Par Monsieur Erwin Oberwiler
Développement de l'urbanisation de 1950 à 2000. Evolution vraisemblable jusqu'en 2025/50
En 1950, le canton de Genève ne comptait que deux villes: Genève et Carouge; toutes les autres communes se composaient de villages plus ou moins grands. Le canton de Genève représentait les 4/5 de la totalité de population dans le bassin entre le Jura et le Salève, la région valdo-française le 1/5 restant.
En 2000, la population des communes suburbaines était équivalente à celle de la Ville de Genève. Les 2/3 des habitants du bassin concernaient le canton de Genève, 1/3 la région valdo-française.
Si la forte progression constatée depuis 2000 se poursuit, le chiffre annoncé de 800'000 habitants en 2050 sera même déjà atteint dès 2025.
Grâce à une réglementation stricte, la préservation de la zone agricole a pu être assurée jusqu’à aujourd’hui. Avec un étalement d’habitats à faible densité, elle sera mise en péril. Une prise de conscience devient incontournable. Ce phénomène rampant s’est déjà produit dans la couronne de l’agglomération, principalement sur la côte vaudoise et sur le territoire français.
Evolution de la population résidante depuis 1850
Tableau des variations intercensitaires (source: Office cantonal de la statistique)
Période |
Population résidante au début de la décennie |
Nouvelle population | |
1850 - 60 |
64'146 82'876 88'791 99'712 105'509 132'609 154'906 171'000 171'366 174'855 202'918 259'234 331'599 349'040 379'190 410'232 |
18'730 5'915 10'921 5'797 27'100 22'297 16'094 366 3'489 28'063 56'316 72'365 17'441 30'150 31'042 ? |
29,20% |
En plus des phénomènes généraux (les services multiples, l’hygiène, les salaires élevés, le confort) qui provoquent continuellement l’attirance de la population vers les grands centres, les villes, quelques aspects spécifiques ressortent très lisiblement de ce tableau statistique:
Période |
Population résidante au début de la décennie |
Nouvelle population | |
1850 - 60 |
64'146 82'876 88'791 99'712 105'509 132'609 154'906 171'000 171'366 174'855 202'918 259'234 331'599 349'040 379'190 410'232 |
18'730 5'915 10'921 5'797 27'100 22'297 16'094 366 3'489 28'063 56'316 72'365 17'441 30'150 31'042 ? |
29,20% |
1850-1960: la forte régression de la population active dans le secteur primaire (agriculture) et son transfert vers l’industrie, dans les villes.
1914-1945: la stagnation pendant la crise économique et les guerres avec un fort départ de la population étrangère.
1945-1973: l’accélération forcée après la période de repli, l’arrivée massive d’une nouvelle population étrangère.
La poursuite d’une telle progression aurait provoqué pour les décennies suivantes une population de:
2000 | 695'000 |
2010 | 890'000 |
2020 | 1'140'000 |
2030 | 1'460'000 |
2040 | 1'870'000 |
2050 | 2'390'000 |
1973-2000: le choc pétrolier, l’instabilité économique et la réduction de procréation réduisent le taux d’augmentation de la population à un niveau raisonnable.
Dès 2000: nouvelle accélération: où allons-nous?
Habitants et population active 2000-2050
La Ville de Genève et les communes suburbaines représentent de loin la majorité des habitants résidant dans le bassin genevois. Quatre zones accusent un fort développement: la Côte du district de Nyon, le Pays de Gex (de Thoiry à Divonne), les régions autour de St-Julien et d’Annemasse. Le reste du bassin n’offre qu’un faible potentiel d’extension d’habitations et d’activités.
La répartition des emplois par rapport à la population dans les communes genevoises est inégale. Dans sept communes, qui représentent la large majorité d’habitants et d’emplois du canton, les places de travail dépassent considérablement le nombre de résidants actifs, soit:
- Ville de Genève de 47,5%
- Grand-Saconnex de 82,8%
- Pregny-Chambésy de 100,0%
- Meyrin de 109,1%
- Satigny de 333,3%
- Plan-les-Ouates de 100,0%
- Carouge de 91,8%
Dans toutes les autres communes, la population active dépasse le nombre d’emplois et doit donc obligatoirement trouver un emploi dans une autre commune.
Les 20 à 30% de la population active de France voisine et de la Côte vaudoise travaillent dans le canton de Genève.
Toutes ces inégalités provoquent un nombre considérable de déplacements.
Les zones de constructions existantes n’offrent qu’une augmentation limitée de la population actuelle, variable selon la commune.
Comparaison de forme d'urbanisation
Le Lignon équivaut à la Commune de Veyrier
3000 logements - 9000 habitants
Les Avanchets équivalent à la Commune de Collonge-Bellerive
2000 logements - 6000 habitants
La Tourelle (Petit-Saconnex) équivaut à la Commune de Pregny-Chambésy
1000 logements - 3000 habitants
Quartier Tours de Carouge
600 logements - 2000 habitants
Le coefficient d’utilisation (rapport entre la surface du terrain constructible et la totalité des m2 de planchers habitables) est variable selon les exemples cités:
1,2 pour Le Lignon et La Tourelle
1,5 pour Les Avanchets
1,9 pour le quartier des Tours de Carouge
0,1 à 0,2 pour les 3 communes
Le quartier des Tours de Carouge est, après la guerre, la première grande opération immobilière d’envergure (1958-62 - 1968-70), chapeautée par un promoteur (la Fondation) et un seul groupe d’architectes spécifique. Sa préparation a fait l’objet d’un semestre d’étude socio-culturelle, économique et technique à l’Ecole polytechnique de Zurich (Prof. Paul Waltenspuhl, architecte FAS et ingénieur SIA).
Cette réalisation équivaut au doublement en surface et en nombre d'habitants et d'activités du Vieux-Carouge. La nouvelle urbanisation se situe directement à côté et en lien direct avec l’ancienne cité sarde.