Les origines de ce qui mènera à la création du scoutisme remontent au siège de Mafeking en Afrique du Sud, au cours de la Guerre des Boers (1899-1902). Lord Robert Stephenson Smyth Baden-Powell y sert comme officier de commandement. Pour sauver la ville des troupes boers qui l'assiègent pendant 217 jours, Baden-Powell utilise les jeunes de la ville comme messagers à pied et à vélo ainsi que comme observateurs, sentinelles et éclaireurs. Baden-Powell restera fortement marqué par cette expérience avec les jeunes. Il réalise qu'ils ont des capacités étonnantes, pourvu qu'on leur fasse confiance.
En 1907, Baden-Powell organise un premier camp pour des garçons sur l’île de Brownsea en Angleterre. Il y teste avec succès ses idées d’éducation par le jeu, l’indépendance et la confiance. Il publie ses observations et son projet éducatif dans un livre paru en 1908 et intitulé Scouting for Boys (scouting signifiant l'art des éclaireurs). Ces idées trouvent immédiatement un accueil enthousiaste parmi les jeunes et le livre est utilisé par des éducateurs. Le scoutisme prend dès lors un essor fulgurant dans le monde entier. En 1910, Agnès Baden-Powell, sa soeur, crée le mouvement féminin, les «Girl Guides». En 1912, Baden-Powell épouse Olave St Clair Soames, qui devient chef-guide mondiale et qui sera appelée Lady BP.
Baden Powell en 1932 lors d'une visite au camp national de Genève
Les idées de Baden-Powell s'inscrivent dans le courant pédagogique de l'éducation nouvelle né à la fin du 19e siècle. Celui-ci défend le principe d'une participation des individus à leur propre formation. L'enfant doit être actif et participatif dans les processus d'apprentissage. Ce mouvement s'accompagne de nouveaux moyens et matériaux pédagogiques.
Dans la mouvance des initiatives qui se prennent un peu partout, Edouard Claparède fonde à Genève en 1912 l'Institut Jean-Jacques Rousseau, ancêtre de la Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation. Situé à la rue de la Taconnerie, cet institut a pour premier directeur Pierre Bovet, traducteur en français de l'ouvrage Scouting for Boys de Baden-Powell. Certains de ses collaborateurs sont également actifs dans le mouvement scout, à l'instar de Ketty Jentzer, l'une des fondatrices du mouvement genevois des éclaireuses et traductrice du Livre des éclaireuses, du même Baden-Powell. Les scouts louent à l'Institut Jean-Jacques Rousseau une salle qui sera utilisée comme premier local pendant environ deux ans.