Face à l’accroissement considérable du trafic automobile, les autorités fédérales et cantonales prennent des mesures. En 1956, le Conseil d’Etat genevois mandate l’ingénieur Jean-Louis Biermann pour procéder à une étude de la circulation dont le rapport final est publié en 1959.
Jean-Louis Biermann articule son réseau routier sur deux pôles: les tangentes principales et les trois ceintures. Les tangentes principales forment un Y dont les branches se nouent au centre ville. La tangente nord-sud relie Lyon et le midi de la France à Paris et à la Suisse via Lausanne. L’autre tangente est située dans l’axe Paris-Genève-Mont-Blanc (le percement du tunnel est acquis depuis 1955).
Quant aux ceintures, Biermann fait une distinction entre ceintures externes, qui doivent relier les artères de grand transit aux villes, et les ceintures internes, qui facilitent le passage d’un quartier à l’autre de la ville. On notera qu’un pont sur la rade est prévu pour la ceinture intermédiaire (Archives du DCTI).
Ci-dessous, le détail de la jonction entre la tangente principale allant vers Chamonix et le futur tunnel du Mont-Blanc, et la ceinture intermédiaire. On notera au passage que la promenade Charles-Martin suit exactement l’axe de la ceinture intermédiaire (Archives du DCTI).
Dans son étude, J.-L. Biermann s’est inspiré du modèle américain de traffic engineering, sans tenir compte de son impact sur Genève. Ce projet sera d’ailleurs à l’époque très controversé, mais aucun de ses détracteurs ne se souciera jamais de la pollution et du bruit qu’il aurait occasionné au cœur même de la ville.