Les structures se consolident. La loi, règle de vie scoute, ainsi que la promesse sont des points forts du scoutisme naissant, tout comme la formation des chefs et la progression technique. Le mouvement scout est très vite associé aux événements officiels tels que le cortège de l'Escalade ou les cérémonies du 1er juin. Ces liens avec les autorités se manifestent également pendant la guerre. Le comité genevois organise une permanence qui permet de centraliser toutes les demandes des institutions et des particuliers. Les bénéficiaires en sont les services de l’Etat, la Croix-Rouge, l’Agence internationale des prisonniers de guerre, les Soupes populaires, le Transport de pain pour les soldats, la Société coopérative suisse de consommation, les télégraphes. Les scouts apportent également une aide aux paysans en manque de main-d’œuvre suite à la mobilisation. Les éclaireurs servent de porteurs et de guides pour les nombreux soldats de passage à la gare de Genève. La Compagnie genevoise des tramways électriques (CGTE) offre la gratuité aux éclaireurs en uniforme pour faciliter leurs déplacements.
Récolte de tilleul pour l'hôpital
En 1916, le mouvement féminin des éclaireuses (les fondatrices choisissent le nom de Girl Scout) est créé à Genève, notamment à l'initiative de Constance Ledderey, qui deviendra la première cheftaine cantonale, et d'Yvonne Achard. Les instructrices, qui prendront en 1926 le nom de cheftaines, se préparent et acquièrent les connaissances nécessaires avec l'aide des responsables éclaireurs avant de réunir les jeunes filles. Six sections d’éclaireuses sont formées pour un total d'une centaine de filles. Ketty Jentzer, enseignante d'éducation physique à l'Institut Jean-Jacques Rousseau, auteure d'un manuel de jeux de plein air et d'intérieur et traductrice du livre de Baden-Powell Eclaireuses, est nommée présidente du comité, dit Comité auxiliaire. En uniforme kaki jusqu’en 1922, elles deviennent ensuite les «jeunes filles en bleu», puis reviennent à la chemise kaki au début des années 90. En juillet 1917, leur premier camp cantonal a lieu à Saint-Cergue.
Camp cantonal à Saint-Cergue, 1917