République et canton de Genève

Grand Conseil

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M 2255
Proposition de motion de Mmes et MM. Lisa Mazzone, Emilie Flamand-Lew, Sarah Klopmann, Yves de Matteis, François Lefort, Sophie Forster Carbonnier, Mathias Buschbeck, Boris Calame, Frédérique Perler pour ne pas faire supporter aux futurs habitants le prix et la quantité particulièrement élevés des places de stationnement dans les parkings liés aux gares CEVA
Ce texte figure dans le volume du Mémorial «Annexes: objets nouveaux» de la session II des 19 et 20 février 2015.

Débat

Le président. Nous passons à la motion 2255 et sommes en catégorie II, quarante minutes. Je passe la parole à M. le député Mathias Buschbeck.

M. Mathias Buschbeck (Ve). Merci, Monsieur le président. Chers collègues, je vous invite à étudier cette motion en sortant de vos ornières et à en rester simplement aux faits. Cette motion demande de ne pas faire supporter aux futurs habitants le prix et la quantité particulièrement élevés de places de stationnement dans les parkings liés au CEVA. On le sait ou on ne le sait pas, une place de stationnement en sous-sol coûte environ entre 60 000 F et 90 000 F à construire. Aujourd'hui, les PLQ prévoient à peu près une place de stationnement par logement, alors que l'on sait qu'en 2005 36% des habitants de la ville de Genève n'avaient pas de voiture, qu'en 2010, cinq ans plus tard, ils étaient 40% et qu'il n'y a aucune raison que cela ne continue pas d'évoluer dans cette direction. A ce titre, on peut donc déjà considérer que les parkings sont surdimensionnés. Ensuite, on l'a dit, ces parkings seront construits dans les environs immédiats des gares CEVA, et on peut légitimement penser que les personnes qui habitent à moins de 200 mètres d'une gare ont moins tendance à avoir une voiture que les autres habitants de la ville de Genève. On se retrouve donc avec bien trop de places de parking, dans les gares des Eaux-Vives et de Chêne-Bourg, ainsi que c'est planifié en tout cas.

Pourquoi en sommes-nous là ? Tout simplement parce qu'on a appliqué arithmétiquement le règlement sur le nombre de places à construire, un règlement obsolète qui ne tient compte ni de l'évolution de la société et des habitudes des gens, ni du fait que ces parkings seront à proximité immédiate d'une gare, ce qui fait que ceux-ci seront surdimensionnés. Or ce n'est pas la Fondation des parkings qui va payer ces places vides qu'elle annonce par ailleurs elle-même; en effet, elle évalue aujourd'hui à 25% le nombre de places excédentaires à Chêne-Bourg et à 15% aux Eaux-Vives. Vous me direz qu'en bon gestionnaire la Fondation devrait s'en inquiéter. Eh bien non, puisque le choix a été fait; on a choisi de faire payer cet excédent de places de parking aux futurs habitants ! Sachant que les prix sont déjà extrêmement élevés aujourd'hui à Genève, il semble un peu ridicule de construire des parkings en partie vides et de faire payer ce surcoût aux futurs habitants des immeubles à proximité de ces gares. Pour toutes ces raisons, les Verts vous demandent d'accepter cette motion qui invite le Conseil d'Etat à réfléchir à nouveau aux places prévues dans ces parkings et à les revoir à la baisse, compte tenu du contexte dans lequel ils s'inscrivent. Je vous remercie de réserver un bon accueil à cette motion.

M. Bernhard Riedweg (UDC). Il est nécessaire de construire des places de parking en ouvrage en suffisance à proximité des gares du CEVA, en prévision du développement du Grand Genève: on prévoit en effet 200 000 nouveaux habitants et 100 000 nouveaux emplois jusqu'en 2030. Plus finement, selon le DALE et le DETA, dans le cadre du développement de la rive gauche du lac entre 2010 et 2030, on estime à 40 000 le nombre de nouveaux logements construits et à 24 000 le nombre d'emplois créés. Au-delà de 2030, il est attendu que 30 000 logements supplémentaires soient construits pour 10 000 nouveaux emplois.

Compte tenu de la situation immobilière actuelle, il est compréhensible que les motionnaires estiment que le nombre de places de stationnement à construire en ouvrage aux alentours des gares du CEVA à Chêne-Bourg et aux Eaux-Vives à l'horizon 2019 soit disproportionné. Mais, à long terme, d'ici 2030 et bien au-delà, ces places de stationnement devraient être à peine suffisantes. Lors des premières années, on aura certainement l'impression d'avoir construit trop de places de stationnement mais, au fil du temps, celles-ci se rempliront indubitablement vu l'attrait économique de notre canton. Les promoteurs immobiliers n'ont aucun intérêt à créer de la surcapacité en matière de places de stationnement; cela affecterait sûrement le retour sur investissement des caisses de pension, des compagnies d'assurance ou des fonds de placement en immobilier.

Les anciennes gares SNCF des Eaux-Vives et de Chêne-Bourg étaient entourées par de petites zones industrielles qui, avec le temps, sont devenues des friches sur lesquelles les plans localisés de quartier ont prévu la construction rationnelle en hauteur de bâtiments d'habitation et de commerce, dignes des nouveaux centres urbains. Les locataires et propriétaires qui emménageront dans ces quartiers rénovés et réaménagés assureront l'occupation d'un certain nombre de places de stationnement en ouvrage, les places en voirie étant limitées. Avec le développement des quartiers formant les Trois-Chêne et avec le futur quartier des Communaux d'Ambilly notamment, il est juste de prévoir que ces deux gares du CEVA attireront des pendulaires en provenance de France voisine et de l'arrière-pays du canton situé entre la Seymaz et le Foron, usagers qui délaisseront leur véhicule par confort et gain de temps, pour atteindre les centres-villes de Carouge ainsi que de la rive droite et de la rive gauche de Genève, car ils n'auront pratiquement pas d'autre alternative que d'utiliser les transports publics à Chêne-Bourg et aux Eaux-Vives. Vu la configuration des lieux caractérisée par une forte densité d'habitants et de commerces prévue aussi à Grange-Canal...

Le président. Il vous reste trente secondes.

M. Bernhard Riedweg. ...la construction ultérieure de places de stationnement obligatoirement en ouvrage est utopique. Pour s'en convaincre, pensons aux routes construites au début du siècle dernier qui ne sont plus adaptées au trafic actuel. L'Union Démocratique du Centre vous demande de ne pas donner suite à cette motion, d'autant plus que le projet de loi 11679 qui sera traité en urgence tout à l'heure est aussi lié à cette question. Merci, Monsieur le président.

Mme Caroline Marti (S). Que cela plaise ou non à une majorité de ce parlement, on observe à Genève ces dernières années une nette modification des habitudes de transport: 40% des ménages en ville de Genève n'ont plus de voiture et ce chiffre est en hausse, tant en ville de Genève que dans le reste du canton; 50% des Genevoises et Genevois ont un abonnement de transports publics; les déplacements en voiture ont très clairement diminué et les déplacements via la mobilité douce ont clairement augmenté. Je n'ai pas sorti ces chiffres de nulle part: ils sont extraits d'une étude du Laboratoire de sociologie urbaine menée au Centre de transport de l'EPFL. (Brouhaha. Le président agite la cloche. Un instant s'écoule.) Merci, Monsieur le président. On espère que ces nouvelles habitudes de mobilité seront encore favorisées par l'excellente desserte en transports publics apportée par l'introduction du CEVA, une desserte très importante précisément pour ces deux quartiers de la gare des Eaux-Vives et de la gare de Chêne-Bourg. Or le nombre de places de parking prévu dans les plans localisés de quartier de ces gares CEVA de Chêne-Bourg et des Eaux-Vives est en inadéquation avec les nouvelles habitudes de mobilité. La Fondation des parkings a d'ailleurs réalisé certaines projections qui montrent que les places de parking prévues dans ces plans localisés de quartier seront excédentaires de 25% pour le quartier de Chêne-Bourg et de 15% pour le quartier de la gare des Eaux-Vives. Une place de parking en ouvrage coûte entre 60 000 F et 90 000 F; un faible taux de remplissage de ces parkings aura des conséquences extrêmement importantes sur les plans financiers et donc sur les loyers des futurs logements de ces quartiers. (Brouhaha. Un instant s'écoule.)

Une voix. Chut !

Le président. Poursuivez. (Commentaires. On entend le bruit de la manifestation de la fonction publique à l'extérieur.)

Une voix. C'est la surprise-partie dehors aujourd'hui !

Mme Caroline Marti. Merci, Monsieur le président. Le nombre de places extrêmement important prévu par ces plans localisés de quartier va à l'encontre de la politique de mobilité avancée ces dernières semaines et ces derniers mois par une majorité de ce Grand Conseil, notamment par la sous-commission de la mobilité, puisque le but est de limiter l'utilisation des voitures au centre-ville et que le fait d'ajouter un trop grand nombre de places au centre-ville vise à augmenter le nombre de voitures et le nombre de déplacements qui se feront au centre. Nous nous trouverons donc face à un système d'aménagement englué dans une conception passéiste de la mobilité qui ne tient pas compte de l'évolution des habitudes de transport. Cet aménagement va à contre-courant de cette évolution et à l'envers du bon sens, raison pour laquelle... (Brouhaha.)

Le président. Il vous reste trente secondes.

Mme Caroline Marti. Merci. ...nous vous proposons d'accepter cette motion et de la renvoyer au Conseil d'Etat. Je vous remercie.

M. Rémy Pagani (EAG). Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, nous allons soutenir cette motion qui va dans le bon sens. Toutefois, juste pour donner quelques informations, je rappelle aux motionnaires que le nombre de places de parking a été fixé de manière définitive dans le plan localisé de quartier qui a été adopté. Un plan directeur de quartier ainsi qu'un plan localisé de quartier ont été adoptés, de sorte que nous ne pouvons pas modifier le nombre de places, à moins de remettre en cause le plan localisé de quartier qui a suscité des oppositions et dont l'élaboration a nécessité beaucoup de temps. Pour ce qui est de trouver un moyen d'éviter de faire supporter le prix des places de parking aux habitants, nous souscrivons bien évidemment à cette volonté, ce d'autant plus que nous allons peut-être trouver des solutions; en effet, les analyses et les études qui ont été menées ont permis d'abaisser... (Remarque.) ...le prix des places de parking de manière significative.

Sur le fond, Mesdames et Messieurs, ce n'est pas pour les raisons exprimées en face en ce qui concerne la nécessité des places de parking, mais j'aimerais relever un phénomène important qui est en train de se développer en ce moment dans toutes les villes européennes, à savoir qu'on essaie de faire en sorte que les gens comprennent enfin que les transports publics et notamment les transports ferroviaires sont l'avenir, pour qu'ils abandonnent leur voiture pour leurs trajets en Europe, qu'ils se déplacent en train et louent dans des gares des voitures nécessaires à leurs déplacements finaux. Bien évidemment, Mesdames et Messieurs, cela nécessite des places de parking. D'ailleurs, au parking de Cornavin, ce phénomène commence à se développer par le biais d'une entreprise de location de voitures qui loue régulièrement, et de plus en plus, des places pour les mettre à disposition de cette formule de transports, qui est à notre avis beaucoup plus avantageuse que de se déplacer avec sa voiture individuelle de Genève à Bâle, de Genève à Zurich ou de Genève à Paris. Nous soutenons donc ce mode de transport.

Le président. Il vous reste trente secondes.

M. Rémy Pagani. Oui, je vous remercie, Monsieur le président. De ce point de vue, les places de parking nous semblent donc nécessaires, mais, bien évidemment, elles doivent être calibrées. En ce qui concerne la Fondation des parkings, il est vrai que si elle a été envisagée pour être l'opérateur de la construction de ces parkings, elle l'est de moins en moins pour la gare des Eaux-Vives. Je vous remercie de votre attention, Monsieur le président.

M. Bertrand Buchs (PDC). Le parti démocrate-chrétien refusera cette motion. Il a bien entendu les arguments développés jusqu'à maintenant. C'est surtout à l'hypercentre que les gens n'ont plus de voiture; or les gares du CEVA ne sont pas à l'hypercentre...

Une voix. Les Eaux-Vives !

M. Bertrand Buchs. Ce n'est pas l'hypercentre ! Il y a d'autres gares, notamment celle de Chêne-Bourg, et les gens ont quand même besoin de leur voiture. On est en train de tirer des plans sur la comète pour savoir comment les gens se déplaceront dans le futur. On discutera tout à l'heure d'une proposition sur la mobilité, et je pense que la présente proposition arrive un peu trop tôt. Dans le plan localisé de quartier, on a simplement respecté le règlement qui fixe le nombre de places de parking par appartement à 1,1. C'est le règlement, point ! (Commentaires.) Si vous voulez changer les choses, vous changez le règlement, vous proposez autre chose et on discute ensuite ici de savoir s'il faut par exemple 0,8 ou 0,5 place de parking par appartement pour toutes les futures constructions à Genève, mais le faire pour les seules gares du CEVA n'est pas opportun. La discussion peut être généralisée à tous les quartiers de Genève et des villes suburbaines. Il faut une réflexion globale et non une réflexion sur un endroit en particulier. Maintenant, réfléchissez au fait que, si de nouveaux bâtiments sont construits, il y aura des gens avec des enfants, des familles qui ont quand même besoin de moyens de transport, tout bêtement parce qu'ils doivent faire des commissions. Même avec le train, il est très difficile de se déplacer. L'expérience démontre qu'on ne peut pas faire autrement. On reste donc avec 1,1 place et on suit le règlement. Si on veut changer le règlement, on fait une proposition pour le changer globalement pour tout le canton de Genève et pas seulement pour les gares du CEVA. Je vous remercie.

Mme Danièle Magnin (MCG). J'ai l'impression que quand on est Vert, on veut... Comment dit-on déjà ? ...avoir le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière. (Remarque.) On ne peut pas à la fois dire et répéter qu'il faut que les gens utilisent le train à condition qu'ils aient accès à des parkings et en même temps dire qu'on ne veut pas de ces mêmes parkings ou qu'on les veut en nombre si réduit qu'on ne pourra plus atteindre la gare par ses propres moyens et y déposer sa voiture. C'est une condition sine qua non pour l'utilisation d'un réseau comme celui du CEVA qu'on appellera le Léman Express. A propos d'«express», vous avez peut-être remarqué que cette salle n'est pas très pleine aujourd'hui. Pourquoi ? Parce que les transports publics ne fonctionnent pas. Ma voiture n'a malheureusement pas démarré; je suis donc allée prendre le bus...

Le président. Je rappelle aux personnes qui sont à la tribune qu'il est interdit de filmer ou de prendre des photos. Vous pouvez poursuivre, Madame la députée.

Mme Danièle Magnin. Je vous remercie, Monsieur le président. Je suis donc allée prendre le bus, mais il n'y en avait pas, parce qu'ils ne passent pas aujourd'hui ! Les transports publics ne sont donc pas la solution à tout et il n'est pas possible de compter systématiquement sur ceux-ci pour aller prendre le train, parce que les horaires ne sont pas forcément bons. Si je veux aller à l'aéroport prendre un avion qui part de bonne heure, je suis obligée de prendre soit ma voiture soit un taxi, parce qu'il n'y a pas de transports publics. Par ailleurs, M. Pagani a évoqué tout à l'heure le coût et la possibilité de se déplacer rapidement, ainsi que le fait que les gens avaient compris qu'il valait mieux prendre le train pour se déplacer de Genève à Zurich ou autre. Je me permets de vous faire observer que si vous prenez quatre billets de chemin de fer au lieu de ma petite voiture qui brûle 3 litres au cent, cela coûte environ huit fois plus cher que d'y aller en voiture. Je vais laisser un peu de temps de parole à M. Medeiros. (L'oratrice rit.) Je vous remercie.

M. Carlos Medeiros (MCG). Nous sommes comme d'habitude témoins des positions dogmatiques des Verts. Ce qui me fait toujours rire, et vous transmettrez à ce groupe, Monsieur le président, c'est que quand ils faisaient tout pour faire voter l'aspirateur à frontaliers, dit «CEVA», les arguments donnés à l'époque consistaient à dire que dans toutes ces gares, des places de parking seraient créées justement pour éviter que nos chers amis frontaliers accèdent au centre-ville avec leurs voitures. Donc maintenant que l'aspirateur a été accepté avec la tromperie qu'on connaît en termes de coûts - sans parler, et M. Pagani pourra répondre, de combien cela va coûter à la Ville de Genève rien que pour les aménagements des gares, notamment à Champel, c'est environ 10 millions - qu'est-ce qu'on nous propose aujourd'hui ? On nous propose d'enlever ces places de parking, parce qu'il y a un surplus. C'est faux, archifaux ! Même si selon les projections d'aujourd'hui il y aura apparemment 25% de places excédentaires, eh bien ces 25% vont sûrement servir aux gens qui habitent autour, j'espère en tout cas. Dire que ces places ne sont pas nécessaires, parce que soi-disant de moins en moins de gens ont une voiture, c'est encore une fois faux ! Il suffit de rouler dans cette ville pendant la journée ou la nuit pour voir le nombre de voitures auquel nous avons droit et surtout de voitures frontalières qui empestent la ville ! Sans compter qu'au niveau technique on sait qu'elles ne sont pas si bien contrôlées que cela. Bref ! En résumé...

Le président. Il vous faut conclure.

M. Carlos Medeiros. Mesdames et Messieurs les Verts, vous avez voulu l'aspirateur à frontaliers, maintenant... (Commentaires.)

Le président. C'est terminé, Monsieur Medeiros.

M. Carlos Medeiros. ...de grâce, donnez-nous les places de parking qui vont avec !

M. Michel Ducret (PLR). Mesdames et Messieurs, tout d'abord, ce dont on parle, c'est «coups partis»: on essaie maintenant de revenir en arrière sur des décisions prises il y a quelques années et ces discussions ont déjà eu lieu ici. Certes on peut se réjouir de voir qu'à Genève, comme d'ailleurs dans toutes les grandes villes, de moins en moins de foyers ont une voiture à demeure. Mais je vous rappelle, d'une part, que l'augmentation massive de la demande de mobilité implique de continuer à reposer en partie sur le trafic individuel privé et surtout, d'autre part, que les besoins en parking subsistent pour remplir d'autres rôles ! Pour ma part, je me réjouis que les gens qui viennent de la rive gauche prennent le train à la gare de Chêne-Bourg et y laissent leur voiture, plutôt que de continuer leur trajet en direction de la Suisse avec leur voiture sur l'autoroute qui est déjà saturée. C'est aussi un des buts du CEVA ! (Commentaires.) Il faut donc offrir ces places de P+R... (Remarque.) ...pour permettre de prendre le train à toute cette rive gauche dont le quasi unique accès aux chemins de fer était jusqu'à maintenant Cornavin. Cela lui évite donc de traverser la ville. C'est le même jeu pour la gare des Eaux-Vives. Cela étant dit, comme l'a relevé M. Pagani tout à l'heure à juste titre, il reste les besoins par exemple du système «Mobility». On sait que la mise à disposition de véhicules «Mobility» à Genève est trop faible, parce que le nombre de places de parking qui leur sont réservées est totalement insuffisant. Il est donc important que ces gares, qui sont le point d'appui essentiel de ce système, puissent lui offrir suffisamment de places. (Léger brouhaha.)

En outre, Mesdames et Messieurs, je vous rappelle un point extrêmement important: à une large majorité, ce Grand Conseil a accepté le principe de compensation en cas de suppression de places de parking. Il se trouve qu'aujourd'hui la saturation du système routier fait que les bus sont bloqués non seulement à l'entrée de la ville - où on a dans plusieurs cas créé des voies réservées pour leur permettre de circuler et d'offrir des prestations attractives - mais maintenant aussi à la sortie de la ville ! Nous allons donc avoir besoin de voies réservées aussi à la sortie de la ville, parce qu'on commence à y connaître la même saturation. Je prends comme exemple la route de Frontenex: c'est exactement un endroit de sortie de ville où il devient nécessaire d'avoir une voie réservée. Mais ce sont des dizaines et des dizaines de places de parking qu'on va devoir supprimer, Mesdames et Messieurs ! (Remarque.) Et pour appliquer la loi sur la compensation, il est totalement indispensable et judicieux de pouvoir bénéficier de places de parking, notamment sur le site de la gare des Eaux-Vives. (Brouhaha.)

Le président. Il vous reste quinze secondes.

M. Michel Ducret. J'aimerais simplement rappeler qu'en plus cette gare des Eaux-Vives a été construite avec des espaces encore à ce jour totalement inutilisés !

Le président. Il vous faut conclure.

M. Michel Ducret. Il y a une immense mezzanine de 400 mètres où il n'y a rien dedans et... (Commentaires.)

Le président. C'est terminé, Monsieur le député.

M. Michel Ducret. J'en termine là, Monsieur le président. J'aimerais simplement souligner une chose, Mesdames et Messieurs...

Le président. Non, c'est terminé, Monsieur le député. Je suis navré.

M. Michel Ducret. Les voitures... (Le micro de l'orateur est coupé. Commentaires.)

M. Mathias Buschbeck (Ve). Je constate que nous n'arriverons pas à faire passer cette motion ce soir; je le regrette. Pour certains, nous arrivons trop tôt et pour d'autres, je viens de l'entendre, nous arrivons trop tard, puisque les décisions ont déjà été prises. Ce n'est donc pas le bon endroit. Les Verts vous donnent rendez-vous dans dix ans; ils demanderont vos solutions, lorsque nous nous retrouverons avec des parkings sous-occupés qui connaîtront des déficits d'exploitation. Nous vous demanderons de nous faire part des solutions que vous aurez trouvées à ce moment-là. Je vous remercie.

Le président. Je vous remercie, Monsieur le député. Je salue à la tribune une classe de 4e année de maturité professionnelle du CEC André-Chavanne qui vient assister à notre session dans le cadre de leur cours sur les institutions politiques.

Une voix. Bravo !

Le président. Les élèves sont accompagnés par leur enseignant, M. Jean-Jacques Liengme. (Applaudissements.) Je cède maintenant le micro à M. le conseiller d'Etat Luc Barthassat.

M. Luc Barthassat, conseiller d'Etat. Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, s'agissant de cette motion portant sur les parkings liés aux gares CEVA, j'aimerais simplement vous dire que tout a été étudié, travaillé, observé et que toutes les normes ont été respectées, surtout en ce qui concerne les emplois et habitations existants, les emplois... (Commentaires.)

Une voix. Chut !

M. Luc Barthassat. ...et logements à venir, ainsi que les déplacements qui vont se faire autour de ces gares CEVA. Mesdames et Messieurs, comme cela a été relevé entre autres par M. Pagani, un plan localisé de quartier a été adopté et aujourd'hui cette motion est peu réaliste, car elle remettrait justement en cause l'ensemble du projet et les engagements de l'Etat de Genève. Il faut noter qu'elle s'appuie sur de simples assertions, en particulier concernant l'exploitation ferroviaire, qui sont en contradiction complète avec l'ensemble des études menées jusqu'ici. Je vous enjoins donc vivement de refuser cette motion.

Le président. Je vous remercie, Monsieur le conseiller d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, nous sommes donc en procédure de vote et je mets aux voix la prise en considération de cette proposition de motion.

Mise aux voix, la proposition de motion 2255 est rejetée par 55 non contre 29 oui et 2 abstentions.