République et canton de Genève

Grand Conseil

R 561
Proposition de résolution de MM. Thierry Cerutti, Antoine Bertschy : Résolvez les problèmes de circulation et de mobilité à Vernier

Débat

Le président. Mesdames et Messieurs les députés, nous allons terminer cette séance avec le point 31 de notre ordre du jour. La parole n'étant pas demandée... (Le président est interpellé par M. Thierry Cerutti.) Ah, pardon ! Monsieur le député Cerutti, vous avez la parole.

M. Thierry Cerutti (MCG). Merci, Monsieur le président. (Brouhaha.) Mesdames et Messieurs les députés... (L'orateur s'interrompt.) J'attends juste quelques secondes, de façon que les gens puissent se mouvoir, mieux que dans la circulation en ville de Genève, notamment ! (Le président agite la cloche.) Voilà !

Comme vous le savez, la ville de Vernier connaît, pour commencer, un développement extraordinaire en nombre de logements, étant donné que la population de Vernier augmente grosso modo de 1000 habitants par année. Nous avons également la chance d'avoir une promotion économique extrêmement dynamique depuis 2008 à Vernier, qui accueille de nombreuses entreprises. (Brouhaha. Le président agite la cloche.) Ces entreprises nous apportent, bien naturellement, des emplois, mais qui dit emplois dit également trafic et mobilité.

Nous avons aussi la chance d'avoir une grande entreprise qui se nomme Ikea ainsi que de nombreux projets prévus, notamment un centre commercial qui va se construire à l'entrée du village... (Brouhaha. Le président agite la cloche.) ...sans parler d'un énorme projet - faramineux - le projet de l'Etang: il s'agit de la réalisation de 1001 logements et de 4000 emplois. Cela va, bien entendu, engendrer un trafic conséquent et important. Pourtant, Vernier n'a toujours pas fait l'objet d'une étude faisant en sorte d'améliorer la mobilité, la circulation de transit, pour les habitantes et habitants de Vernier, bien sûr, mais pas seulement: également pour les personnes qui y travaillent.

Cette résolution, Mesdames et Messieurs les députés, date du 6 mai 2008 et, bien naturellement, certains considérants ont changé en trois ans, mais son invite reste toujours d'actualité. C'est la raison pour laquelle je vous invite à renvoyer cette résolution à la commission des transports, afin que cette dernière étudie la possibilité d'améliorer... (Brouhaha. Le président agite la cloche.) ...la mobilité et la circulation de transit des habitantes et habitants de Vernier.

M. Eric Stauffer (MCG). Mesdames et Messieurs les députés, on parle de mobilité... Décidément, en vous écoutant dans le débat précédent, on pourrait croire qu'il n'y a aucun problème de mobilité et pas davantage de problèmes de travaux ! Et puis, à Vernier, on sait tout: il y a un plan des travaux... (Brouhaha.) Tiens, c'est marrant: l'un des membres du Conseil administratif de Vernier demande justement que l'on trouve dans un délai raisonnable une solution viable pour résoudre ces problèmes... (Brouhaha.) Monsieur le président, il y a beaucoup de bruit ! Finalement, ce n'est pas un problème... (Le président agite la cloche.) Peut-on demander s'il y a du personnel pour servir quelques cafés, etc., dans la mesure où l'on se croirait au café du commerce ?

Le président. Vous perdez du temps, Monsieur le député !

M. Eric Stauffer. Oui, je perds du temps: je sais bien, Monsieur le président ! Vous savez, le temps... (Brouhaha.) Ecoutez, je crois que je vais laisser se dérouler le bruit qu'il y a dans cette salle: c'est beaucoup mieux ! (L'orateur s'interrompt.) Tiens, du coup, ça se tait ! Je vais pouvoir continuer !

Je disais simplement que l'un des membres du Conseil administratif de Vernier demande que l'on trouve une solution viable aux problèmes de trafic afin d'améliorer la mobilité sur la commune de Vernier.

Et puis Mme la députée Künzler - pardon, Mme la conseillère d'Etat ! - nous a fait un discours de députée et pas de ministre des transports... Franchement, le discours que nous avons entendu tout à l'heure est juste inadmissible de la part d'une ministre !

Le président. Monsieur le député !

M. Eric Stauffer. Monsieur le président, c'est ce que je pense et il me semble que je peux l'exprimer clairement ! Finalement, quand on en arrive à comparer la mobilité à Genève avec la prise d'otages de Beslan, je me demande, Monsieur le président, s'il ne serait pas temps, à 22h40, de suspendre cette séance et de la reprendre le mois prochain !

Par conséquent, conformément à l'article 79, sauf erreur, du règlement du Grand Conseil, je demande la suspension de la séance, parce que, sincèrement, les discours que l'on entend ce soir ne sont plus du tout dignes de ce parlement ! (Rires. Commentaires.)

Le président. Merci, Monsieur le député. (M. Eric Stauffer continue à s'exprimer hors micro.) Madame la députée Christina Meissner, vous avez la parole.

Une voix. Dépose une motion d'ordre !

Mme Christina Meissner (UDC). Merci, Monsieur le président. Force est de constater que, sur la route communale de Vernier, qui débouchait sur la route du Nant-d'Avril, là où il y avait auparavant des centaines de voitures, il n'en reste plus qu'une, et que l'on circule mieux sur cette route du Nant-d'Avril. Mais cela ne veut pas dire que tous les problèmes ont été résolus, parce que, du coup, la dernière voiture qui se trouve sur la route communale de Vernier veut tourner à gauche - et non pas à droite - mais là le feu reste ! C'est incompréhensible !

Tant qu'à prendre des mesures de circulation pour fluidifier le trafic sur la route du Nant-d'Avril, il conviendrait que l'office de la mobilité aille jusqu'au bout et supprime complètement la possibilité de tourner pour emprunter la route communale du village. Je sais que pour ceux qui ne connaissent pas Vernier, ces explications peuvent paraître complexes, mais venez voir par vous-mêmes: ça vaut la peine ! (Brouhaha.)

Ce que cette résolution demande est finalement très raisonnable: c'est que l'on se rende sur place pour voir ce qui se passe aujourd'hui. Dans le quartier de l'Esplanade, il existe une route débouchant directement sur la route cantonale de Vernier qui pourrait être réhabilitée, mais personne ne pense à cette solution. Les personnes qui habitent ce quartier sont quasiment prises en otage. Que doivent-elles faire pour sortir de chez elles - elles travaillent, et certaines ont besoin de prendre leur voiture ? Elles doivent passer par le village, ce qui va à l'encontre même de ce qui est voulu par les mesures de circulation prises par l'office cantonal de la mobilité !

Ce que l'invite demande, c'est de trouver, dans un délai raisonnable, une solution viable pour résoudre les problèmes de trafic que rencontrent les habitants de la commune de Vernier. C'est plus que raisonnable, et je vous prie de bien vouloir accepter cette proposition de résolution !

Des voix. Bravo !

Le président. Merci, Madame la députée. Mesdames et Messieurs, nous sommes saisis d'une motion d'ordre dans le sens de l'article 79, alinéa 1, à savoir: «Le bureau ou un député peut en tout temps proposer par une motion d'ordre: a) d'interrompre immédiatement le débat et, le cas échéant, de passer au vote;»

Je vous soumets cette proposition, qui doit recueillir deux tiers des voix pour être acceptée...

M. Eric Stauffer (hors micro). Ce n'est pas ce que j'ai demandé ! Je suis désolé, mais je n'ai pas demandé le vote immédiat: j'ai demandé une suspension, un ajournement de la séance, conformément à l'article de loi !

Une voix. De lever la séance !

Le président. De lever la séance ! Nous précisons la proposition: il s'agit de lever la séance. Il faut deux tiers des voix pour que cette proposition soit acceptée.

Mise aux voix, cette motion d'ordre est rejetée par 59 non contre 13 oui.

Le président. Mesdames et Messieurs les députés, nous continuons nos travaux. Monsieur René Desbaillets, je vous donne la parole. (Exclamations.) Excusez-moi ! Auparavant, je dois vous informer que le Bureau décide de clore la liste des intervenants, puisque tous les partis... (Remarque de M. Eric Stauffer.) Non, Monsieur Stauffer, vous avez demandé la parole trop tard ! La liste était close juste avant vous. Auront encore droit à la parole: M. Droin, M. Bertschy, M. Limpo, M. Gillet, Mme Läser, M. Deneys et Mme Künzler - dans le cadre des trois minutes imparties, bien évidemment ! (Rires.) Monsieur le député Antoine Droin, vous avez la parole... Pardon, excusez-moi ! Monsieur Desbaillets, allez-y !

M. René Desbaillets (L). Merci, Monsieur le président ! Je vois qu'il commence à se faire tard, car on s'embrouille un peu !

Cette résolution date du 6 mai 2008, soit bientôt trois ans... Cela veut dire que beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et que beaucoup de voitures sont passées sur le pont de la Renfile. Et, depuis trois ans, les choses ont bien changé dans ce secteur.

Tout d'abord, la construction d'Ikea est terminée et, à coups de millions, des aménagements routiers importants ainsi qu'une modification de la voirie des bus ont été réalisés. Qui a payé, point d'interrogation: nos impôts ou Ikea ? Je laisse le soin à la commission de contrôle de gestion d'examiner la question et de nous répondre à l'occasion.

Mais, aujourd'hui, force est de constater que le carrefour route de Vernier - route de Pré-Bois fonctionne. Nous pourrions donc botter en touche cette résolution. Hélas, mille fois hélas, pour la direction générale de la mobilité, tous les automobilistes ne sont pas des blondes en 4x4, et l'astuce de la DGM a vite été découverte par les automobilistes qui empruntent la route du Nant-d'Avril ! La DGM a tout simplement déplacé un feu rouge - un feu rouge intelligent - en le plaçant 500 mètres en amont, feu qui bloque la circulation non plus devant le carrefour de Pré-Bois, mais 500 mètres en amont sur la route du Nant-d'Avril... Alors, évidemment - comme je l'ai déjà dit - les automobilistes n'étant pas tous des blondes en 4x4... (Exclamations.) ...ils réfléchissent un peu et, telle l'eau qui s'écoule toujours à l'endroit le plus facile, les automobilistes qui viennent de Vernier, de tout le Mandement et de la France voisine - les personnes du Pays de Gex empruntant aussi la route du Nant-d'Avril - changent de parcours: ils raccordent l'autoroute ou descendent en ville par Bernex. Ce qui fait que, maintenant, il y a un bouchon sur la route du Nant-d'Avril et un autre sur la route d'Aire-la-Ville, quasiment tous les soirs, entre Bernex et Aire-la-Ville !

Je demande donc au Conseil d'Etat de penser aux centaines d'entreprises de la zone industrielle de Meyrin-Satigny et aux 10 000 emplois qu'elles procurent. En effet, si cela continue et si le Conseil d'Etat n'améliore pas immédiatement les pénétrantes pour rentrer sur l'autoroute, soit à Vernier soit à Bernex, certaines entreprises pourraient se voir contraintes de mettre la clé sous la porte...

Le président. Monsieur le député, il vous reste dix secondes !

M. René Desbaillets. ...et de quitter le canton ! En effet, ne plus pouvoir circuler - je ne parle pas des pendulaires qui doivent se rendre au travail, car ils peuvent utiliser les transports publics - pour les entrepreneurs qui doivent transporter de la marchandise, c'est impossible ! La situation actuelle à Vernier - cela commence à Bernex - est inadmissible !

Le président. Monsieur le député, il vous faut conclure !

M. René Desbaillets. Je propose le renvoi de cette résolution au Conseil d'Etat, pour que ce dernier et la DGM agissent rapidement, parce que la situation devient grave. (Applaudissements.)

Des voix. Bravo !

M. Antoine Droin (S). Au mois de décembre, nous avons parlé d'une problématique concernant Genève-Sud, de la construction éventuelle d'un barreau supplémentaire d'une route pour délester un quartier... J'étais déjà intervenu dans ce sens pour expliquer qu'à mon avis une solution locale est toujours mauvaise: il faut trouver des solutions beaucoup plus régionales.

Vernier est une zone effectivement de plus en plus sinistrée, et les problèmes de circulation sont réels. Et, naturellement, l'arrivée d'Ikea n'a pas arrangé les choses. Je pense donc qu'il est urgent de trouver des solutions durables, mais pas seulement à Vernier: pour toute la région ! En effet, si une solution est trouvée à Vernier, le problème risque fort de se reporter sur les communes avoisinantes, ce qui ne serait pas davantage tolérable ! Et dans quelques mois, dans quelques années, une résolution identique pourrait bien être déposée pour dénoncer un problème dans une autre région. Il est donc urgent de prendre en considération ce problème de façon globale et de voir ce qu'il est possible de faire pour améliorer la situation générale. En tout état de cause, il faudrait au moins améliorer les transports publics: c'est l'une des solutions pour décharger les réseaux routiers.

Dans ce sens-là, je vous invite à renvoyer cette résolution au Conseil d'Etat pour qu'il nous livre les fruits de sa réflexion.

Le président. Merci, Monsieur le député. Je donne la parole à M. Antoine Bertschy, à qui il reste une minute.

M. Antoine Bertschy (UDC). Merci, Monsieur le président. Ça ne me suffira pas, mais je ferai avec ! J'aimerais juste remettre les choses en place dans ce débat... Je vous rappelle que Vernier est l'une des communes qui connaît le plus de problèmes au niveau de la circulation. Nous avons deux pénétrantes principales: la route de Vernier et la route de Meyrin. Nous avons deux sorties d'autoroute - ce qui n'est le cas d'aucune autre commune du canton: la sortie de Meyrin et la sortie de Vernier. (Commentaires.) Et nous avons deux voies CFF. La problématique au niveau des transports est unique dans ce canton ! Nous aimerions pouvoir rendre service à notre population en matière de circulation...

Une voix. T'es candidat ou quoi ?!

Une autre voix. T'as fini ! (Rires.)

Le président. Monsieur le député, il vous reste quinze secondes !

M. Antoine Bertschy. Monsieur le président, je vous remercie de me le rappeler !

Je propose donc de renvoyer cette résolution à la commission des transports pour pouvoir en discuter. Je pourrai parler un peu plus longuement que lorsque vous présidez, Monsieur le président ! (Commentaires.)

Le président. Vous êtes inutilement désagréable ! Vous avez droit à trois minutes par groupe. Vous singez assez bien vos voisins... Monsieur le député Miguel Limpo, je vous donne la parole.

M. Miguel Limpo (Ve). Merci, Monsieur le président. Cette proposition de résolution nous a paru tout d'abord intéressante... Mais, malheureusement - c'est vrai - elle n'apporte pas vraiment de solution. Il est curieux de constater que ce sont les mêmes qui, d'habitude, dans toutes sortes d'autres motions, disent qu'«il n'y a qu'à» et qu'«il faut faire», qui déposent une résolution dont le texte, en fin de compte, demande au Conseil d'Etat - qui tout d'un coup retrouve toute leur confiance - de trouver une solution. On ne sait pas laquelle, mais, en l'occurrence, ils s'en remettent entièrement au Conseil d'Etat sur ce point !

Ce qui est surprenant, c'est que, pour la première fois, nous venons d'entendre M. Bertschy nous parler des deux sorties d'autoroute sur la commune comme d'un problème... Pour une fois, l'autoroute est considérée comme un élément qui crée des nuisances, ce qui est plutôt intéressant: on voit une progression à travers la soirée. Malgré tout, entre échangeurs, autoroutes, semi-autoroutes et bretelles, Vernier est précisément malheureusement victime de cette civilisation de l'autoroute dont parlait M. Bertschy lors d'une précédente intervention. Et il nous semble plutôt surprenant qu'à la fois on s'en plaigne et qu'à la fois on veuille réaliser - nous l'avons votée hier - une route des Nations en plein milieu d'une commune suburbaine ! De nouveau, apparemment, les leçons des années 60 et 70, personne ne les a retenues dans cette assemblée !

Heureusement, tout ce qui a été fait - sans parler des discussions entre le canton et la commune, ces derniers temps - notamment pour améliorer le carrefour aux alentours du grand magasin d'ameublement qui se trouve sur la commune, semble être assez performant, puisqu'il y a moins de circulation dans ce carrefour. Les choses vont donc plutôt dans la bonne direction.

Quoi qu'il en soit, nous, les Verts, puisqu'il faut trouver des solutions, nous en avons - finalement, c'est une chance, car cette résolution ne propose aucune solution. Et ces solutions pour Vernier passent actuellement obligatoirement par la création d'une nouvelle ligne de tram, ou même d'un site propre de trolley entre Châtelaine et la Renfile sur tout le long, et évidemment par une halte de train CFF à Châtelaine. C'est inscrit dans le projet d'agglo, et c'est dans cette direction qu'il faut aller car, on le sait bien, ce n'est pas la route qui résoudra les problèmes de cette commune. On peut déjà constater qu'il n'y a pas de place pour élargir les routes: tout est complètement encombré.

Comme l'a indiqué M. Desbaillets, qui se soucie apparemment beaucoup de tout ce qui concerne les livraisons, les places d'emploi - c'est important, certes, mais nous, nous nous soucions aussi des habitants de la commune de Vernier, qui subissent depuis des années la circulation et toutes les nuisances qu'on a bien voulu y mettre, parce que, finalement, on ne trouvait aucun autre endroit, aucune autre commune qui les voulait: je pense à Cologny, Collonge-Bellerive... - à un moment donné, il faut essayer d'être davantage à l'écoute des communes et de leurs habitants. Il faut se rendre compte que la circulation crée des nuisances: elle n'apporte pas seulement le bien-être de la population dans ce canton ! (Applaudissements.)

M. François Gillet (PDC). Il est vrai que la deuxième ville de notre canton mérite une attention particulière... Le PDC a soutenu activement l'installation d'Ikea dans cette commune, et nous nous réjouissons aujourd'hui que les Genevois puissent bénéficier de cette infrastructure. Mais il est vrai aussi que Vernier est confrontée, de par sa situation géographique, à des pressions importantes, que ce soit dans le domaine de l'urbanisation ou dans le domaine de la circulation.

Nous pensons qu'il est bon que le Conseil d'Etat - pas tout seul dans son coin, avec la DGM - en concertation avec les autorités de la Ville de Vernier, puisse aller un peu plus loin dans la recherche de solutions aux problèmes de trafic que connaît cette grande commune de notre canton.

Les solutions peuvent effectivement être de différents ordres: dans l'amélioration du trafic routier, mais aussi dans le développement - cela a été indiqué - de nouvelles infrastructures de transports publics.

Quoi qu'il en soit, nous pensons, au niveau du groupe démocrate-chrétien, qu'il est bon que cette résolution soit renvoyée au Conseil d'Etat, et nous faisons effectivement confiance à ce dernier pour que des solutions soient trouvées en concertation avec les autorités de Vernier.

Mme Patricia Läser (R). Une nouvelle fois, nous pouvons constater que le problème a été pris à l'envers... On a créé une mégazone industrielle, on a réalisé un mégacentre à Vernier, mais on a oublié de régler les problèmes de circulation ! La route, comme l'indiquait M. Limpo, n'est par conséquent pas la cause de ces problèmes: la cause, c'est d'avoir créé toutes ces infrastructures sans prévoir la circulation.

Quoi qu'il en soit, il est vrai que la circulation à Vernier est aujourd'hui complètement saturée. Il est donc urgent de renvoyer cette résolution au Conseil d'Etat, afin qu'il étudie sérieusement les problèmes de la deuxième ville du canton.

Le président. Merci, Madame la députée. Je donne la parole à M. Roger Deneys, à qui il reste une minute trente.

M. Roger Deneys (S). Merci, Monsieur le président. Tout à coup, l'UDC nous demande d'agir rapidement pour régler les problèmes de circulation à Vernier, alors que, pour l'objet précédent, elle nous demandait de tout geler pour ne rien faire ! Tout cela pour vous dire la cohérence de ce parti lorsqu'il faut agir !

Mais, fondamentalement, ne nous faisons pas d'illusions ! C'est très clair: le principal responsable de cette situation, c'est la majorité de droite de ce Grand Conseil, soutenue par l'UDC et le MCG ! (Exclamations.)

En effet, session après session, vous votez des crédits pour construire des routes, pour favoriser l'automobile, pour encourager l'achat de voitures et donc gaspiller la consommation de l'espace public, et cela ne peut pas améliorer la situation ! Genève est la ville du développement minable, et cela va durer puisque vous êtes majoritaires ! Nous allons tout simplement assister à un chaos permanent et de plus en plus accentué en matière de circulation ! Et ce ne sont pas ces motions qui pleurent sur des problèmes réels de circulation qui vont les régler, avec les solutions que vous évoquez ! Vous proposez toujours davantage de routes, davantage de voitures: c'est tout simplement impossible ! (Commentaires. Le président agite la cloche.) Les lois de la physique le prouvent, mais elles ne sont pas connues dans ce parlement ! (Brouhaha. Le président agite la cloche.)

Pour cette simple raison, je vous invite à refuser cette proposition de résolution. Et, pour conclure, je dirai encore à M. Stauffer, qui invective le parlement soi-disant parce que nous ne le respectons pas...

Le président. Monsieur le député, il vous reste dix secondes !

M. Roger Deneys. Exactement ! ...que nous allons lui commander une camomille: ça lui fera du bien pour cette nuit !

Mme Michèle Künzler, conseillère d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, rappelons-nous dans quelles circonstances cette résolution avait été déposée. C'était avant la construction d'Ikea, car on craignait des bouchons incroyables, le chaos en matière de circulation...

Eh bien, il faut savoir que le Conseil d'Etat, à l'époque, avait pris les choses en mains et avait trouvé des solutions ! En effet, une route incroyable a été construite: une route à huit voies - une nouveauté à Genève ! Et je peux vous confirmer qu'Ikea ne génère actuellement aucun bouchon, et Mme Meissner qui habite dans ce coin le sait parfaitement bien ! (Commentaires.) C'est la réalité: il n'y a pas de bouchons à l'heure actuelle sur la route du Nant-d'Avril et sur la route de Vernier, car elles ont été fluidifiées ! Et, d'autre part, la circulation pour les bus a aussi été optimisée. Voilà deux améliorations qui ont été apportées dans ce secteur !

Maintenant, c'est vrai, il y a d'autres problèmes en raison de plusieurs panneaux d'obligation de tourner à droite, mais il faut savoir qu'ils ont été demandés par la commune. La DGM ne fait en effet rien sans l'assentiment de celle-ci: elle tient au contraire compte de ses demandes particulières.

Une voix. C'est faux ! (Commentaires.)

Mme Michèle Künzler. Le Conseil d'Etat vous donnera toutes les informations utiles et présentera les résultats de l'étude qui est en cours, avec les nouvelles implantations des commerces autour de cet endroit stratégique. La séance est déjà fixée au mois de septembre. Une discussion est aussi prévue avec la commune, ainsi qu'une assemblée publique.

Vous pouvez néanmoins nous renvoyer cette résolution: nous répondrons bien volontiers par écrit... (Exclamations.) ...et nous vous donnerons toutes les informations à ce sujet !

Le président. Merci, Madame la conseillère d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, nous sommes en procédure de vote. Je vous soumets le renvoi de cette proposition de résolution à la commission des transports.

Mis aux voix, le renvoi de la proposition de résolution 561 à la commission des transports est adopté par 49 oui contre 13 non et 7 abstentions.