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11. Création des zones

Essentiellement focalisé sur la ville, l'historien fait toujours commencer la Genève moderne à l'époque fazyste, soit à la démolition et la réaffectation des terrains des fortifications, au milieu du XIXe siècle.

Après la planification et l'organisation des différents quartiers de la cité et des communes ralliées à la ville (les Eaux-Vives, Plainpalais et le Petit-Saconnex), Genève se trouve à nouveau à l'étroit. Le développement des voies de circulation permet de gagner des régions jusqu'ici restées agricoles, et d'y bâtir industries ou villas.

Et, si la loi de 1918 contient déjà la division entre zone urbaine et zone campagne, voici quelques autres jalons importants de la législation du territoire.

En 1920, sans doute consciente de l'exiguïté de son territoire, Genève se dote d'une loi qui est novatrice pour toute la Suisse: la loi pour la conservation des «monuments, objets et sites ayant un caractère historique, scientifique ou esthétique et classé comme tel».

En 1929, l'importance de l'expansion pousse les autorités à créer et définir les cinq zones que nous connaissons:

  • 1re zone: la cité prise dans les anciennes fortifications
  • 2e zone: les quartiers bâtis sur les anciennes fortifications et leurs abords directs
  • 3e zone: la périphérie urbaine, divisée entre propriétés et terrains à bâtir et les quartiers de villas
  • 4e zone: zone intermédiaire entre les quartiers urbanisés et la zone rurale (Carouge et les villages)
  • 5e zone: le reste du canton, promis aux villas et aux exploitations rurales.

En 1952, effrayée par la rapidité de la disparition de la surface agricole et les besoins alimentaires d'une population qui s'accroît rapidement, Berne souhaite la création de mesures de maintien de la propriété rurale. Le Grand Conseil adopte alors une loi qui apporte enfin la distinction entre la zone des villas, 5e zone A, et la zone proprement agricole, 5e zone B.

Depuis 1952, pour sans cesse tenter de réfréner les crises expansionnistes de la ville, de nombreuses lois de protections sont créées: protection de la forêt et des lisières (1954), des eaux et des berges (1961 et 1975), création de la «zone protégée» pour défendre les villages (1961), et d'autres encore.

Enfin, en 1979, lorsque la loi fédérale sur l'aménagement du territoire est adoptée, Genève est précurseur: les mesures préconisées par Berne sont déjà en vigueur dans notre canton.
 

1. Plan des zones de construction de Genève et de sa banlieue d'après la loi du 9 mars 1929. Pour des questions évidentes de format, l'exemplaire exposé est centré sur la zone urbaine. Les AEG conservent également le plan complet, avec le territoire cantonal (1:1000; PP 260) [non reproduit]

2. Plan annexé à la loi du 19 décembre 1952, définissant les zones 5 A dévolue aux villas et 5 B, la zone agricole (1:25'000; 1952va001/1) [non reproduit]
 

Deux destins communaux: conservation rurale versus volonté d'urbanisation

Alors que certaines communes arrivent à garder leur caractère rural, comme Jussy ou dans une moindre mesure Corsier, d'autres connaissent une autre histoire, comme la commune de Meyrin. Le tour d'horizon des divers plans annexés au Registre du Grand Conseil sur les aménagements et les modifications des zones d'affectation est particulièrement parlant.

En effet, pour la période 1958-2000, Jussy et Corsier ont surtout connu des améliorations de leurs infrastructures routières et la création de zones de verdure, d'équipements publics et sportifs (zone 4 B protégée).

La commune de Meyrin, par contre, suite à la très grave pénurie de logements des années 60, a été pionnière en accueillant la première des cités satellites genevoises. En quelques années, 15'000 nouveaux habitants s'installent dans des barres d'immeubles situées non loin du village ancien. Sur la même période (1958-2000), ce sont plus de 32 plans qui ont été joints au Registre du Grand Conseil, dont presque tous sont des extensions des zones de construction (et cela sans compter l'aéroport ni le CERN).
 

3. Plan des zones de la commune de Corsier adopté par le Grand Conseil le 6 avril 1962 (1:5000; R.G.C. Ann. Plans, 2420)
 

AEG, R.G.C. Ann. Plans, 5367
4. Plan de l'élargissement et de la correction de la route de Compois, entre la Laiterie de Sionnet et la route de Jussy, sur les communes de Meinier et de Jussy. Plan adopté par le Grand Conseil le 3 juin 1982 (1:500; R.G.C. Ann. Plans, 5367)
 

5. Jussy: facettes d'un partimoine (collectif) publication de la direction du patrimoine et des sites, DAEL, 2000 (B 2304) [non reproduit]

6. Communes de Meyrin et Satigny, création d'une aire de développement industriel et modification de l'aire de développement 5 A. Plan adopté par le Grand Conseil le 20 juin 1969. (1:5000; R.G.C. Ann. Plans, 3304) [non reproduit]

7. Commune de Meyrin, plan d'expansion des zones adopté par le Grand Conseil le 6 avril 1962. (1:5000; R.G.C. Ann. Plans, 2265) [non reproduit]

8. Deux photographies de la cité Meyrin, vers 1960 et 1990, tirées de la plaquette Meyrin éditée par le Conseil administratif, 1990 (B 791) [non reproduit]

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