Suite à l'installation de l'usine hydro-électrique de Chèvres (1893) et de la nouvelle usine à gaz (1914), Vernier connaît un extraordinaire essor industriel, mais ce développement s'accompagne d'un cruel manque de logements ouvriers bon marché.
Parmi les premières entreprises à s'implanter à Vernier se trouvent les Ateliers H. Cuénod S.A. (1902), une fabrique de régulateurs de machines automatiques. Leur fondateur, l'ingénieur Hermann Cuénod (1857-1933), a déjà créé avec René Thury (1881) l'entreprise qui deviendra la Compagnie de l'industrie électrique puis les Ateliers de Sécheron. Cuénod est également l'initiateur de la création d'habitations ouvrières; il s'investit dans un Comité d'initiative (1893), puis dans la création de la société coopérative Le Foyer, avant de siéger à la direction de la Société coopérative d'habitation (1919), avec l'architecte et urbaniste Camille Martin.
Dans ce plan de morcellement d'Edmond Fatio (1871-1959), la construction de petites maisons jumelées est mise en relation avec l'usine Cuénod, qui n'est pas nommée. Ce projet reprend en quelque sorte la cité ouvrière du Havre (1871), créée grâce à l'impulsion du maire Jules Siegfried. Il propose 44 logements sociaux individuels et locatifs, bénéficiant chacun d'un jardin et d'un aménagement paysager. Fatio travaille 25 ans sur ce projet de cité-jardin, mais seules quelques maisons seront construites, sur le côté pair du chemin de Maisonneuve.
La cité-jardin d'Aïre sera réalisée en 1920-1923 par l'architecte A. Hoechel, pour la Société coopérative d'habitation. Celle de Vieusseux en 1931, par F. Mezger.
3. Projet de morcellement pour maisons ouvrières, 19 janvier 1906, Edmond Fatio architecte (AEG, Archives privées 194/A/78 III). [Non reproduit]
4. Projet de maisons ouvrières, groupe de 4 maisons (AEG, Archives privées 194/A/78 I)
5. Les maisons du chemin de Maisonneuve (photographie C.N.) [Non reproduit]