Blocs erratiques de granit déposés dans le bassin lémanique lors du retrait du glacier qui l'avait recouvert. Le mot "Niton" serait dérivé de Neith, dieu des eaux chez les Gaulois, ou encore de Neptune. Certaines marques sur ces blocs indiqueraient une fonction d'autel (voire de table de sacrifice) à l'époque préhistorique et dans l'Antiquité. Au XIXe siècle, les pierres du Niton ont permis de constater que le niveau du lac n'avait pas sensiblement baissé depuis 2'000 à 3'000 ans. Comme elles sont stables et se servent de contrôle l'une à l'autre, G.H. Dufour en fit en 1820 l'unique base du calcul des altitudes suisses : il apposa une plaque graduée sur l'une des pierres, qui lui servit ainsi de point de repère pour lever sa carte topographique de la Suisse. Les cotes du R.P.N. servent de référence au réseau fédéral de nivellement et ont été adaptées au réseau international à plusieurs reprises (actuellement altitude de 376,6 mètres par rapport au niveau moyen de la Méditerranée); elles ont assuré la pérennité de l'hypsométrie suisse.
(Source: Département des travaux publics et de l'énergie / Service des monuments et des sites. Répertoire des immeubles et objets classés. Chêne-Bourg / Genève : Georg, 1994, pp. 218-219)