En avril 1836, la direction de l'Hôpital reçoit une offre d'achat de la parcelle des Contamines. Ne pouvant s'opposer à la transaction, certains conseillers d'Etat regrettent la vente d'un terrain si proche de la zone de servitude militaire, d'autres craignent l'établissement d'un nouveau faubourg, d'autres encore redoutent que des constructions modernes présentent «les inconvénients et la confusion qu'offre le quartier de Fort-Barreau». Tous se rallient finalement à l'avis d'exprimer le vœu que les constructions soient faites «de manière à ne pas présenter un aspect désagréable à l'œil dans une localité aussi voisine de la ville et d'une promenade publique».
Les acquéreurs, l'architecte Vaucher-Crémieux et le docteur Senn, prévoient le morcellement et la vente de lots pour la construction de maisons de campagne. Ils se conforment au vœu du Conseil d'Etat, qui assure aux futurs propriétaires «toute sécurité sur leurs alentours», et établissent deux documents:
- le plan de morcellement en 24 parcelles, sur lequel figurent les alignements, l'emplacement des maisons et le tracé des chemins et avenues, et
- un cahier des charges donnant au propriétaire des précisions sur l'alignement, le gabarit et l'esthétique souhaités. L'article 4 spécifie même qu'«il ne pourra être établi dans les susdites propriétés, ni des ateliers, abattoirs, maisons de santé d'aliénés, auberges, café, cercles ou sociétés ».
Quatorze maisons seront construites entre 1838 et 1847, le plus souvent sur des alignements différents. Existent encore la maison Joly (5 rue de Contamines, construite en 1838) et celle du général Dufour (9A rue de Contamines, construite en 1845).
Dès 1853, le docteur Senn promeut la construction du «Square des Contamines», un ensemble de petits immeubles contigus, qui restera lui aussi inachevé.
1. Plan des Contamines, projet non exécuté, s.d. (AEG, P.P. 275)
2. La maison du général Dufour (photographie C.N.) [Non reproduit]