Ecusson de la République et du canton de Genève


REPUBLIQUE
ET CANTON
DE GENEVE

Changer la couleur des liens Diminuer la taille du texte Augmenter la taille du texte Imprimer la page
ge.ch
 
Ge.ch > Archives

Archives

20. La guillotine

Le 26 avril 1798, le Directoire ratifie le traité de réunion qui lie de force Genève à la France; les Genevois sont déclarés «Français nés». Privée de sa souveraineté, l’ancienne République protestante devient le chef-lieu du département du Léman. Genève est dès lors dotée du Code pénal de 1791 et de la guillotine, désormais seul et unique mode opératoire de l’exécution capitale.

Confiée au maître charpentier genevois Jean-François Nicolas Boiteux, la confection du fatal instrument mobilise quatre ouvriers durant 42 journées pour travailler les bois de sapin de l’échafaudage et ceux de chêne de la machine. Dans la matinée du 16 mai 1799, dressée sur la place de la porte de Neuve, la guillotine peinte en rouge est inaugurée par l’exécuteur Jean-François Pasteur devant une foule compacte. Culminant sur son échafaud à près de 6 mètres, la guillotine trône au pied de la Tertasse, devant les fenêtres du futur magistrat abolitionniste Jean-Jacques de Sellon (1782-1839).

Entre 1799 et 1813, dans un bruit sourd et avec une forte effusion de sang, elle y décapite 33 des 35 individus (dont une seule femme) condamnés au châtiment suprême par les juridictions criminelles du département du Léman. Après le départ des Français en décembre 1813, la machine demeure en activité jusqu’à l’abolition de la peine de mort dans le canton en 1871, sous le régime radical.

 

Règlement sur les frais d’exécution des arrêts criminels, Décret impérial du 18 juin 1811
Produit de la réforme de la justice répressive voulue par Napoléon, le Règlement sur les frais d’exécution des arrêts criminels assigne en détail les obligations qui incombent à chacune des figures concernées par le spectacle de la mort légale (préfet, procureur impérial criminel, ingénieur civil et exécuteur). Il établit par ailleurs de manière exhaustive l’ensemble des dépenses relatives à l’exécution desdits arrêts.

AEG, ADL B 788
AEG, ADL B 788

 

Plan de la guillotine du Département du Simplon, par l’architecte genevois Joseph-Louis Brolliet (16 avril 1812)
Détenteur d’un savoir-faire singulier depuis qu’il a confectionné la guillotine genevoise, le charpentier Boiteux est mandaté en 1812 pour construire l’échafaud et la machine du département du Simplon, selon les plans établis par l’architecte genevois Joseph-Louis Brolliet.

AEG, ADL B 788
AEG, ADL B 788

 

Couperet et mouton de la guillotine genevoise
Le couperet est fixé au mouton en plomb (env. 50 kg) qui sert à entraîner la lame dans sa chute. Avec la lunette qui maintient la tête du condamné, ce sont les derniers éléments d’origine de la guillotine genevoise de 1799. En surface, le bois a conservé sa teinte rouge.

MAHG, VG 0001-6
Musée d’art et d’histoire, Ville de Genève, VG 0001-6 (photo Yves Siza)

haut de page