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Les plus beaux documents des Archives d'Etat de Genève

Pour le plaisir des yeux...

Les plus beaux documents des Archives d'Etat de Genève

Contrairement aux conservateurs de beaux-arts, les archivistes ne sont pas des spécialistes de l’apparence et du beau. Ils se meuvent dans un univers de documents créés et conservés pour des raisons juridiques et administratives. Ces documents ont presque toujours un aspect insignifiant, voire austère. Professionnels de l’information documentaire - comme l’on dit aujourd’hui -, les archivistes s’intéressent plus au contenu des documents qu’à leur forme. Mais ils sont toujours heureux de tomber, au hasard d’un classement ou d’une recherche, sur des pièces qui surprennent par leur calligraphie, leur graphisme ou leurs couleurs.
Affiche de l'exposition
Pour célébrer à leur manière l’an 2000, les Archives d’Etat de Genève ont souhaité sortir des sentiers battus en montant une exposition inhabituelle, s’adressant à un très large public. Il ne s’agit pas, dans cette exposition, de faire suivre au visiteur un itinéraire historique balisé, mais plutôt de le séduire par la richesse visuelle des documents, choisis pour leur côté exceptionnel.

En prenant un certain risque, les archivistes ont intitulé cette exposition Les plus beaux documents des Archives d’Etat de Genève. Des milliers, voire des dizaines de milliers de pages ont été écrites sur la notion du beau. L’idée que s’en fait un artiste ou un conservateur de musée n’est pas la même que celle d’un archiviste. Un peu de couleur, une envolée de plume, un en-tête lithographié le mettent déjà en joie. C’est dire la modestie de son attente, tout comme celle de bien des pièces qu’il considère exceptionnelles!

Les archivistes ont traqué dans leurs fonds les couleurs et les formes, ce qui revient à se demander dans quelles circonstances de la vie publique l’aspect d’un document revêt de l’importance: emblèmes de l’Etat (armoiries), pièces de prestige incarnant une autorité (terriers seigneuriaux, lettres reçues de grandes puissances étrangères), pièces concernant l’embellissement de la cité (projets de bâtiments publics et privés, de fontaines). Dans les archives de provenance privée, les belles pièces sont proportionnellement plus nombreuses : elles ont mieux survécu aux aléas du temps que les pièces plus discrètes. Les Archives d’Etat sont dépositaires d’archives de familles qui ont soigneusement conservé leurs titres de noblesse, ainsi que du fonds de l’architecte Edmond Fatio, particulièrement riche, dans lequel sont puisées plusieurs pièces exposées.

Plus généralement, la forme des documents est soignée s’ils sont destinés à durer, et s’ils marquent les moments solennels de la vie d’un Etat ou d’une famille, comme une alliance entre Etats souverains ou entre familles (un contrat de mariage). Ces pièces se distinguent du "tout venant" par la calligraphie, la mise en page, l’emploi de la couleur, des images et ornements, l’apposition d’un sceau et par toute une série d’attributs que les scribes connaissent et savent employer lorsqu’à l’importance du contenu doit correspondre un aspect exceptionnel.

Ne faisons pas la fine bouche. Il ne s’agit pas de grand art, mais le pouvoir de séduction de ces documents est bien réel. Leur beauté n’efface pas leur côté utilitaire : tous ont formé une étape dans un processus juridique ou administratif. C’est pourquoi les commentaires, aussi légers que possible, replacent chaque pièce dans son contexte et fournissent des éléments indispensables à sa compréhension.

Le but de cette exposition est - bien entendu - de mettre en valeur le patrimoine documentaire de la République, de mieux le faire connaître, mais surtout de faire plaisir aux habitants de Genève et aux visiteurs étrangers, en les invitant à découvrir quelques merveilles cachées.


Les textes de l’exposition ont été rédigés par Catherine Santschi, archiviste d’Etat, et Barbara Roth, archiviste d’Etat adjointe.
Les vitrines ont été montées par Daniel Edera.

L’exposition s'est tenue dans les locaux des Archives de mars à octobre 2000.

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