume de l'Eglise ancienne, [Genève], 1542 (AEG, Bibliothèque, 2617) [non reproduit]

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