Recensement réalisé entre 2005 et 2007 par l'Institut d'architecture de l'université de Genève (IAUG) et le Service des monuments et des sites (SMS).
Carouge
Rue des Noirettes 32-34
Parcelle: 1444
Bâtiment GE: 8:C1067
EGID: 1002983
Valeur: Exceptionnel
Validation: Commission des monuments, de la nature et des sites (CMNS) du 26.06.2007
Nombre de bâtiments : 1
Nombre d'étages : R+5
Descriptif sommaire :
Immeuble artisanal de 5 étages sur rez-de-chaussée et sous-sol, bloc à cour vitrée centrale qui permet l'éclairage naturel et la distribution de surfaces modulables. Sur la rue des Noirettes, le rez-de-chaussée loge une brasserie et un commerce.
Abords :
Le bâtiment est situé rue des Noirettes au centre du quartier industriel de La Praille-Acacias, dans une zone où s'installent actuellement des administrations bancaires, comme la toute récente banque Pictet le long de la route des Acacias. Une voie de service entoure le bloc et donne accès à des places de stationnement.
Qualité architecturale (typologie/construction) :
Le bâtiment est un parallélépipède rectangle de 52 m de long par 40 m de large et 19,50 m de hauteur perce d'une cour carrée en son centre de 17 m de côté environ. Cette cour permet l'éclairage naturel, elle est couverte par une toiture translucide en Scobalite sur une charpente en bois lamellé-collé. Les locaux «divisibles au gré du preneur» donnent sur les façades extérieures et sont distribués par des coursives intérieures. On y accède par trois escaliers, dont un de 2 m de large, 2 ascenseurs et un monte-charge prévu pour 2,5 t. Au rez-de-chaussée, les marchandises sont déposées sur un quai de déchargement au centre de la cour, qui est accessible à 8 camions simultanément par deux larges porches donnant sur des accès latéraux. Les piétons pénètrent dans le bâtiment par un hall d'accueil généreux qui s'ouvre sur la rue des Noirettes, entre le café-restaurant «snack-bar» et l'atelier de mécanique avec station-service. Divers services généraux comme le bureau d'administration de la coopérative, le bureau du surveillant et même un secrétariat général (à l'origine) sont aussi situés au rez.
La structure porteuse verticale est ponctuelle, composée de porteurs carres de 30X30 cm en béton arme sur une trame de 3,20 X 3,20 m. La structure horizontale est une dalle a caisson selon le système HA sur trame de 60X60 cm et de 25 cm de hauteur, ferraillée pour supporter 500 kg/m2. Les porteurs de façades sont en retrait d'une trame et les fenêtres en bande à châssis bois et verre simple courent sur toute la largeur disponible. Le contreventement se fait par les pans pleins aux extrémités des deux façades les plus longues et par les cages d'ascenseur. Les ateliers ayant une profondeur de 10 m, trois poteaux par travée auraient suffi, mais les frères Honegger dédoublent le porteur central, qui, il est vrai, porte deux fois plus que les latéraux, et fabriquent ainsi dans la moise une gaine verticale pour les installations. Celles-ci sont élaborées : chaque atelier ou cellule est équipé : « d'une arrivée de courant électrique, avec tableau pour compteur de lumière et possibilité de pose de compteur force ou compteur tarif mixte, ainsi que trois lampes ; d'un T d'attente pour l'amenée du gaz devant l'entrée ; d'une boîte de passage pour le raccordement du téléphone ; d'une alimentation d'eau, sur compteur général, ainsi qu'un WC et un lavabo». Les cellules prévues ont une surface d'environ 30 m2 pour les courantes et 80 m2 pour celles d'angles.
La finition des intérieurs est spartiate : sol béton, murs et cloisons enduits au ciment, piliers et plafonds en béton brut.
Qualité urbanistique :
Les premières photos d'ARCOOP nous indiquent que la rue des Noirettes traversait des vignes et desservait quelques cabanons industriels. Le bâtiment est donc l'un des premiers à construire le quartier. C'est aussi une première au niveau du programme, que l'on appellerait aujourd'hui hôtel industriel, qui voit le jour suite à la «loi Emile Dupont» de janvier 1957 qui favorise la construction de locaux industriels et artisanaux à Geneve. Le bâtiment se présente en 1960 sous la forme d'un beau bloc isole donnant sur la rue des Noirettes, entoure d'une chaussée privée qui comporte des places de parking et un garage à vélos et motos à l'arrière. Sur la rue principale et l'orientation sud, les espaces sont dessines : entrée au centre du bloc, brasserie sur la droite avec une terrasse extérieure, une station-service sur la gauche et 4 bacs de plantations occupes par des arbres.
Etat actuel :
Le bâtiment est en bon état général, seuls les fluides ont été repris et les vitrages des façades rénovés avec du vitrage isolant.
Pas d'élément visible.