Dès la création de l’Église orthodoxe russe en Suisse, beaucoup de représentants d’autres nations orthodoxes furent ses paroissiens: des Grecs, des Serbes, des Bulgares, des Roumains.
Comme cette population orthodoxe provenait essentiellement des Balkans, les nombreux conflits que connut cette région dans la deuxième partie du XIXe et au début du XXe siècle touchaient particulièrement les paroissiens. Des collectes étaient fréquemment organisées pour aider les victimes.
Extrait des souvenirs de l’archiprêtre Serge Orloff, du 7 mai 1917:
«Notre église est pleine de Serbes pendant chaque fête ou presque […]; il est manifeste que les Serbes s’appuient encore sur leur foi et cela s’explique probablement par les nombreuses épreuves et douleurs qu’ils ont traversées […]; et on veut croire que pour leur respect de la Sainte Foi et pour leur cohésion avec la Sainte Église Dieu leur rendra leur grandeur et leur gloire.»
En remerciement de cette aide, le gouvernement serbe offrit au début de l’année 1918 mille francs pour la deuxième plus grosse cloche de l’église de Genève. C’est ainsi que figure sur cette cloche l’inscription «Donation des Serbes».
À l’époque des dictatures communistes en Europe de l’Est, l’Église de Genève accueillit nombre d’orthodoxes de toutes nationalités qui fuyaient ces régimes. Beaucoup de ces familles restèrent ensuite en Suisse.
De tout temps, des clercs provenant de différents pays concélébrèrent à Genève, certains pendant plusieurs années.
Cloche offerte par le gouvernement serbe. Photo, 2016 (Fondation de l'église russe)