République et canton de Genève

Grand Conseil

P 1793-A
Rapport de la commission des pétitions chargée d'étudier la pétition pour la remise à niveau des installations de basketball de l'Aubépine
Rapport de majorité de M. Vincent Maitre (PDC)
Rapport de minorité de M. Ivan Slatkine (L)

Débat

Le président. Nous en sommes au point 32 de notre ordre du jour. M. le rapporteur de majorité veut-il s'exprimer ? Vous avez la parole.

M. Vincent Maitre. Non, merci, Monsieur le président. D'accord avec mon collègue, je souhaiterais m'exprimer après lui.

Le président. Ah, donc vous passez votre tour à M. le rapporteur Slatkine. Vous avez la parole, Monsieur.

M. Ivan Slatkine (L), rapporteur de minorité. Merci, Monsieur le président. Je ne vais pas revenir sur mon rapport de minorité. Cette pétition, qui a été traitée fin 2011-début 2012 par la commission des pétitions, a obtenu une forte majorité pour un renvoi au Conseil d'Etat. Entre-temps, de l'eau a coulé sous les ponts. Je me suis permis de téléphoner au concierge du cycle de l'Aubépine pour savoir si ce fameux panneau de basket avait été changé et, Mesdames et Messieurs, oui, le panneau de basket a été changé ! (Exclamations. Applaudissements.) Donc il ne me semble pas nécessaire de renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat, puisque le problème a été résolu.

Alors maintenant ce panneau va peut-être de nouveau être cassé, mais on peut imaginer que le concierge s'occupe de son préau et que quand un panneau de basket est cassé, il le fait remplacer; c'est la raison pour laquelle je vous recommande de déposer cette pétition sur le bureau du Grand Conseil.

Le président. Merci, Monsieur le rapporteur. Il s'agit donc d'une nouvelle situation. Je vais mettre aux voix le dépôt de cette pétition sur le bureau...

Une voix. Il y a les prises de parole ! (Brouhaha.)

Le président. Ah oui, il y a toute une série de demandes de parole ! Monsieur le député Roger Golay, c'est à vous.

M. Roger Golay (MCG). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, oui, effectivement, un fait nouveau nous parvient maintenant par la voix du rapporteur de minorité. Je pense que le PLR s'en sort très bien ce soir, puisqu'il avait proposé de déposer cette pétition sur le bureau du Grand Conseil, ce qui équivaut à un enterrement de première classe. Malheureusement, nous aurions combattu cette idée, simplement parce que là, il s'agissait d'un groupe de jeunes, il faut que cela se sache, car il ne faut quand même pas que le PLR s'en tire aussi bien... (Rires.) En effet, c'est une bande de jeunes d'un quartier populaire qui joue au basket régulièrement sur un préau d'école et, bien sûr, les quatre panneaux étaient endommagés. Ils ont déposé une pétition, ce qui est le premier acte du citoyen pour demander aux politiques de pouvoir agir. Et j'ai été, comme d'autres groupes politiques, très surpris du débat où ces jeunes ont été mis à l'index simplement parce qu'ils avaient osé déposer une pétition. Nous avons trouvé véritablement regrettable l'attitude de certains commissaires à l'égard de ces jeunes à qui il avait semblé bon de demander la réparation de ces panneaux pour qu'ils puissent faire du sport et avoir un petit point d'eau pour se désaltérer au cours de leurs jeux. Donc aujourd'hui c'est fait, c'est réparé, mais on a pu constater que le PLR était anti-jeunes et anti-sportifs dans le cadre de cette pétition ! (Exclamations. Applaudissements.)

M. Vincent Maitre (PDC), rapporteur de majorité. Vous l'aurez compris, cette pétition est d'une importance absolument fondamentale... (Brouhaha. Le président agite la cloche.)

Le président. S'il vous plaît !

M. Vincent Maitre. ...pour la fin de cette législature et probablement toute la prochaine. Je souhaitais juste répondre à mon collègue Slatkine, en lui disant qu'effectivement de l'eau a coulé sous les ponts, les choses ont été faites. Cependant, ce n'était pas tellement sur le fond de la pétition que la majorité de la commission désirait s'exprimer, mais plutôt sur les conditions et le contexte dans lesquels s'est déroulé le traitement de cet objet, parce que, s'il est vrai que ce genre de problématique n'a pas lieu d'être débattue au sein d'un plénum du Grand Conseil, en revanche, nous trouvions absolument déplorable l'accueil qui avait été fait aux pétitionnaires s'adressant à une certaine administration. Cela nous avait fortement heurtés, puisque ce n'était pas la première fois que des citoyens devaient s'adresser, par le biais d'une pétition, au Grand Conseil pour faire valoir une revendication parce qu'ils avaient trouvé un accueil pour le moins glacial auprès de l'administration.

C'est en réalité par rapport à cet aspect-là que la majorité de la commission souhaitait renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat, afin qu'il puisse de façon un peu plus officielle s'adresser à lui pour lui dire que ce n'était pas tout à fait normal, dans un canton comme le nôtre, que de simples citoyens ne trouvent pas de réponse satisfaisante lorsqu'ils s'adressent à certaines administrations. C'est tout simplement cela que nous souhaitions exprimer ici.

S'agissant du fond de la pétition, mon collègue Slatkine l'a tout à fait bien dit, il n'y a pas lieu de s'éterniser sur ce débat. En tout cas en ce qui me concerne, je le rejoindrai en indiquant que, maintenant que nous avons pu dire ce que nous avions à dire, il convient effectivement de déposer cette pétition sur le bureau du Grand Conseil.

M. Roberto Broggini (Ve). Je remercie les rapporteurs de majorité et de minorité pour leur rapport et les explications qui ont été données. Je vais être bref, car je pense qu'il ne sert à rien que l'on s'étende sur ce panier de basket, mais nous serons quand même pour le renvoi au Conseil d'Etat, pour ne plus que ces situations se reproduisent. Et puis il y a le point d'eau aussi, problème auquel on n'a pas répondu.

Nous proposons donc néanmoins un renvoi au Conseil d'Etat, afin qu'il puisse prendre langue éventuellement avec la Ville de Genève, vu que c'est sur son territoire. Mais comme les cycles dépendent de l'Etat, il convient que le Conseil d'Etat soit alerté de ces situations.

Le président. Donc, si j'ai bien compris, vous êtes pour le renvoi au Conseil d'Etat ?

M. Roberto Broggini. C'est cela, oui.

Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. le député Bernhard Riedweg.

M. Bernhard Riedweg (UDC). Merci, Monsieur le président. C'est la huitième fois que cette pétition est remise en jeu, ici, en plénière. Que cette pétition vienne au Grand Conseil est vraiment très étonnant ! En effet, gérer des paniers de basket et un point d'eau n'est pas de la compétence, à notre avis, du Grand Conseil. Il faut donner ces compétences au concierge de l'école. Que le Grand Conseil soutienne des jeunes, oui, mais pas jusqu'à ce niveau.

M. Stéphane Florey (UDC). Le groupe UDC maintiendra, malgré tout ce qui a pu déjà être dit, sa position quant au renvoi au Conseil d'Etat, notamment pour les faits exposés par le rapporteur de majorité. J'ajouterai que je trouve regrettable qu'une simple pétition qui aurait pu être traitée rapidement - elle concerne un montant de 4000 F environ pour remplacer les deux ou trois paniers de basket qu'il y avait dans ce préau - fasse l'objet d'un gros débat ainsi que d'un rapport de minorité. Et finalement, cela fait un bon quart d'heure qu'on en parle, c'est-à-dire qu'on a bouffé, grosso modo, quatre à cinq fois le prix de la dépense que le département aurait dû engager pour quatre paniers. (Brouhaha. Le président agite la cloche.) On aurait pu s'abstenir de faire un gros débat et renvoyer cette pétition, sans débat de commission, sans rien du tout, directement au Conseil d'Etat. Et j'ajouterai ceci: M. Slatkine a peut-être constaté qu'effectivement les travaux avaient été faits, mais moi-même je n'y suis pas allé, je ne sais pas si le Conseil d'Etat a eu vent de cette information et s'il pourrait confirmer ce soir que c'est bien le cas. Si oui, nous pourrions encore déposer la pétition sur le bureau. Sinon, nous la renverrons au Conseil d'Etat.

Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. le député René Desbaillets, mais avant de lui passer la parole, je vous informe qu'il y a encore six inscrits, or ce débat est limité à trente minutes. Mes chers collègues, essayez donc de vous réfréner un petit peu ! Vous avez la parole, Monsieur Desbaillets.

M. René Desbaillets (L). Merci, Monsieur le président. Je vais aller vite. Moi qui suis presque l'aîné... (Brouhaha. Le président agite la cloche.) ...dans cette assemblée, quand je vois qu'il faut rédiger une pétition pour faire réparer des panneaux de basket, à l'heure où l'électronique nous permet, à la seconde près, à la vitesse de la lumière, de communiquer avec le monde entier, quand je vois que des jeunes déposent une pétition pour réparer des panneaux de basket, alors que le concierge est certainement à 50 mètres et le directeur à 60 mètres... Personnellement, j'ai fait pas mal de sport, notamment dans l'organisation - que ce soit du football, de la voiture, ou plein d'autres activités - et je ne suis jamais allé demander quelque chose à l'Etat ! On se démerde tout seul, on discute autour d'une table, on boit un verre et on arrange le tout en trente secondes ! (Commentaires. Le président agite la cloche.)

Le président. Merci, Monsieur le député. Encore une fois, je lance un appel au suivant pour qu'il soit bref ! Monsieur le député Jean Romain, s'il vous plaît.

M. Jean Romain (R). Merci, Monsieur le président. Chers collègues, la commission des pétitions a accueilli ce pétitionnaire, c'est vrai, mais on s'est tout de même un petit peu étonnés qu'il n'ait pas, avant de s'adresser à nous, tout simplement téléphoné au concierge du cycle. Alors moi je suis aussi étonné que, ici, toute une série de personnes soient complètement tombées dans le panneau ! (Exclamations.)

M. Ivan Slatkine (L), rapporteur de minorité. Je serai très bref, mais je crois qu'il faut être clair: les pétitionnaires ne se sont jamais adressés au concierge. Ils se sont adressés au DCTI, et je pense que c'est tout à fait leur droit de déposer une pétition. Ensuite, cette pétition arrive devant cette assemblée et on explique à ces pétitionnaires: «Ecoutez, avant qu'on renvoie un tel objet au Conseil d'Etat et qu'on demande à l'administration de travailler sur le remplacement d'un panneau de basket, il est peut-être utile que vous vous adressiez au concierge. Cela ira beaucoup plus vite, ce sera plus efficace et vous aurez de nouveaux panneaux de basket.» Et c'est bien ce qui s'est passé ! C'est aussi simple que cela ! Alors je crois qu'il n'est pas nécessaire de poursuivre les débats, il suffit de déposer cette pétition sur le bureau du Grand Conseil, à moins qu'on ne veuille tomber dans une sorte de municipalisation de notre Grand Conseil, parce que c'est typiquement le genre de débat qu'on pourrait avoir au Conseil municipal.

Pour conclure, Monsieur le président, permettez-moi simplement de rappeler au député Golay, qui prend un grand plaisir à dire que le PLR ne soutient pas les jeunes, que le PLR... Enfin, je ne sais quoi... On est dans la démagogie du MCG ! Et c'est une sauce qui est assez lourde, je trouve, à entendre. Bien entendu, le PLR soutient les jeunes, soutient le sport, soutient les activités, et je trouve déplorable que, pour un panneau de basket, on entende des propos pareils. Je tenais à le préciser. (Quelques applaudissements.)

Le président. Merci, Monsieur le rapporteur. La parole est à M. le député Roger Golay. Il reste une minute vingt au groupe MCG.

M. Roger Golay (MCG). Merci, Monsieur le président, ça suffira ! Il y a un proverbe vaudois qui dit - et je m'en excuse un peu...

Une voix. On est à Genève !

M. Roger Golay. On est à Genève, mais c'est quand même un proverbe vaudois, et on est suisses. Ce proverbe dit: «Il est trop tard pour se lever quand on a déjà chié dans le lit.» (Protestations. Exclamations.) C'est le cas du PLR. C'est trop tard ! Monsieur Slatkine, il s'agissait de jeunes de 20 ans qui ne savaient pas à qui s'adresser par rapport à ce problème. Tout le monde dans cette salle prône le fait que les jeunes fassent l'exercice de leurs droits politiques; on les encourage et, quand ils le font, par un acte démocratique tel que la pétition, on les bafoue, comme ils l'ont été dans le cadre de cette commission. (Brouhaha.) Il est insupportable de voir que des jeunes qui s'intéressent à la politique sont reniés par la majorité - pas tous, puisque ce n'était pas le cas du PDC - de la droite. Ils ont été rabroués dans cette commission. Ce n'est juste pas normal de recevoir des jeunes comme ils l'ont fait.

Et pour répondre à M. Florey, je dirai que si cela coûte, ma foi, on baisse nos jetons de présence pour pouvoir avoir des pétitions et encourager les jeunes à le faire ! (Exclamations.)

Une voix. Bravo !

Une autre voix. Surtout à Onex !

Le président. Merci, Monsieur le député. (Brouhaha.) Le groupe MCG a épuisé son temps. Le Bureau décide de clore la liste. (Protestations. Exclamations.)

Une voix. Motion d'ordre !

Le président. Madame la députée Captyn, vous avez la parole.

Mme Mathilde Captyn (Ve). Merci, Monsieur le président. Le groupe des Verts demande une motion d'ordre pour terminer sans débat le vote de ce texte. (Applaudissements.)

Le président. Merci, Madame la députée. Je vais mettre aux voix cette motion d'ordre. Il faut les deux tiers des présents.

Mise aux voix, cette motion d'ordre est adoptée par 68 oui contre 2 non et 2 abstentions.

Le président. Je vais à présent vous faire voter le renvoi de cette pétition au Conseil d'Etat.

Mises aux voix, les conclusions de la majorité de la commission des pétitions (renvoi de la pétition 1793 au Conseil d'Etat) sont adoptées par 41 oui contre 37 non.

Le président. Mesdames et Messieurs les députés, je vais suspendre les travaux pendant cinq minutes en demandant de bien vouloir ouvrir les fenêtres. On reprend dans cinq minutes !

La séance est suspendue à 21h28.

La séance est reprise à 21h31.