République et canton de Genève

Grand Conseil

IU 1254
Interpellation urgente de Mme Marie-Françoise De Tassigny : Femme blessée à Cornavin (Julie dans la Tribune du 25-04-02)

Mme Marie-Françoise De Tassigny (R). Mon interpellation s'adresse à Mme Micheline Spoerri. Je m'étonne, Madame la conseillère d'Etat, de la saga narrée aujourd'hui dans la «Julie». Il y est révélé une situation d'urgence. Une personne couchée et blessée au bord du quai de la gare, traitée, selon ces dires, à la légère ou, du moins, avec une lenteur un peu inquiétante. Qu'en est-il exactement ? Je vous remercie de me répondre.

Mme Micheline Spoerri, conseillère d'Etat. Je vous remercie, Madame la députée, de m'interroger sur ce sujet, tout simplement parce que, autant que vous, j'ai été interpellée par l'article de l'«Encre bleue» du 24 avril. Je vous réponds immédiatement, dans le détail et dans la limite des trois minutes qui me sont imparties.

Dans sa rubrique, la «Julie» s'est moquée, entre autres services, de ceux de la police pour leur façon de porter secours à une femme qu'elle décrit comme mal en point, en gare de Cornavin.

Fort heureusement, la réalité est moins caricaturale que la persistance complaisante de la «Julie» à colporter des informations non vérifiées ou partielles sur les activités de la police genevoise.

En l'occurrence, la centrale de la police a été avisée du cas à 23h07, et non à 22h50, par le sous-chef de la gare de Cornavin, et non par un mécanicien, qui signalait une jeune femme titubant, se déshabillant sur le quai, et non pas gisant inanimée sur le bitume. Il lui a été répondu que, malheureusement, aucune patrouille n'était disponible sur-le-champ. La centrale faisait en effet face, à ce moment-là, simultanément à quatorze autres interventions, chacune d'elles ayant pour origine au moins un appel téléphonique de la part du public témoin ou de victimes d'autres infractions.

Une patrouille a donc pu être dégagée et mise en oeuvre à 23h23, soit dans le quart d'heure suivant. Entretemps, aucun des autres interlocuteurs qui avaient aussi signalé le cas de cette jeune femme ne s'est entendu boucler le téléphone au nez par l'opératrice; la bande enregistrée l'atteste.

Après avoir constaté sur place que la personne n'était pas blessée mais dans un état de forte imprégnation alcoolique, la patrouille a naturellement renoncé à faire appel à une ambulance, d'entente avec le permanent du 144.

A 23h50, cette personne a finalement été conduite au poste des Pâquis pour y dissiper son ivresse. Elle a pu regagner son domicile le lendemain matin. Ainsi la police, loin d'avoir pris son temps, comme l'écrit la «Julie», a pu faire en sorte que cette affaire se termine sans dommage.

Mesdames et Messieurs les députés, la presse écrite ou télévisuelle, au même titre que chacun d'entre nous, bénéficie de droits, en particulier de la liberté d'expression, mais est également tenue à des devoirs, en particulier à des règles de déontologie, afin d'informer de façon crédible et fiable nos concitoyens.

Interpellée pour la deuxième fois par l'«Encre bleue» de façon totalement infondée, j'ai adressé ce jour même au rédacteur en chef de la «Tribune de Genève» un courrier exprimant ma profonde désaprobation, lui demandant expressément de porter à la connaissance des lecteurs de la «Tribune de Genève» le contenu de ma lettre. Voilà pourquoi, Madame la députée, je vous remercie de m'avoir interpellée et voilà pourquoi je peux vous répondre dans le détail. (Applaudissements.)

Cette interpellation urgente est close.