Après les ténèbres, la lumière
Dès 1850, les fortifications de Genève, devenues inutiles et considérées comme un frein à l’expansion de la ville, sont détruites (la population de l’agglomération genevoise passera de 38'000 habitants en 1850 à 131'000 habitants en 1914). Face à une croissance rapide et désordonnée de la banlieue, l’Etat prend conscience de la nécessité d’élaborer un plan d’ensemble afin de contrôler le développement urbain de Genève.
En 1896, le Conseil d’Etat lance un concours pour le plan d’extension des voies de communication de la ville de Genève et des communes suburbaines.
Le projet exposé ici est l’œuvre des architectes de Morsier, Golay et Barde. La ville est divisée en quatre secteurs: la vieille ville, les nouveaux quartiers, sur l’emplacement des fortifications, les communes suburbaines (Eaux-Vives, Plainpalais, Petit-Saconnex) et les terrains de campagne ou de villas. Il s’agit de tisser un réseau d’artères principales et secondaires unissant ces différents secteurs. Un boulevard périphérique entourant la future ville est parcouru par un tram qui relie toutes les voies radiales. La liaison ferroviaire les Eaux-Vives-Cornavin figure déjà sur le plan. La gare de Cornavin est déplacée et l’on imagine à sa place un parc à la française, formant une estrade pour, selon les propres termes des concepteurs du projet «contempler le spectacle grandiose des Alpes». Il est intéressant de noter que ce projet tient compte des questions d’hygiène, très présentes à l’époque: les rues sont élargies et orientées de façon à ce que chaque immeuble reçoive les rayons du soleil car, toujours selon les concepteurs du projet, «l’eau, l’air et le soleil sont les grands bienfaiteurs qui font baisser la moyenne de la mortalité des villes» (AEG, P.P. 295).
Ces informations, ainsi que celles des vitrines suivantes, proviennent de l’ouvrage édité en 2003 par le DAEL: 1896-2001, projets d’urbanisme pour Genève.