République et canton de Genève

Grand Conseil

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PL 11934-A
Rapport de la commission des travaux chargée d'étudier le projet de loi du Conseil d'Etat de bouclement de la loi 9860 ouvrant un crédit d'investissement de 9'184'088F pour le remplacement des équipements techniques et la rénovation des bâtiments de Genève-Plage
Ce texte figure dans le volume du Mémorial «Annexes: objets nouveaux» de la session XII des 26 et 27 janvier 2017.
Rapport de Mme Nicole Valiquer Grecuccio (S)

Premier débat

Le président. Le point suivant est le PL 11934-A. Le rapport est de Mme Nicole Valiquer Grecuccio, à qui je cède la parole.

Mme Nicole Valiquer Grecuccio (S), rapporteuse. Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs, comme vous l'avez sans doute remarqué, ce projet de loi de bouclement fait suite à l'ensemble des projets que nous avons adoptés tout à l'heure... (Brouhaha. Le président agite la cloche.) ...à la différence près - différence notable, évidemment - qu'il a été refusé en troisième débat par la commission des travaux. Par conséquent, je vous propose de ne pas entrer en matière dessus. Je vous remercie.

M. Roger Deneys (S). Mesdames et Messieurs les députés, en parlant de Genève-Plage, je ne peux m'empêcher de penser au projet de loi précédent sur les piscines qui, je vous le rappelle, était retourné à la commission de l'environnement à l'époque grâce à l'intervention de M. Stauffer. En effet, il avait fait en sorte que ce texte soit renvoyé en commission parce qu'il était fâché avec le PLR - je pense que c'était une erreur de calcul de sa part, non seulement par rapport à la fiscalité mais aussi s'agissant de ses chances d'accéder à la présidence du Grand Conseil !

Pour revenir à ce projet de loi relatif à Genève-Plage, Mesdames et Messieurs les députés, la question de la rénovation des piscines publiques genevoises mérite qu'on s'y attarde quelques secondes. Nos piscines datent d'un certain nombre d'années, et les collectivités publiques, notamment les communes, n'ont pas toujours les moyens financiers de mettre à jour leurs installations, de les améliorer, les agrandir, les moderniser. Ainsi, Mesdames et Messieurs les députés, un impôt sur les piscines privées pourrait permettre de créer un fonds afin de financer la rénovation des piscines publiques. On devrait envisager cette hypothèse parce qu'il s'agit aussi d'entretenir les installations publiques pour l'ensemble de la population, pas seulement de maintenir des privilèges pour quelques-uns.

Une voix. Bravo !

M. François Baertschi (MCG). Ce qui inquiète particulièrement le MCG concernant ce projet de loi, c'est l'engagement massif de travailleurs frontaliers à Genève-Plage et dans d'autres piscines municipales, c'est un gros problème. Mme Salika Wenger n'éprouve aucune inquiétude s'agissant du chômage dans notre canton, elle se fiche du travail des résidents genevois - vous transmettrez, Monsieur le président - elle n'a aucune... (Commentaires de Mme Salika Wenger.)

Le président. Madame Wenger, s'il vous plaît !

M. François Baertschi. ...commisération pour les gens et les familles qui galèrent, pour les jeunes, pour les travailleurs genevois, alors qu'il s'agit d'un problème très grave. Les frontaliers sont engagés de manière massive dans nos piscines... (Commentaires.) ...au détriment de beaucoup de jeunes qui pourraient trouver un emploi dans ce secteur. Une fois de plus, il convient de tirer la sonnette d'alarme car énormément de personnes sont complices des pratiques dans ce domaine, il faut vraiment mettre les choses au point, faire cesser la pagaille dans laquelle on se trouve, mettre de l'ordre là-dedans !

Une voix. Bravo !

Le président. Merci, Monsieur le député. Je passe la parole à M. Eric Stauffer...

M. Eric Stauffer (HP). Pour trois minutes, je sais ! Monsieur le président, vous transmettrez à M. Deneys qu'il ne devrait pas prendre ses désirs pour des réalités. Il a fait allusion au PLR, au projet de loi sur les piscines... On va peut-être juste arrêter deux secondes l'ironie et parler de manière un peu plus responsable, Monsieur le député ! Quand, en plénière, vous venez allumer la réforme sur la fiscalité, êtes-vous seulement conscient, ne serait-ce qu'une fraction de seconde, que si on rate cette réforme, les multinationales que vous chérissez tant pourraient s'en aller et les 27 000 emplois qu'elles génèrent avec ? Que ces employés, qui paient des impôts normalement, comme chaque citoyen du canton - je le précise pour tous ceux qui nous écoutent - ne verseraient plus lesdits impôts ? Que ça engendrerait une diminution des rentrées fiscales de l'ordre de 1 milliard ? Vous transmettrez, Monsieur le président. Etes-vous seulement conscient de ça ? Après, pour la rénovation des piscines et des cycles d'orientation, ça va devenir extrêmement compliqué !

Vous êtes, Monsieur le député, avec certains de vos collègues, de ceux qui ont appris à l'université à scier la branche sur laquelle ils sont assis, sur laquelle vous êtes confortablement assis. Et ça, Monsieur le président, ça s'appelle la gauche caviar, celle qui prétend défendre les gens du bas de l'échelle. On verra quelles seront vos idées de génie suivantes pour continuer à enterrer l'économie genevoise ! Je vous le dis, Mesdames et Messieurs les socialistes: en vérité, vous ne faites que de l'esbroufe dans ce parlement, vous prétendez défendre les gens qui sont en bas de l'échelle, vous commencez par dire qu'il faudrait un fonds de rénovation pour les piscines... Eh bien écoutez, j'ai pour ma part utilisé quelques-unes des piscines du canton de Genève et je n'ai pas constaté qu'elles présentaient des fuites ou se trouvaient dans un tel état que les rénover constituait l'urgence première. Vous devriez, Mesdames et Messieurs les socialistes, ressortir votre machine à calculer, prendre une bonne tasse de café remplie de bon sens et défendre cette réforme fiscale; nous en reparlerons, mais si Genève loupe ce virage, vous en porterez la responsabilité !

Des voix. Bravo ! (Quelques applaudissements.)

Mme Salika Wenger (EAG). Monsieur le président, chers collègues, j'aimerais d'abord rappeler... (Brouhaha. Le président agite la cloche.) ...à un groupe de députés en face qu'on s'adresse normalement au président. Pour répondre ensuite aux insultes de M. Baertschi en ce qui me concerne moi, Salika Wenger, s'il est une personne dans cette assemblée qui a toujours défendu les classes populaires depuis qu'elle existe, c'est bien moi ! Oser dire ce que vous avez dit est honteux - vous transmettrez, Monsieur le président - c'est honteux, honteux, et ce n'est pas un argument !

Par ailleurs, comme je suis en train de lire quelque chose sur le complexe de Médée, je me demande quel complexe agite les membres de ce groupe pour qu'ils fassent tous une fixation sur les frontaliers. Il doit y avoir un problème grave parce que, quel que soit le dossier que nous abordons, ces personnes ne s'attaquent qu'aux frontaliers sans autre argument que dire de nous, qui nous battons depuis toujours pour les travailleurs, que nous sommes une gauche caviar !

Une voix. Oui !

Mme Salika Wenger. J'entends ça de la part de l'une des personnes qui arbore probablement le plus grand nombre de signes de richesse dans ce parlement, on ne peut pas dire qu'il fasse dans la modestie. Si nous sommes la gauche caviar, vous êtes quoi, vous êtes une droite de quoi ? (Commentaires.) Une droite d'inconscients qui ne savent pas... (Brouhaha. Le président agite la cloche.) ...de quoi ils parlent et font une fixation sur une population qui ne peut pas se défendre ! (Applaudissements. Commentaires.)

M. Marc Falquet (UDC). Mesdames et Messieurs, ce que dit mon collègue est vrai: énormément de frontaliers travaillent chez nous comme gardiens de piscine alors que des chômeurs détenteurs du brevet de sauveteur ne trouvent pas d'emploi, même à l'Hospice général, c'est tout de même inadmissible ! Allez à Cressy ou dans n'importe quelle autre piscine, c'est colonisé par les frontaliers. Il faut arrêter ça et commencer à donner la priorité à nos citoyens. Ce n'est pas une histoire de gauche ou de droite, c'est une histoire de bon sens. On est élus pour défendre les Genevois, et les Français défendent les Français, voilà tout. Donnons la priorité à nos propres résidents !

Une voix. Très bien !

Le président. Je vous remercie, Monsieur le député, et ouvre la procédure de vote sur cet objet.

Mis aux voix, le projet de loi 11934 est rejeté en premier débat par 43 non contre 19 oui et 4 abstentions.