NB: Arrêté du Conseil d'Etat du 18.12.1923 abrogé par le nouvel arrêté de classement du 18.6.2014.
Datation absolue et culturelle:
L'analyse dendrochronologique de 253 pieux a fourni 8 phases d'abattage. Une seule est attribuée au Néolithique moyen (-3856), les autres correspondent au Bronze final et s'échelonnent de -850 à -891. Le Néolithique final (Lüscherz) et le Bronze ancien sont attestés par le mobilier archéologique de surface.
Historique:
Le site de Corsier-Port, aussi appelé la Gabiule, est découvert en 1858 par Gosse. Dès 1888 on y mentionne l'existence de deux stations, une Néolithique près du rivage et une autre de l'âge de Bronze plus au large. En 1978, un projet de construction d'un port de plaisance nécessite une série de campagnes de prospections et d'études qui se dérouleront jusqu'en 1981. Ces travaux permettent d'aborder de manière globale mais superficielle l'ensemble des surfaces archéologiques et de réaliser une petite fouille sur le front d'érosion de la couche Néolithique moyen. En 1990 est pratiquée une étude complémentaire sur l'affleurement de la couche Néolithique moyen et la mise en place d'un dispositif de protection.
Description et intérêt:
Cette vaste station possède des vestiges appartenant à toutes les périodes d'occupation préhistoriques des rives du Léman. Elle est étendue sur une surface de 400 x 100 mètres, à environ 80 mètres de la rive actuelle, sous la forme de deux ténevières assez denses. Les pilotis ne sont conservés que sur la moitié nord du site ; ils sont datés du Néolithique moyen et du Bronze final. Un lambeau de la couche archéologique déposée au Néolithique moyen est encore présent sur une extension d'environ 115 mètres.
Etat de conservation et menaces :
Sur cette station, seule l'occupation la plus ancienne (Néolithique moyen) est encore bien conservée (pilotis et couche archéologique riche en matériel céramique). Les deux occupations suivantes (Néolitihque moyen et Bronze ancien) ne sont indiquées que par les distributions du matériel archéologique érodé. Le Bronze final occupe toute la surface du site, mais les pilotis ne sont conservés que sur la zone amont, la couche archéologique a complètement disparu. Actuellement, l'érosion semble relativement stabilisée sur ce site. Néanmoins, le front d'affleurement de la couche Néolithique moyen est toujours menacé par l'action des vagues.
(Auteur: Pierre Corboud)