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De nombreuses études épidémiologiques réalisées à travers le monde ont décrit les effets suivants sur la santé en relation avec une charge chronique élevée de particules : augmentation des symptômes des voies respiratoires inférieures, baisse de la fonction pulmonaire chez les enfants et les adultes, augmentation des maladies pulmonaires obstructives chroniques (MPOC), diminution de l’espérance de vie par mortalité respiratoire et cardio-pulmonaire ainsi que par cancer du poumon.
Une augmentation aiguë de la charge de particules peut entraîner des processus inflammatoires dans les poumons, des symptômes d'irritation des voies respiratoires en général et des effets négatifs sur le système cardiovasculaire avec comme corollaires une augmentation des hospitalisations pour problèmes respiratoires ou cardiovasculaires, voire une mortalité accrue.
Les effets chroniques liés à des charges de particules constamment trop élevées (moyennes annuelles élevées) sont plus importants du point de vue de la santé publique que les effets aigus dus à des pics de charge élevée.
Types de poussières fines composant le « smog hivernal » :
Une part importante du flux de matières premières pénétrant dans l’environnement se fait par l’intermédiaire des aérosols (par exemple les métaux lourds, les dioxines, les furanes, le soufre, l’azote). La poussière arrive par dépôt humide ou sec à la surface du sol. Le volume et les taux de concentration de ce dépôt varient et ils peuvent être particulièrement importants dans les zones de forte végétation, du fait que les particules ou des gouttelettes de brouillard ou de nuages sont retenues par le feuillage des arbres. Ce dépôt est à la source de la charge dans les sols, l’eau, les plantes et – en passant par la chaîne alimentaire – chez l’homme.
La variabilité des PM10 est provoquée essentiellement par des facteurs agissant à grande échelle géographique, en particulier par les conditions météorologiques. Les variations d’activité des sources locales n’exercent qu’une influence secondaire sur ce plan. En Suisse, la grandeur de la charge en PM10 par rapport à la moyenne en un jour donné, sur une station de mesure, dépend essentiellement de la situation météorologique.
Durant les mois de janvier et février 2006, deux périodes ont été marquées par des situations d’inversion thermique à très basse altitude persistant sur une longue durée. Les polluants émis dans la région du plateau suisse, au nord des Alpes, se sont accumulés dans un volume d’air relativement limité, ce qui a entraîné une augmentation rapide des PM10 et des oxydes d’azote (NOX). Les valeurs mesurées pour les PM10 aux emplacements du nord des Alpes situés à basse altitude atteignaient 180 μg/m3 , soit les valeurs les plus élevées depuis 1998, année où les mesures ont été initiées. A titre indicatif la valeur limite à ne pas dépasser plus d’une fois par année, fixée par l’Ordonnance fédérale sur la protection de l’air pour protéger la santé publique est de 50 μg/m3. Les stations de mesure du nord des Alpes, situées au-dessus de la couche de brouillard élevé, ainsi que le sud des Alpes, n’ont pas connu un tel épisode et les valeurs mesurées en janvier et février 2006 n’étaient pas supérieures à celles des années précédentes.
Les concentrations en PM10 sont en général plus basses à la campagne que dans les zones urbaines.
Dans le canton de Genève les transports représentent 75% des émissions de PM10 (combustion du carburant dans le moteur et échappement, ainsi que l'abrasion des pneumatiques, des plaquettes de freins, du revêtement des chaussées).
Plus on se rapproche des sources polluantes et plus la hauteur de prélèvement influera sur les concentrations mesurées (d'une manière inversement proportionnelle à la hauteur de prélèvement).
Donc, sur un site urbain, il n'y a quasiment pas de différence quand on mesure la pollution à 2.5m, 5m ou 10m.
Sur un site placé à proximité de la circulation motorisée, les mesures sont plus élevées au niveau du sol, plus particulièrement pour les polluants primaires comme NO (émission à moins de 1m du sol). (AirParif, 1997)
En suisse, les "Recommandations pour la mesure des immissions de polluants atmosphériques" de l’OFEV du 1er janvier 2004, donnent une hauteur choisie en fonction du but de mesures, à une hauteur allant de 1.5m à 5m.
A Genève la hauteur de prélèvement est de 3m.
Les concentrations en poussières fines augmentent en général durant les heures de pointe du trafic. Les concentrations les plus élevées sont mesurées dans les tunnels, en particulier lors d’embouteillages. Les concentrations de PM10 et d’oxydes d’azote sont corrélées, elles indiquent une origine automobile pour les poussières fines.
La teneur en particules en suspension dans des locaux inoccupés correspond à 70% à 80% de la charge en PM10 de l’air extérieur. Dès que des personnes sont présentes dans une pièce la teneur en particules en suspension est fortement influencée. L’augmentation de la charge en poussières dépend de l’activité exercée (p. ex. passer l’aspirateur, cuisiner, se déplacer, soulever ou bouger des objets ou du mobilier d’un endroit à un autre) et des sources potentielles à l’intérieur des locaux (p. ex. les cuisinières à gaz). L’exposition aux PM10 est nettement plus forte dans les appartements de fumeurs que dans les appartements de non-fumeurs.
Une étude menée par le laboratoire d’Hygiène de la Ville de Paris (LHVP) a montré qu’entre un automobiliste, un cycliste et un piéton, c’était dans le véhicule que l’on était le plus exposé à la pollution.
Des manifestations telles que la toux persistante, l'irritation de la gorge ou des yeux, ou encore l'essoufflement peuvent être des indices d'une exposition à des charges trop importantes de PM10. Néanmoins, de tels symptômes ne sont pas propres aux poussières fines, puisqu'ils apparaissent aussi à la suite de pathologies diverses (grippes, maladies respiratoires et cardiovasculaires), sans lien nécessairement avec la présence de quantités élevées de particules fines. Toutefois, les PM10 peuvent contribuer à aggraver les effets de ces maladies.
Les mesures de protection, valables pour toute la population, sont particulièrement importantes pour les groupes de populations sensibles: personnes âgées, enfants en bas-âge et personnes souffrant de maladies cardiaques (angines de poitrine, etc.) ou respiratoires (asthme, bronchite obstructive, etc.).
Ces groupes sont invités à:
Il convient de consulter une assistance médicale lorsque l'on constate une aggravation des symptômes évocateurs (toux, irritation de la gorge ou des yeux, essoufflement) au cours d'une période de pic de PM10 ou lorsque les symptômes se manifestent suite à une exposition régulière à des charges constamment élevées de particules fines.
Le recours aux urgences n'est justifié qu'en cas de problèmes respiratoires aigus et persistants. Les personnes ayant des antécédents de problèmes respiratoires ou cardiaques ne doivent pas hésiter à consulter par téléphone leur médecin traitant ou une assistance médicale.
Les études scientifiques ont mis en évidence que dans les 3-5 jours qui suivent un pic de PM10 (exposition moyenne élevée sur 24 heures) on constate une augmentation du nombre de malades présentant des processus inflammatoires dans les poumons, des symptômes des voies respiratoires en général, des pathologies cardiovasculaires (p.ex. infarctus). Cela débouche sur une augmentation dans la consommation de médicaments et du nombre d'hospitalisations pour des problèmes respiratoires ou cardiovasculaires, avec également une mortalité accrue. Toutefois, c’est l’exposition chronique élevée aux PM10 tout au long de l'année qui provoque l’impact sur la santé le plus important. C’est pour cela que les valeurs-limite d’exposition doivent être respectées aussi bien pour le court que pour le long terme.
Une exposition chronique élevée tout au long de l'année peut probablement favoriser le développement d’un cancer du poumon.
Certains types de poussières fines, telles les particules de suie, peuvent provoquer des allergies respiratoires (asthmes, rhinites).
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