Maurice Braillard, militant socialiste, sera le chef du Département des travaux publics de 1933 à 1936, sous le gouvernement «rouge» de Léon Nicole. Une de ses aspirations est d’offrir une même qualité de vie à tous, notamment par un dispositif urbain équivalent. Le plan directeur de Maurice Braillard, premier plan régulateur de Suisse, doit être, selon les propres termes de son auteur «un canevas indiquant théoriquement les organes vitaux de la cité, voies de communications terrestres, fluviales et aériennes, emplacements de ports, des gares, répartition suivant la densité de la population des réserves de verdure, édifices publics, classification des quartiers suivant leur destination etc.».
Celui-ci s’organise de manière concentrique: un noyau historique réduit (en noir) entouré d’un centre administratif et commercial (en brun foncé) puis de deux couronnes résidentielles (en vert clair) et de zones industrielles accouplées aux gares de la Praille et de Cornavin (brun clair). Les traits noirs parallèles figurant sur la partie résidentielle représentent chacun une barre d’immeubles de six étages, ce qui implique la substitution totale du tissu bâti ancien. Les espaces laissés vides dans la partie résidentielle sont des espaces de délassement prévus pour accueillir des équipements collectifs culturels, sportifs et ludiques. Tous ces éléments reflètent bien la vision égalitaire de la société du gouvernement socialiste de l’époque (Archives du DCTI).